« D’un autre coté, quand on décide d’habiter dans une zone isolée, on le fait en connaissance de cause. On est responsable de sa non-connectivité, ou de sa connectivité tardive. Il faut aussi savoir être responsable et avoir conscience de la chance que l’on a de vivre avec du terrain, du calme et de l’espace. »
Tout d’abord on ne s’installe pas à la campagne forcément en privilégié mais souvent par obligation professionnelle.
Le fait de s’installer à date X ne permet en aucun cas de déterminer ce qui sera fait les mois ou années suivantes, le cas de la disparition des principaux services publics n’est pas mentionné lors de la location ou de l’achat d’un logement en zone rurale.
Il est indigne de prétendre que les privilèges de la campagne puissent faire oublier les frais et désagréments importants que cela occasionne surtout à notre corps défendant.
Lorsqu’un citadin s’abonne à internet, il peut choisir son FAI, se dédouaner de son abonnement FT et profiter d’une connection rapide, dans le cas d’un rural, les FAI n’étant pas interessés, il reste le RTC, au mieux l’adsl 1024 mais toujours accouplé à l’abonnement FT qui double le prix de la connection.
Mais ceci n’est pas spécifique à internet, il faut aussi parler de la misère des transports en commun, alors que nous payons une partie des subventions alouées à la RATP (et oui imbécile d’Adolfosse à purin), nos seuls transports se réduisent à 2 ou 3 liaisons avec la ville la plus proche à des prix prohibitifs dans des bus hors d’age.
L’obligation d’avoir 2 voitures pour des raisons d’horaires, de sécurité et pour briser l’isolement, pour joindre les services publiques centralisés est aussi un de nos privilèges.
Demandez à nos enfants, qui profitent du bon air en passant des heures dans les transports pour rejoindre les collèges où lycées dans lesquels ils suivent des cursus imposés, et qui ne voient le soleil que le week end, s’ils sont privilégiés.
Il est vrai que nous pouvons jouir du spectacle de la mésange qui crée son nid, mais de théatre, de cinéma, de concert, que nenni, le moindre loisir coute une fortune pour une famille moyenne.
Je pourrai aussi parler des salaires qui sont définitivement les plus bas du marché, et qui font d’une visite au supermarché une dépense somptuaire.
Oui il est vrai que nous ne vivons pas dans la polution, mais devons supporter les tracteurs, leurs odeurs, leurs bruits, 300 jours par an et 18h sur 24, sans parler des tondeuses des parisiens qui au coq chantant nous déboulonnent du lit chaque week-end des mois d’été, les avions à réaction qui par meutes de 4 ou 5 survolent de leur bang nos habitations tremblantes, les lisiers, purins, engrais qui viennent chatouiller nos cavités nasales.
La vision que les citadins ont de la ruralité date du XIXème siécle, ceux qui y vivent savent qu’on est au XXIème mais qu’on en a peu d’avantages... merci les privilèges...