Je crois que le fascisme commence par ce genre de commentaires blasés et faussement désabusés ,relativisant le meurtre de masse. Je me souviens qu’apprendre à ne plus s’indigner du meurtre de masse ( des autres !) faisait partie de l’apprentissage des S.A. Style « l’Histoire en a vu d’autres ». C’est là dessus que le nazisme a construit son conditionnement : la stérilisation des sentiments. L’anesthèsie de la colère. J’ai lu dans un excellent bouquin (« Exterminez toutes ces brûtes » de Sven Lindqvist) qu’Hitler avait coutume de se môquer de ceux qui (déja)s’indignaient du massacre des peuples indigènes. C’est grave et ça en dit long sur votre ignorance de l’histoire. Tuer la capacité d’indignation est irresponsable. De l’absence d’indignation à la normalisation de l’injustice il n’y a qu’un pas. Mais bien sûr cette non indignation me semble à géométrie variable. Par exemple Hitler considérait la mort d’un seul Allemand à la radio allemande de Dantzig comme devant justifier l’invasion de toute la Pologne. Je pense que votre non indignation est sélective et pourtant Toutes les morts sont terribles où qu’elles aient lieu. Mais ayez l’intelligence d’aller à la racine du problème. Si vous pensez qu’il réside dans l’intolérance des peuples arabes,( Et pourtant vous avez vécu au Maroc) dans ce cas comment expliquer le maintien (« par » et non pas « malgré » l’Histoire) de 21 religions et communautés depuis des millénaires dans notre région arabe alors que l’Europe qui avait de nombreuses minorités à l’origine les a presque toutes éliminées depuis belle lurette (une bonne partie des juifs, d’ailleurs, les Cathares , les Vaudois, les Lombards,les musulmans d’Espagne ou de Provence,etc... je ne parle pas là de guerre mais d’extermination par refus de la différence)En tout cas il me semble que vous êtes prêt pour la grande croisade de Bush. Je veux pour finir vous rapportez une parabole. Elle est d’un journaliste israélien libèral Joseph Aghazarian. Il l’appliquait à la politique coloniale du gouvernement israélien à Jerusalem mais elle illustre bien la façon générale dont Israël a toujours considéré son environnement arabe et est perçu à juste titre par celui-ci. C’est l’histoire d’un parachutiste qui, largué au dessus d’un village inconnu,se relève et à peine sur ses jambes, s’exclame « Mais, qu’est ce qu’ils foutent là tous ces gens autour de moi ?! »
Gouns