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Commentaire de deusexmachina

sur Tocqueville et le paupérisme : une vision toujours très actuelle


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deusexmachina 24 avril 2007 10:47

Certes, ma position n’est pas de dire que la pauvreté du Sud est plus acceptable que celle du Nord, loin de là. Je voulais simplement souligner que d’après Tocqueville, mais cela vaut toujours aujourd’hui (lire l’arictle de S. Paugma sur les différentes formes de pauvreté), la pauvreté diffère selon les pays et les sociétés. Etre pauvre en Europe du Nord n’est pas la même chose qu’être pauvre au Sud. La pauvreté se définit à mon sens avant tout comme une forme de relation sociale entre un « assisté » et un « assistant », plus qu’une défintion purement statistique et économique. Or, dans nos pays, l’assistance aux pauvres, aussi importante et nécessaire soit-elle, n’en demeure pas moins très stigmatisante pour celui sur lequel elle se porte. Les solidarités sont faibles (d’autant plus dans les pays d’Europe du Nord par rapport à l’Europe du Sud), et les pauvres sont souvent relégués, déconsidérés, dévalorisés. En revanche, dans les pays du Sud, la pauvreté concentrant l’eesentiel de la population, on peut parler d’une « pauvreté intégrée » (Paugam), où les solidarités familiales, communautaires jouent leur rôle de soutien, de lien entre l’individu et la société. Si bien que ces pauvres ne sont pas rejetés, stigmatisés, mis à l’écart. Ils sont pleinement intégrés à la société. Pour autant, je ne dis pas que cette forme de pauvreté est plus légitime, mais elle a le mérite d’être moins excluante. En outre, la différence qui demeure en France par rappport à d’autres pays plus libéraux, c’est qu’un « dernier filet » de sécurité/protection sociale existe pour les plus démunis, par rapport aux EU par exemple (cf. commentaire précédent). Mais depuis quelques années, force est de constater que si le chômage en France est beaucoup plus élevé que dans la plupart des économies libérales, il serait néanmoins pertinent de le mettre en relation avec le nombre de « travailleurs pauvres » dont le chiffre ne cesse d’augmenter depuis une dizaine d’années. Certes, la France a un taux de chômage plus élevé que la moyenne européenne, (certain parle de chômage endémique), mais le nombre de « working poor » aux EU et au Royaume-Uni est plus élevé qu’en France. A travailler quelques heures dans la semaine (plus d’une seulement) et vous n’êtes pas considérés comme chômeur au sens du Bureau International du Travail (BIT) qui est l’indicateur de comparaison international. Or, les EU pour ne citer qu’eux, utilisent abusivement ces formes d’emplois « ultra-partiels ».


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