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Commentaire de Céline Ertalif

sur Pour l'émergence d'un parti social démocrate fort


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Céline Ertalif Céline Ertalif 24 avril 2007 23:53

Rage,

Je suis d’accord avec le fond de ton article, puisque je suis complètement d’accord avec ce qu’a dit Daniel Cohn-Bendit dimanche dès 20 heures - et ce n’était évidement pas une idée improvisée depuis la semaine dernière.

En revanche, je suis peu convaincue par le ton de supplique que tu emploies. Pas d’impatience ! Le résultat de la Présidentielle n’est pas l’essentiel. La question des Législatives est beaucoup plus sérieuse. Il faut être zen pour aller vite.

Il faut être calme parce qu’il n’y a aucune autre majorité potentiellement stable capable de porter un projet durable que l’alliance que tu décris pour faire évoluer la société française. Tout le monde peut faire le tour d’horizon de gauche à droite comme de droite à gauche, c’est simple, limpide et incontournable : il n’y en a aucune autre possible.

Il faut laisser les opportunismes s’agiter, ils sont promis au sacrifice le jour des clarifications. Les clarifications consistent à définir quelques orientations qui permettent de mener une politique. Si l’on regarde par exemple dans un domaine que nous connaissons peut être un peu mieux que les autres (mais je rassure tout le monde, ce n’est pas une discussion privée entre Rage et moi !) : la loi SRU, grande loi, sans doute la plus importante du gouvernement Jospin... eh bien, que de batailles internes, quelle lutte (entre autres) entre D Voynet et JP Chevènement en arrière-boutique. A un certain moment, il faut un minimum de cohérence entre la façade électorale et la réalité des rapports de force.

La IVème République est morte des contradictions qui séparaient non pas les partis mais les factions à l’intérieur des partis (Jacques Lagroye - excellent spécialiste de la période). Nous en sommes aujourd’hui à peu près au même point. Les partis politiques ne cadrent plus des projets politiques mais des écuries électorales et le rapport entre les deux devient de plus en plus lointain. Voilà le problème.

Il faut bien comprendre que la différence entre Bayrou et les socialistes, c’est que l’UDF a pratiquement perdu la totalité de ses élus, mais son score aux Présidentielles offre des possibilités pour une nouvelle génération d’élus UDF ou nouveau parti démocrate. Le champ est beaucoup moins libre chez les socialistes. Tout le monde a peur de re-dessiner la carte d’une nouvelle alliance politique : les élus, les électeurs.

Cela va accoucher, il faut rendre lisible les quelques points d’accord fondamentaux de cette nouvelle majorité potentielle : reprendre le chemin de Bruxelles, casser le parasitisme clientéliste de la décentralisation par une limitation des mandats, redonner du sens à la négociation sociale, faire place à une politique de long terme d’économies d’énergie et de réorientation des transports, réduire la voilure des dépenses militaires. C’est assez simple de trouver de vraies convergences solides avec une large majorité.

Si Sarkosy est élu ? est-ce que cela suffira à obtenir une majorité à l’Assemblée ? J’en doute beaucoup. Nous sommes dans une élection à 4 tours. Que le Président s’appelle Sarko, Ségo ou Bayrou, cela ne change rien au problème de la constitution d’une majorité qui se joue à trois. En s’isolant, Sarko sortira forcément perdant. En imposant cette réalité ternaire, l’équilibre binaire est déjà moribond. Bayrou pouvait être content dimanche soir.


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