Je me suis expliqué pourquoi j’utilisais ce terme de capital humain, pour faire un contre-pied avec le capital financier et pour parler de la même voie que les entreprises.
Pour la réalité du vécu, j’ai assez souvent au téléphone, de part ma fonction, les patrons de moyens PME qui sont outrés de voir qu’ils n’arrivent pas à trouver leurs compétences pointues. J’essaye de leur parler du salaire, qu’il faut, du moins au niveau financier, mais c’est pas le seul argument, les motiver. Je sens bien que c’est un point de blocage. Ils sont conscients que le salarié qu’ils recherchent en ce moment, qui est extrêmement demandé, est embauché par de grosses structures, qui ne payent pas spécialement mieux, mais qui joue la carte de la ligne du CV, ou alors que cette compétence est en Freelance et comme il y a de la demande, même hors charge, elle gagne deux fois plus que ce qu’une moyenne PME pourrait proposer à un salarié.
De plus, dans cette campagne pour la présidentielle, on a parlé du pouvoir d’achat, des salaires bas, qui n’ont pas évolué dans le temps.
Je cherche, mais ce n’est qu’un constat et que le CJD l’a déjà mentionné ne m’étonne pas, une évolution positive pour toutes les parties. Une augmentation salariale ne satisfera qu’une partie, celle des salariés. J’estime qu’une évolution, une réforme échoue quand nous avons un gagnant et un perdant. Il faut que les deux parties soient satisfaites. Comme l’avait expliqué John Nash.
Pour ce qui est de la satisfaction de l’être humain par l’économie, je ne suis pas d’accord. L’économie est un mal nécessaire, certes, mais elle a besoin de l’humain pour fonctionner. Et plus elle deviendra humaine, et plus elle fonctionnera. Michelin, au début du siècle avait créé la sécurité sociale, des logements pour ses ouvriers. Pourquoi, ils étaient philanthropes ? Bien sûr que non, c’était pour assurer une meilleure production. C’est encore rare quand les patrons, les responsables, sont sensibilisés par mon message, mais je sens de plus qu’ils sont attentifs, qu’ils se posent des questions. Comme vous le dites, certes, c’est dans des sociétés où les compétences sont créatives, mais nous travaillons mieux, dans de meilleures conditions qu’au siècle dernier parce que certaines personnes ont voulu que ça change, parce que certains patrons ont compris qu’il fallait que ça change. Pourquoi devenons arrêter l’évolution.
Ce que je décris n’a rien de révolutionnaire. Je pourrais continuer par vous décrire certaines sociétés Danoises qui ne sont pas sous une forme pyramidale, mais linéaire, ou tous sont responsables de leur travail et où personne ne le contrôle, ou il n’y a plus d’horaires... En France, ceci serait une véritable révolution, mais nous n’en sommes pas encore là, changeons à notre rythme et par rapport à notre culture.