@ soupçon soupçon et demi
Parler de « corps maquillés », c’est faire injure aux différentes personnes dignes de foi qui ont témoigné de ce qu’elles ont vu. Quand plusieurs médecins, en des lieux différents, attestent des mêmes « phénomènes », l’information mérite d’être retenue et portée à la connaissance du public. A d’autres, le soin d’apporter des preuves et de faire une enquête pour la confirmer ou l’infirmer.
Quant à l’usage du conditionnel, il est normal et recommandé tant qu’une commission indépendante ne nous en dira pas davantage.
Pour ce qui est de l’affirmation gratuite que les armes utilisées seraient de « vulgaires » bombes au phosphore qui datent de Mathusalem, il faudrait peut-être que ceux qui n’ont jamais mis les pieds à Gaza s’abstiennent d’être aussi affirmatifs. Je ne connais pas le docteur Régis Garrigues dont parle Libération, mais je connais très bien le parcours de Jean Paul Delain qui s’est rendu plusieurs fois à Gaza et dans les territoires occupés où il a eu l’occasion de voir suffisamment de blessés ou de cadavres atteints par des bombes au phosphore. La description de ce qu’il a vu lors de sa dernière mission ne correspond en rien (et il est catégorique) aux blessures qu’il avait l’habitude de soigner. Ça c’est la réalité. Ceux qui, confortablement installés devant leur PC, le contestent font profession de la même mauvaise foi que ceux qui trouvent légitime que le Hamas ou le Hezbollah se servent de boucliers humains.
La guerre évolue sans cesse et les armements aussi. On peut supposer que le perçage de bunkers enterrés de plusieurs dizaines de mètres nécessite l’usage de bombes alliant des réactions physiques à de puissantes réactions chimiques. Cacher cette réalité ne peut que nuire à Israël, car ainsi qu’il m’est arrivé de l’écrire sur un autre fil, il n’est ni « utile » ni « intelligent » pour cet état de fournir au Hezbollah ou aux gens du Hamas les photos les plus parlantes du press book que ces organisations sont en train de se constituer afin de soulever la rue arabe et de rallier à leur cause l’opinion publique internationale.
Patrick Adam