Israël utiliserait sur les deux fronts des armes prohibées
L’information a été brièvement évoquée sur Arte, il y a deux jours. Interrogé par un intervenant de MSF, un médecin libanais montrait aux caméras des cadavres dont le corps était en partie ou en totalité noirci, non par des brûlures, mais par une couleur noire des plus suspectes qui avait épargné les cheveux, les sourcils ainsi que certaines parties des vêtements des victimes.
L’information a été traitée le 24 juillet, par Libération, mais peu relayée depuis. Dans ce quotidien, Régis Garrigues, responsable de la mission de Médecins du monde en Palestine, affirme : « A Gaza, nous avons affaire à de nouvelles armes très violentes. [...] En plus des lésions de criblage classiques dues aux éclats, les blessés présentent des brûlures associées à la tête et aux bras, sur les parties découvertes du corps. Enfin, les membres touchés sont très délabrés, comme s’ils avaient été déchiquetés par une mine. Tout cela ressemble à des effets de bombes à fragmentation tirées par drones avec des sous-munitions à retardement, des armes de guerre sophistiquées qui font de sacrés dégâts et qui ne devraient pas êtres employées contre des populations civiles. »
On peut aussi apporter à ce dossier les faits rapportés par l’hebdomadaire « La Tribune » édition de Montélimar, du mardi 20 juillet. Premier média français à avoir soulevé le sujet. On peut y lire, sous la plume de Philippe Adam, le compte-rendu de mission du docteur Jean Paul Delain, envoyé début juillet, à Gaza, par MSF et qui était alors, avec la Croix Rouge, la seule ONG présente sur le terrain.
« 15 jours basés à Gaza pour sillonner le territoire, les hôpitaux et les centres de secours. Partout de très bons médecins mais un manque de plus en plus crucial au niveau des moyens pour les urgences et aussi pour les pathologies nécessitant des soins à long terme, notamment les psychotropes.
« Ainsi l’hôpital de Jabalya quasiment en rupture de matériel pour les premiers soins et qui a dû faire face le 6 juillet, à un afflux de blessés en urgence. [...] Pour la population qui se sent prise en otage aussi bien par l’armée israélienne que par les milices palestiniennes, la vie quotidienne est une épreuve de tous les instants.
« Certaines personnes, suite à des attaques aériennes, portent des blessures terribles dont les médecins n’arrivent pas à déterminer les causes. Rien sur le torse mais le visage brûlé et les quatre membres dont les muscles ont littéralement fondu par endroits, une véritable horreur. Aucun éclat métallique ou fragment ne permet d’indiquer quel type d’arme peut causer ce genre de blessure. »
Israël testerait-il de nouvelles armes produites dans ses usines ou livrées par son allié américain ? On peut comprendre la prudence des médias qui ont peut-être peur d’envenimer une situation déjà cataclysmique. Mais n’est-ce pas là sujet à investigation ? De telles informations sont suffisamment graves pour mériter d’être l’objet d’une enquête internationale sérieuse qui seule peut couper court à la rumeur si c’en est une ou, s’il s’avérait être prouvé, porter ce crime de guerre devant les instances internationales aptes à le juger, ou, à défaut de pouvoir le faire faute de textes contraignants, mettraient un point d’honneur à le condamner clairement.
Patrick Adam
677 réactions à cet article
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Je ne vois pas ce que vient faire ce libre accolé à musulman dans votre pseudo. En principe, un Musulman est naturellent libre ! Je ne parle pas bien évidemment de « ces musulmans » qui ne le sont que de nom, mais qui violent en permanence les fondements de l’Islam !
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Rien n’est interdit pour Israël. N’oubliez pas qu’à part les Juifs tous les humains ne sont que des ânes selon Sion !
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Voici d’autres liens (moins objectifs généralement que vous, hélas) qui abondent dans votre sens : http://www.aljazeera.com/me.asp?service_ID=11762
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@ Cambronne
Salut au général qui nous apporte toujours des précisions utiles. Sans remonter à Roland qui, à Roncevaux, maudissait « les lâches qui avaient inventé des armes capables de tuer à distance », ou à Louis XVI à qui on avait présenté une invention ressemblant à l’ancêtre d’une mitrailleuse et qu’il avait refusé de financer la production en série, en arguant du fait qu’elle allait supprimer trop de monde dans des conditions peu équilibrées, l’information concernant l’utilisation par Israël d’armes provoquant des blessures que des médecins ne peuvent expliquer mérite d’être relayée, jusqu’à ce que l’on sache de quoi il retourne. J’ai volontairement choisi le terme « prohibé » car il a une connotation morale et que cette guerre en manque pas mal, dans les deux camps.
A plus tard sur le champ de bataille Patrick Adam
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@ Yoyo
Il serait peut-être utile d’arrêter de s’obstiner à vouloir toujours tout mettre dans le même sac. Aucun débat serein n’est possible avec une telle méthode. Un crime de guerre est un acte commis volontairement sur des civils et non pas ce que l’on appelle par une expression des plus jésuitique des « dommages collatéraux ».
Quand à la pensée de Milosevic que vous citez, je vous renvoie à un excellent article paru cette semaine dans Marianne qui dit que ce qui caractérise le conflit israélo-palestinien, c’est qu’Israël est perdant parce qu’il gagne (trop fort), et que les Palestiniens sont gagnants tant qu’ils perdent. A méditer.
Patrick Adam
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@ Citadelle
Faire un combat rapproché au fond d’un bunker enfoncé vingt ou trente mètres sous terre, faut pas rêver, même si tu te crois toujours au temps de Saladin.
Patrick Adam
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@ milan remplumé
Mon propos n’était pas de faire l’histoire des armes prohibées. Pour moi, la première des armes prohibées reste le terrorisme aveugle dont on voit chaque jour les dégâts, en Palestine, en Russie, autrefois en France, puis à Madrid, à Londres, à Casa, à New York, à Bombay, au Cachemire, au Sri Lanka, en Thaïlande, en Indonésie et j’en passe. Il n’y a pas pire lâcheté. Et Citadelle qui réclame des combats au corps à corps. Quelle fausse naïveté pour ne pas dire autre chose.
Mon article ne mérite aucune note. Il n’a pas été écrit pour ça. Il témoigne d’informations qui retiennent peu nos médias et qui pour moi sont graves. J’ai publié récemment un autre article disant que le Hezbollah se constituait une « banque d’images » à destination des opinions publiques arabe et internationale, et je pense qu’il n’est peut-être pas « utile » ni même « intelligent » qu’Israël fournissent les clichés les plus parlants.
La guerre est horrible. Les photos rapportées par le docteur Jean Paul Delain sont particulièrement horribles. Ce médecin a été, en autres, an Afghanistan, en Irak, au Rwanda, au Kosovo et il dit qu’il n’a jamais vu ça. C’est parce que je sais que son expérience en a fait quelqu’un de prudent et digne des missions les plus délicates que j’ai relayé son témoignage.
Quant à mon opinion sur l’islam et les islamistes, je pense qu’elle l’avoir suffisamment précisée au fil des fils, pour que l’on cesse de me traiter de raciste ou d’islamophobe, ou de « taré », ou de « fils de... ».. Alors, tant que ce sera le cas de la part de personnes incapables d’aligner deux idées l’une derrière l’autre, soit je rendrai coup pour coup, soit je zapperai quand je serai par trop lassé de répéter toujours les mêmes choses.
Tiens à propos, transmets à ta « sœur » Aïcha/Lalla/et les autres une petite liste d’historiens arabes ou Berbères dont je possède quelques écrits chez moi et qui m’ont beaucoup apporté dans ma modeste connaissance du monde arabo-berbero-musulman. Elle me reproche de ne prendre mes sources que dans les ex-milieux coloniaux oppresseurs de tous les peuples. Une fois de plus elle s’est étalée lamentablement.
Mohame AAFIF Mahmadou Ahmadou BA A. BENACHENHOU Abdelmajid BENJELLOUN (Abdelmajid) Mahdi ELMANDJARA Mohamed ESSAGHIR AL KHALLOUFI (Mohammed) Ahmed FAROUK (Ahmed) Halima FERHAT Hamid TRIKI Abdellah HAMMOUDI Mohamed KENBIB Salah KHALIS Rachid LAZRAK Said NEJJAR Hamza ben Driss OTTAMI Zelerai OULD AHMED SALEM Abdelkader TIMOULÉ Mohamed TOURI Mohamed HAMMAM M’Barek ZAKI Mohamed Essaghir AlL KHALLOUFI Mohamed ALAHYANE Soliman LOTFALLH Salah KHALIS Zakia DAOUD
Mention spéciale pour Muhammad Ibn Al Hassan Al-Hajwi et son ouvrage “Voyage d’Europe” écrit en 1919 sous-titré “le périple d’un réformiste”.
Mais dis-lui que pour une bibliographie plus complète elle devra payer.
Bien à toi tant que tu resteras dans les limites de la décence. Je ne te reproche pas ta conversion à l’islam mais ta haine de tout ce qui est juif, israélien, israélite, séfarade, ashkénaze, rabbinique, sabbatique, kabbalistique, papillotique, kippatique. ET je n’aime pas, alors vraiment pas quand tu essaies de plaisanter sur le beau visage meurtri d’Antoine Sfeïr.
Patrick Adam
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@ Yoyo
Votre réponse signifierait qu’il suffit de mettre un civil devant la porte de chaque maison ou de chaque bunker pour que les Israéliens soient obligés de s’abstenir de frapper. Quelle belle logique ! Patrick Adam
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@ Yoyo Le même sac c’est de parler de crime de guerre chaque fois qu’un civil se trouve dans la ligne de mire d’un soldat ou d’un tank. Un crime de guerre est caractérisé par la volonté délibérée de s’en prendre à des civil. VOLONTE DELIBEREE. Ca fait quand même une différence.
Patrick Adam
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Les médias ont inventé un nouveau temps-mode, le « conditionnel du présent ».
Mais quand les « informations » qu’on a à donner sont à prendre au conditionnel, mieux vaudrait s’abstenir et attendre d’en savoir plus pour s’enhardir à parler.
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@ soupçon soupçon et demi
Parler de « corps maquillés », c’est faire injure aux différentes personnes dignes de foi qui ont témoigné de ce qu’elles ont vu. Quand plusieurs médecins, en des lieux différents, attestent des mêmes « phénomènes », l’information mérite d’être retenue et portée à la connaissance du public. A d’autres, le soin d’apporter des preuves et de faire une enquête pour la confirmer ou l’infirmer.
Quant à l’usage du conditionnel, il est normal et recommandé tant qu’une commission indépendante ne nous en dira pas davantage.
Pour ce qui est de l’affirmation gratuite que les armes utilisées seraient de « vulgaires » bombes au phosphore qui datent de Mathusalem, il faudrait peut-être que ceux qui n’ont jamais mis les pieds à Gaza s’abstiennent d’être aussi affirmatifs. Je ne connais pas le docteur Régis Garrigues dont parle Libération, mais je connais très bien le parcours de Jean Paul Delain qui s’est rendu plusieurs fois à Gaza et dans les territoires occupés où il a eu l’occasion de voir suffisamment de blessés ou de cadavres atteints par des bombes au phosphore. La description de ce qu’il a vu lors de sa dernière mission ne correspond en rien (et il est catégorique) aux blessures qu’il avait l’habitude de soigner. Ça c’est la réalité. Ceux qui, confortablement installés devant leur PC, le contestent font profession de la même mauvaise foi que ceux qui trouvent légitime que le Hamas ou le Hezbollah se servent de boucliers humains.
La guerre évolue sans cesse et les armements aussi. On peut supposer que le perçage de bunkers enterrés de plusieurs dizaines de mètres nécessite l’usage de bombes alliant des réactions physiques à de puissantes réactions chimiques. Cacher cette réalité ne peut que nuire à Israël, car ainsi qu’il m’est arrivé de l’écrire sur un autre fil, il n’est ni « utile » ni « intelligent » pour cet état de fournir au Hezbollah ou aux gens du Hamas les photos les plus parlantes du press book que ces organisations sont en train de se constituer afin de soulever la rue arabe et de rallier à leur cause l’opinion publique internationale.
Patrick Adam
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