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Commentaire de Slashbin

sur Après Darwin


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Slashbin (---.---.209.233) 4 août 2006 16:27

« C’est en effet une extrapolation personnelle, mais les mathématiques, aux dires de certains mathématiciens et physiciens, seraient le meilleur outil symbolique pour décrire l’univers et comme celui-ci est en quelque sorte un système (dont les principaux paramètres sont l’espace et le temps) il peut donc être comparé par analogie. »

Les mathématiques sont d’une efficacité surprenante, ce qui leur a permis de s’immiscer dans pratiquement tous les domaines scientifique. Pour autant, l’analogie reste douteuse.

« La « science » moderne s’est enfermé dans son propre système puisqu’elle en donne elle-même les limites : Elle doit être « Reproductible, réfutable, mesurable ». Ce sont là les modalités qui donnent le cadre (le système) dans lequel elle compte se développer. C’est avec cette définition qu’elle espère avoir les tenants et les aboutissants de l’univers (ou de l’existence) sans se rendre compte qu’elle évolue telle une dérivée, c.a.d, qu’elle se rapproche de plus en plus du but sans qu’un jour elle puisse espérer l’atteindre. Et pour cause : pour passé d’un système à son principe, il faut un saut qualitatif et non pas quantitatif. »

Dire que la science cherche à définir les tenants et les aboutissants de l’univers est une interprétation qui n’engage que toi, mais accepter que la science ait des limites (dont les définitions ont varié avec les époques et varieront encore) est justement affirmer que la science ne peut appréhender qu’un aspect de l’univers, mais pas ses tenants et aboutissants.

« C’est une sorte d’hypocrisie que pratique la science, elle se détourne du Pourquoi (« Cachez ce Saint que je ne saurais voir ! ») en jurant que seul le Comment l’intéresse mais force est de constater que le questionnement intérieur de grands physiciens par rapport à l’impasse dans laquelle se trouve la science (Cf. entre autres H.ZWIRN « Les limites de la connaissance ») donne à penser que la définition de la « science » moderne elle-même mérite d’être remise en cause. »

Je ne connais pas H. ZWIRN, mais encore une fois, on reste dans l’interprétation personnelle, mais j’ai du mal a voir les fondements de cette affirmation.

« La « science » moderne correspond à la grille de lecture du Comment et uniquement celle-ci et l’illusion de croire qu’elle pourra déboucher un jour sur le Pourquoi c’est ne pas comprendre la différence qu’il y a entre 1 et 2. »

Justement, très peu de scientifiques affirment (ou croient) que la science débouchera sur le Pourquoi.

D’ailleurs, la science moderne a émergé des échecs d’une science cherchant le pourquoi avec le comment. Ainsi, les « lois » subissaient typiquement des interprétés mystiques, mais ces débats ont fini par être évacués des exposés scientifiques car ils faussaient les recherches, les ralentissaient, et n’apportaient au final pas de réponse concluantes (sur les débats au début de la mécanique [classique], lire par exemple « E=mc2 » de David Bodanis).

L’histoire des sciences ne va en tout cas pas dans le sens de votre propos !

« La définition du Dessein Intelligent comme le comprend M.Dugué n’est pas celle que j’entends, Il n’y a pas de volonté créatrice dans le déploiement de l’univers qui exprimerait un choix et une direction, »

Ok... c’est en tout cas un point que le science ne peut exprimer. Le terme Dessein est de ce cas mal choisi.

« Et le fait qu’il soit intelligent signifie pour moi que nous nous comprenons nous-même. » « La compréhension c’est le fait que le sujet s’empare de l’objet dans le sens ou celui-ci s’accapare sa propre représentation. »

J’aurais tendance à dire plutôt que nous avons développé des mécanismes de compréhension de l’univers qui le rendre intelligible, et ce de manière différente suivant le mécanisme employé. Mais je n’aime guère le terme révélation, puisqu’il y a intervention du sujet, et non projection de l’objet selon moi, dans le sens ou ne projette pas une vérité/réalité absolue dans notre champ conceptuel.

« Nous ne construisons rien non plus (dans le même sens), nous sommes juste les spectateurs de notre propre spectacle : les lois « scientifiques » ne sont que le reflet de ce qui est et la notion de découvertes doit être comprise plutôt comme une notion de révélation plutôt que comme le fruit du « hasard ». »

Je ne comprends les découvertes de lois ni comme révélation ni comme le fruit du « hasard », mais comme une entreprise de construction. En sciences naturelles, nous construsons des modèles qui collent autant que faire se peut avec l’observation. En maths, nous développons des logiques de raisonnements sur base d’axiomes et de règles d’inférence. L’incroyable efficacité de la science tient d’avantage de la sélection des méthodes qui ont permis d’avancer (je n’ose dire progresser), en termes de prédictions et de développements techniques, par rapport à celles qui n’ont débouché sur rien de concret (comme l’alchimie). A partir de là, difficile d’adhérer à votre propos. Votre approche sous-tend l’existence d’un absolu, mais celle-ci est questionnable...

« prise de conscience qui est au détriment de la véritable connaissance, c’est-à-dire la connaissance immédiate ou intuitive telle que l’avaient effectivement les sociétés traditionnelles »

Le mot connaissance manque d’une définition précise, et je ne parviens toujours pas à saisir en quoi les sociétés traditionnelles auraient une connaissance plus « véritable » (que veut dire véritable ???).

« Le mode d’approche de la « science » moderne en vue de la connaissance est un mode d’approche indirecte (la mesure décrit le reflet mais pas le principe, pour d’écrire le principe il faut être le principe) elle mesure l’image, la réflexion, elle ne pourra donc jamais connaître la source (René Guénon disait : « Connaître, c’est être ») c’est pour cela que par sa propre définition elle n’aura jamais accès à la réalité (Dans le sens B.D’espagnat « Le réel voilé ») »

Il me semble qu’on est en plein dans l’idéologie platonicienne, mais cette réalité donc vous parlez, ce désir d’absolu qu’il recouvre, je n’accroche pas. Et si cet absolu n’existe pas, il ne peut être compris, quel que soit le changement de paradigme (une proposition d’ailleurs pour un nouveau paradigme ?). Un regard en arrière sur les recherches de cet absolu ne me paraît en tout cas pas donner de voies convaincantes.


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