Je réponds au passage à miaou. Cette digression ne saurait que remettre les choses au clair.
« Une idéologie de développement basée sur l’accumulation n’est pas équilibrée. quand les entreprises n’ont, comme unique objectif, que d’avoir une croissance égale ou supérieure à l’année ou au mois précédent, il n’y a pas équilibre, mais déséquilibre, il n’y a pas développement horizontal (préoccupation de la collectivité) mais uniquement développement vertical (santé de l’entreprise dans le cadre d’un marché). »
Vous confondez maladroitement capitalisme et libéralisme. C’est une erreur monumentale qui s’avère dans les faits comme dans la théorie parfaitement faux. Le capitalisme est une doctrine faite d’accumulation, c’est vrai. Le libéralisme correspond à sa répartition en fonction des mérites de chacun. En fait, en économie libérale (capitalisme libérale), il existe un double mouvement : vertical qui correspond au capitalisme, à un mouvement d’enrichissement ; horizontal qui correspond à sa répartation.
Quand j’ai dit que le libéralisme n’était pas à l’origine de la pauvreté dans le monde, je le constate. Précisément parce là où il y a des libertés économiques, il y a croissance, et en démocratie, il y a répartition des richesses (je reviendrai sur les liens entre démocratie et liberté économique). Il s’avère que la plupart des pays Africains (sauf l’Afrique du Sud !) ont une économie peu favorable aux échanges internationaux par l’ouverture des marchés, et la liberté d’entreprendre y est très faible, à cause d’un Etat trop lourd, ou de l’absence d’un Etat de droit. Or, les seules entreprises capables de percer quand la pénétrabilité est faible, ce sont les multinationales. Nous sommes d’accord, rien de très bon quand les multinationales peuvent s’arroger le monopole !
Pour la géographie de la liberté économique, je me fonde sur les examens de l’Heritage Foundation que vous trouverez très facilement sur Internet. D’autre part, comment expliquez-vous qu’en Arique, la croissance soit si faible en comparaison de l’Asie ? Voilà tout.
Maintenant pour le lien entre démocratie et liberté économique (ce que vous appelez de manière raccourcie le liberalisme, comme s’il s’agissait d’une doctrine économique seulement !). Je me dois de vous dire que je ne suis pas un libéral dogmatique non plus. Il est évident que la démocratie ne s’impose pas seule sur le court terme. Mais réfléchissez un peu au Chili, qui s’est démocratisé après l’accroissement des libertés économiques ! Qui vous a dit que la Chine ne va pas se démocratiser ?
A propos de la Russie, je réponds. La Russie n’est pas libérale. Et le monopole de l’Etat y est resté colossal.
Tout le barratin sur les inégalités sociales tombent quand on imagine que l’IDH des pays libéralisés augmente. Dans l’ensemble, si la doctrine économique libérale n’est pas parfaite, les populations semblent moins dépourvues qu’auparavant.
Je réponds à l’attaque : « L’erreur de l’idéologie libérale est la réduction du monde et des activités humaines à un vaste marché. »
L’erreur ici est de croire quil existe encore des libéraux, qui entreprendraient la réduction du monde et des activités humaines à un vaste marché. Voici l’attaque parfaite de qui est touché par le complexe de marchandisation. A savoir ce qu’est le marché : une convergence d’intérêts. Excusez si l’ordre économique n’est rien d’autre que le moyen de la satisfaction des intérêts communs, et que l’ordre économique marchand fonctionne globalement bien. Il se toruve que politiquement, l’homme est réduit à l’homme, et que je crois - contrairement à certains libéraux - à un Etat fort pour briser les monopoles injustes. D’ailleurs, je soupçonne Miaou d’être de mauvaise foi (preuve d’intelligence, j’en suis convaincu) : « dans un ordre économique internationalisé, où les petites entreprises tiennent une place importante, une fois les monopoles financiers et capitalistiques réduits en bouillie par les forces du marché » que j’ai terminé par « et de la politique » ! N’oubliez pas cette dernière touche personnelle. J’ai encore foi dans le rôle de l’homme politique.
Quant à l’idée que Staline n’a pas inventé l’arme nucléaire, c’est bien pour dire qu’un régime oppresseur empêche toute innovation, quand bien même dans nos pays démocratiques, nous concevons et inventons bien plus que Staline.
Tour d’horizon rapide d’une réponse qui mériterait plus de temps. J’espère avoir le temps d’écrire un article plus long et complet à ce propos, histoire de remettre en cause la plupart des slogans préfabriqués qui me sont régulièrement donnés d’entendre.