La création de ce parti est avant tout une concrétisation dans les faits et dans la vie politique de son re-positionnement engagé depuis quelques années.
Je ne vois pas en quoi ce serait l’assimiler à de la cuisine électorale lorsqu’on voit le mastodonte qu’avait formé Chirac en 2002. On en est loin, très loin.
Il était nécessaire, pour conforter le vote des électeurs venant du centre-gauche, de mettre sur le côté un nom et une histoire trop ancré à droite depuis des dizaines d’années.
Si Bayrou n’avait fait que cela, un changement de nom, on aurait en effet pu dire qu’il s’agissait d’un effet d’annonce, d’un simple changement de sigle.
Mais ce changement est l’aboutissement d’une campagne qu’il a mené depuis des mois et qui a notamment vu le départ de bon nombres de députés/responsables UDF vers l’UMP.
Alors, lorsque l’on compare son annonce aux discours actuels de Sarkozy et Royal qui reviennent sur leurs déclarations aggressives envers Bayrou avant le 22 avril et tentent désormais de le récupérer, on peut se dire que sa cuisine électoral est artisanale par rapport à celle du PS et de l’UMP.
Il est assez ironique de constater qu’avec de tels arguments, Arthur, vous ne laisseriez à Bayrou que le choix d’une mort électorale à la suite du deuxième tour.
Vous lui refusez toute possibilité de concrétiser ses différents discours par un parti qui lui permettrait de s’en tirer aux législatives.
Vous pensez sans doute toujours que les 7M de personnes ayant voté pour lui l’ont fait contre Sarkozy avant tout ou contre Royal, ou par tactique, ou par ect...
Du coup, et malgré une assise forte au suffrage universel, vous continuez à lui nier le principe d’existence.
Mais comme il le disait assez justement :
« Il y a désormais un centre en France. »
Et si, par chance, il arrive à passer les législatives avec quelques députés et un groupe suffisant pour peser à l’Assemblée, on pourra alors juger sur pièces vis-à-vis des positions que ce groupe prendra envers le futur gouvernement.
Mais en souhaitant sa mort politique dès à présent, on nie à ses électeurs le vote qu’ils ont exprimés au premier tour.
Finalement, cette réaction reflète assez bien l’arrière-pensée des partis en place qui désirent utiliser Bayrou pour gagner au second tour mais feront tout pour éviter qu’il se retrouve avec un groupe de députés équivalent au nombre de voix qu’il a obtenu au premier tour.