L’article débutait bien en posant le problème des contre-pouvoirs. Il finit très mal en revenant sur l’antienne poujadiste de la France bloquée par les syndicats.
Je ne dis pas qu’il n’y ait pas un peu de vrai quelque part, mais c’est mineur et idéologique. Si vous considériez les dossiers en profondeur, vous devriez constater que les « services publics » français, si sclérosés que vous les décriviez, étaient avant que l’UE ne décide leur libéralisation ECONOMIQUEMENT plus performants que leurs homologues privés ailleurs. La SNCF coûte moins cher que ses équivalents privatisés anglais que l’Etat va renationaliser. L’énergie EDF coûtait moins cher que celle des US. La sécu coûte moins cher que les assurances privées US. Ce type de faux raisonnement s’inscrit dans le « consensus de Washington » dont s’est inspirée l’UE et qui a ruiné entre autres l’Argentine.
Quand à l’Education Nationale, vous proposez quoi ? De la privatiser ? Aucun pays au monde n’a jamais fait ça, et pour cause ... Vous pensez aussi que la police est « bloquée » par ses syndicats ?
Enfin, dire que l’on peut facilement lutter contre les dérives du privé est aimable : il a fallu 50 ans pour se débarrasser de l’amiante, que l’on savait cancérigène, et 100 ans pour le plomb.
Votre bonhomie est pateline, mais prélude simplement à 5 ans de conflits sociaux violents qui nous feront entrer dans le moule thatchérien au meilleur profit de MM Bouygues et al.
Il y avait par contre un vrai sujet à traiter sur les pouvoirs et les contre-pouvoirs. Le Medef reconnait habituellement le syndicalisme insuffisant de la France, qui le prive d’interlocuteurs et laisse le champ ouvert au désespoir populaire. Presque aucune grève - et c’est maintenant vrai aussi dans le public - n’est plus initiée par les syndicats. En fait, les contre-pouvoirs habituels ont disparu : Eglises, syndicats, presse indépendante, ... Et la séparation des pouvoirs est une vaste blague.
Je suppose que beaucoup d’électeurs UMP étaient sincères, et seront sincèrement désolés des résultats, comme ceux de Bush. Mais vous n’avez pas l’excuse de ne pas savoir. L’UMP n’a pas eu l’honnêteté de faire son bilan de ces cinq dernières années. J’espère que vous l’aurez dans cinq ans.