« ...cette reconnaissance n’est possible qu’au travers une foi inébrenlable envers non dieu mais la république... »
Qu’est-ce que la République ? Comment peut-on éprouver de la foi en quelque chose d’aussi artificiel et abscons ? La croyance en la République est du même ordre que la foi. On croit ou on ne croit pas. Pour ma part, je ne crois pas.
Les prétendues valeurs de la République sont abstraites et par là-même investies du contenu que chacun veut bien leur conférer.
C’est un des précurseurs de la République qui invente la formule : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Géniale trouvaille qui fait qu’il n’y a plus qu’à proclamer ennemis de la liberté, ceux dont la République du moment souhaite mettre au ban de la politique.
C’est ce qui se fait, avec un succès certain, à l’égard du Front national. Front national qui, de son côté, a sa propre lecture des valeurs républicaines, dont il ne s’est jamais distancé. Ou n’a jamais osé le faire, tant le tabou est ancré dans l’inconscient collectif.
Vous noterez l’expression République du moment. En elle-même, elle dit toute l’ambiguïté de l’institution et rend impossible la foi inébranlable, puisqu’il n’y a de foi inébranlable possible qu’en quelque chose d’immuable. Ce que la République n’est pas, ne peut pas être et ne sera jamais.
Si on tente de remplacer « République » par « valeurs républicaines », on constate qu’elles ne sont ni mieux définies ni plus précises que leur contenant.
Ces valeurs sont à haut contenu idéologique et elles en perdent le caractère universel qu’elles sont censées avoir. Et elles ne peuvent, pas plus que la République, servir de référence pour construire ensemble, en regardant dans la même direction.