Bonjour à tous,
Moi ça me fait bien marrer quand je lis certains post expliquant avec aplomb que les journaux doivent se mettre au diapason du Canard Enchaîné. Pas de pub, pas d’actionnaire, un statut de quasi coopérative, sinon, point de salut ! Et même bon débarras !
Car, c’est bien connu, tous les journalistes sont des salauds, au service des grands méchants capitalistes qui nous mentent et qui détiennent nos journaux. Sauf le Canard, ilôt subversif et indépendant au milieu d’un océan de magouilles financières libérales.
Je rappelle au passage que le Canard fait max 300 000 ex en diffusion... et que c’est un hebdo. Une recette qui fonctionne et qui remplit son rôle de poil à gratter. Je le concède. Y-a-t’il de la place pour d’autres titres ? Je ne crois pas. A mois de trouver des inconscients prêts à se lancer dans une pâle copie du volatile.
Mais pour Libé, comme pour tous les quotidiens, la survie passe par de la vente au numéro ou abo... mais aussi - crime de lèse-majesté - par la pub.
Et oui, la pub... Cette monstruosité qui fait vivre vos rédactions. Car depuis que la presse existe, les annonceurs la financent. Pas intégralement. Mais bien à 40 % en moyenne.
Ce qui, à ma connaissance, a rarement empêché les journalistes de faire leur travail. Ou alors à de très rares exceptions.
Alors oui, si vous n’êtes pas d’accord avec un journal d’opinion, ralez et changez de titre, y’en a pour tous les goûts. Mais ne venez pas dire que c’est la pub libérale qui a tué Libé...
Un journal est une entreprise de droit privé. Qui a besoin d’argent, donc de diffusion et de recettes publicitaires.
Le meilleur acte que l’on puisse faire pour la liberté et la pluralité de la presse, c’est d’acheter des journaux, qu’ils soient marqués politiquement ou pas.
Il ne faudra pas venir se plaindre quand il n’y en aura plus... Et que la seule presse écrite qui subsistera sera représentée par ces 8 pages maigrichonnes et anémiées que l’on vous offre gracieusement en prenant le métro.