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Accueil du site > Tribune Libre > Libé, tout de même !

Libé, tout de même !

Bien sûr qu’un monde sans Libé est possible. Et un monde sans L’Huma.
Mais un monde sans Libé serait-il souhaitable ? A mon grand regret, je dois répondre par la négative.
Je n’irai pas, invoquant le pluralisme de la presse, développer des considérations abstraites et généreuses sur, sur et sur... Ce serait facile, confortable, mais malhonnête. Car ce n’est jamais ce grand principe de vertu démocratique qui détermine profondément le choix du lecteur. On ne lit jamais un journal parce qu’on voudrait le sauver. Et, vous l’avez compris, il y a des publications dont l’absence dans l’espace médiatique ne me gênerait pas.
Alors, pourquoi : pas Libé ? Pourquoi, en dépit de tout, ce lien et cette exaspération délicieuse, comme un mal de tête dont on souhaiterait la présence constante ?
Je n’ai pas signé la pétition pour Libé. D’abord, on ne me l’a pas demandé. Ensuite, j’ai une sainte horreur des pétitions et des pétitionnaires compulsifs même si dans le lot il y en a au moins deux que j’aime bien. Enfin, je trouve que le texte, pour soutenir Libé, est trop complaisant, derrière l’apparente objectivité tendre qu’il affiche, et que beaucoup de ses signataires sont si naturellement accordés à l’esprit Libé que les rejoindre me serait apparu comme un acte de masochisme pur.
Mais pourquoi Libé,malgré tout ?
Parce que je me souviens des années 1985 où j’ai requis dans un procès que Le Pen avait intenté et où j’avais soutenu la bonne foi de Libé. Je me rappelle Le Pen ayant tout fait pour entraver le cours de l’audience. Serge July pas loin de moi, Le Pen tout près, j’ai le regard d’Holeindre fixé sur moi comme une arme. Lors de mes réquisitions, la pensée coule d’évidence et le droit l’habille aisément. J’en déduis que la cause que je défends est juste. Et maître Leclerc, en face, ne me démentira pas. Quand tout est fini, au bout de ces deux journées, j’éprouve un sentiment d’épuisement heureux et de plénitude intellectuelle, miracle du droit de la presse qui vous fait plonger dans le byzantinisme le plus sophistiqué et l’histoire la plus proche, parfois, et la plus passionnante.
Parce que j’étais âgé de 42 ans et que Libé me les remet en mémoire.
Parce que le temps qui passe est chargé de souvenirs qui, pour le pire et le meilleur, sont parfumés ou plombés par Libé. Parce qu’en 1980 je vitupère la loi "Sécurité et liberté" dans ce journal, et le garde des Sceaux de l’époque avec elle, et qu’on me laisse goûter deux années de plus l’atmosphère judiciaire balbinienne.
Parce que j’ai connu Hennion et Millet.
Parce que Philippe Lançon y écrit.
Parce que les pages culturelles sont ridicules à force de préciosité moderniste et de flagornerie homosexuelle.
Parce que Serge July a su écrire les plus formidables édito. politiques qui soient, avant d’être trop présent à la télé.Télé ou Libé, il fallait choisir.
Parce que beaucoup de ses journalistes sont agaçants et qu’en matière judiciaire, ils prennent trop prétexte de la réalité pour ne nous parler que de leurs phantasmes.
Parce que j’ai eu droit à un portrait en dernière page et que je me suis demandé de qui il était question.
Parce que Coignard m’a agressé, et que j’ai riposté, et que c’était bon.
Parce que Pierre Marcelle est à la fois insupportable et irremplaçable. Il est le seul qui ose écrire certaines choses. Malheureusement, il est le seul qui ose en écrire d’autres.
Parce que Libé a fait l’interview la plus excitante de Nicolas Sarkozy. Pour une fois, on est sortis du ronron à la française et devinez qui a gagné ?
Parce que je l’ai beaucoup lu, que je ne le lis plus mais que j’ai des tentations de le relire.
Parce que l’acidité, même systématique, la provocation, même chronique, la désinvolture, même organisée, me tapent sur les nerfs et, en même temps, me manquent.
Parce que Libé non seulement ne renvoie pas les ascenseurs, mais empêche qu’ils bougent.
Parce que Le Pen moquait "le long cri amoureux" du substitut Bilger de l’époque pour Libé et que j’ai de l’indulgence pour le magistrat d’alors.
Parce que Libé m’indigne. Parce que j’ai envie de leur écrire mais qu’ils ne répondent jamais. C’est normal, le goût du désordre, ils connaissent.
Parce que j’en ai marre d’eux.
Parce que je voudrais arracher Libé de mon esprit mais qu’y parvenir serait aborder des rivages préoccupants à force d’atonie et de sérénité.
Parce que j’existe.
Parce que Libé existe.
Qu’on n’y peut rien, que c’est comme ça.
Un monde sans Libé n’est pas souhaitable.


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28 réactions à cet article    


  • Bernard Lallement Bernard Lallement 30 juin 2006 09:49

    Bel hommage à Libé


    • Marie Pierre (---.---.40.205) 30 juin 2006 10:24

      Beau texte, bel hommage en effet.

      Merci à vous M. Bilger


    • le mave (---.---.170.215) 30 juin 2006 11:02

      Libé est mort au début des années 80 ,le plus bel hommage aurait été de l’enterrer à cette époque .


    • L’anonyme (---.---.232.33) 30 juin 2006 12:00

      On ne va pas pleurer non plus ! il n’y a plus de liberté de la presse. il n’y a que des toutouyoutoux de journalistes aux ordres des politques qui eux mêmes sont sous la coupe des multinationnales !

      alors, july qui se fait virer ? on a envie de rire oui !

      Qui sème le vent, récolte la tempète.


    • Marsupilami (---.---.191.62) 30 juin 2006 10:15

      Ouaf !

      Bravo pour cet excellent texte (qui fait un heureux écho à celui de Sorj Chalandon dans le Libé de ce matin) et longue vie quand même à Libé, en espérant que ses journalistes profitent de cet épisode pour en faire un journal un peu moins intello et un peu moins déconnecté de l’électorat de gauche de base.

      Houba houba !


      • Gourouni (---.---.38.140) 30 juin 2006 10:46

        on a besoin de « libé » pour se reconnaitre de droite. on a besoin du « figaro » pour se reconnaitre de gauche.


        • Sam (---.---.192.67) 30 juin 2006 10:49

          Je vois pas pourquoi tous ces cris, ces gémissements, ces feuilles mortes qu’on nous balance de par et d’autres... Libération est mort depuis longtemps.

          July s’en va, la belle affaire.

          La feuille libérale qu’est devenu Libération va trouver une autre formule pour faire du pognon. Encore plus de pub, encore plus de pages pour les 7 à 77ans, devenir gratuit (proposé par une journaliste de Libération)...

          A plaindre, les petites mains. Les journalistes qui ont déjà trinqué et trinqueront encore. Au dernier plan social, 56 d’entre eux sont « partis ». Plan de coupe,licenciements décidés, expliqués, imposés de plein accord avec l’Ancêtre, le compagnon de Sartre, l’homme qui a créé Libération.

          Je vais pas pleurer sur un canard qui n’arrête pas de virer du personnel, se remplir de pub pour tomber dans une ligne éditoriale de plus en plus droitière.

          Avec à sa tête July, en sous-marin de la finance qui n’arrête pas de répéter « l’argent, c’est notre indépendance », Libération n’a pas arrêté de se casser la gueule. Plusieurs plans successifs, avec plusieurs financeurs de plus en plus loin de la presse et plus près de la rentabilité, ont montré que cet argent à étranglé Libé sans redresser les ventes et, surtout, sans empêcher la spirale des licenciements.

          Les bobos et les young libéraux aux dents longues, c’est pas assez pour faire un lectorat. Deux ou trois papiers de lisibles (Marcelle notamment), ça fait pas un journal, ça fait pas une cohérence éditoriale, ça fait pas une presse qui parle des français d’aujourd’hui, aux français d’aujourd’hui.

          Un journal, comme le prouve le Canard Enchainé, c’est d’abord un lectorat, des abonnés, grâce à du contenu.

          Comme le Monde, Libération a fait l’erreur mercantile de remplacer le contenu par les financeurs. On voit le résultat, un ghost-journal aux ordres, qui se casse la gueule, comme Le Monde.

          Tant pis, tant mieux.

          Y a plein de canards qui émergent en ce moment. Un autre ton, une autre indépendance...C’est la vie, ça.


          • Gourouni (---.---.38.140) 30 juin 2006 11:50

            Les journalistes, c’est l’esprit libre, vif et critique, bref de fortes personalités. Des personnes donc très respectées, car menant a la claivoyance des choses pour le peuple...non ? C’est le cas aujourd’hui, non ?


            • Gros pactole (---.---.141.60) 30 juin 2006 12:45

              Découvert après le départ de Serge July, cet ancien gauchisge parton de Libération : salaire MENSUEL de 33 000 Euro !


              • Sam (---.---.192.67) 30 juin 2006 15:46

                33000€..

                J’ai pris ma calculette...216120F/mois, le parangon de la presse libre.

                Mais avec un tel supplément d’âme qu’il valait bien trente smicards...Non ?..


              • Xavier (---.---.148.35) 26 septembre 2006 21:47

                25 smicards.

                Dans un esprit communiste, ca choque et je le comprends même si les salaires qui me choquent sont plus élevés.

                Choisissez 30 smicards de telle sorte qu’ils soient représentatifs de la population smicarde ! Sauront-ils mettre en oeuvre aussi bien (ou moins mal) les savoirs, qualités, contacts, nerfs, etc. qui sont nécessaires à mener la barque qu’était Libé ? J’en doute.

                On est facilement choqué parce qu’on compare la quantité de travail qui peut être effectué en volume horaire (auquel cas, M. July aurait sans doute bien valu 2 smicards d’emblée ...un directeur applique rarement les 35 heures à lui-même). Mais c’est oublier un peu vite la compétence, la méthode, l’efficacité, les savoir-faire, savoir-être, l’ouverture d’esprit... C’est déclarer qu’un plus haut niveau de responsabilité ne justifie pas un plus haut niveau de salaire. Dans une logique marxiste CGTiste, peut-être. Mais on est dans le monde réel ! bon gré, mal gré.


              • José W (---.---.25.142) 30 juin 2006 12:46

                Franchement, Libé ne manque plus à grand monde depuis maintenant bien longtemps...

                Pour comprendre que ce journal n’a plus beaucoup de crédibilité, il n’y a qu’à lire le titre de l’affaire Israël-Palestine, relégué en 4e sujet sous ce jeu-de-mots un peu vaseux : « L’opération israélienne « pluie d’été » vire à l’orage violent ».

                On ne peut pas dire que la Rédaction se soit beaucoup mouillée sur ce coup-là, une fois encore...


                • kesed (---.---.176.124) 30 juin 2006 13:07

                  Demat, Vraiment, c’est obsessionel ,Israël,Israël,Israël... L’influence de Libé sur les esprits.... Non, Israël ne gouverne pas le monde et il y a d’autres conflits de par le monde !( moins intéressants puisque sans méchants Juifs et gentils Arabes !) Un Breton en colère contre le diktat de « l’intelligentsia » Parisienne. kenavo


                  • Adolphos (---.---.59.170) 30 juin 2006 13:35

                    Libé qui meurt, c’est un peu toute la bêtise et la malhonneté 68hard qui rejoint enfin son cimetiére.


                    • nono (---.---.94.25) 30 juin 2006 14:01

                      Bhein les fans de libé ou de l’hummanité doivent mettre la main dans leur portefeuille pour lire leur canard...militant...

                      J’ai plus envie que mes impots servent a financer des journaux militant car on a plus les moyens d’utiliser de l’argent public pour financer ces outils de propagande. y’a des depenses publique plus importante santé, etc...et surtout plus sérieuse.

                      Ensuite je m’excuse mais le canard enchainé qui est vraiment un journal indépendant qui sert a la pluralité a pas besoin de l’argent des contribuables.... ni des annonceurs...

                      EN france la pluralité c’est de payer avec de l’argent des impots des journaux militants et engagés.... moi je m’excuse j’appelle pas cela de la plusralité... je parle pas meme pas de la cgt du livre qui est un mafia qui protege sa rente de situation... la presse payante ne l’ayant jamais denonce et carressant le sens du poil a des syndicats non representatif paye la aussi sa faillite intellectuelle....

                      Si on considere les abstentionnistes et ceux dont les idées politique n’ont pas de journaux subventionnés... il est evident et vu le contexte economique que cette presse militante n’a plus a etre finance avec nos impots....

                      Ensuite quand a la pluralité si la presse payante fesait de l’investigation plutot que de cirer les pompes elle aurait plus de clients... mais on ne change pas 50 ans de journalisme a la francaise... quand on compte le nombre de journaliste marie a des ministres, etc... y’a qu’en france qu’on voit cela....

                      Si l’huma disparait c’est le journal qui a mentit pendant 50 ans sur l’ursse et ses 100 millions de morts... je trouve cela tres bien...

                      Quand a liberation ils ont qu ’a faire un journal avec moins de personnel... plus de fait moins de commentaire... because le monde actuel vue par un 68 art has been moi desole je suis pas client .... comme beaucoups de français qui sont pas pret a payer.... libé est has been c’est pour cela qui ont pas assez de client...

                      Moi j’achete le parisien et des hebdo et des mensuels spécialisés...le contenu de la presse payante ne justifit plus de payer vu les commentaires qui sont plus de l’ordre du commentaire militant que de l’analyse par un spécialiste.... le bleme des journalistes de libé, de l’huma ou du figaro c’est qu’ils sont spécialiste en rien et qui sont avant tout des militants pas degrossi...


                      • Sam (---.---.192.67) 30 juin 2006 15:52

                        Bhein les fans de libé ou de l’hummanité doivent mettre la main dans leur portefeuille pour lire leur canard militant...

                        Je te signale qu’en fait de militants, le principal, chez Libération, c’est Rotschild, et chez l’Huma c’est TF1.

                        Donc, tu veux supprimer des canards qui sont tenus par des gens aussi anti-communistes que toi. C’est pas forcément intelligent de se tirer une balle dans le pied...


                      • Zicide (---.---.239.165) 30 juin 2006 17:16

                        > Libé, tout de même ! par Gourouni (IP:xxx.x27.38.140) le 30 juin 2006 à 10H46 on a besoin de « libé » pour se reconnaitre de droite. on a besoin du « figaro » pour se reconnaitre de gauche.
                        — -

                        Ayant tendance à penser qu’être de gauche ou de droite n’est pas une identité mais un point de vue, je me passe aussi bien de l’un que de l’autre.

                        Que Libé repose en paix.


                        • plo (---.---.1.175) 30 juin 2006 17:34

                          Ormis pour leS personnels de ces journaux, je suis bien contents qu’ils crêvent les un après les autres, c’est plutôt une bonne nouvelle, (vivement que l’on passe à la télé !...) car se sont des instruments de l’aliénation moderne qu’est la consommation. En ce qui concenre les journaliste et la liberté de la presse, on ne me fera pas passer des vessis pour des lanternes, ormis quelques journalistes qui sauvent, l’honneur, les autres ne sont que des laquais, souvent fils et filles de bonne famille, ne sachant rien faire de leurs dix doigts. Il en reste encore d’autres. alors ? avec un peu de patience, on devrait y arriver ...


                          • nono (---.---.94.25) 30 juin 2006 21:01

                            Bhein si tf1 et rotchild gagne pas d’argent c’est que y’a plus de communiste et de 68 art has been pour lire ses journaux...

                            J’ai envie de dire tant mieux si les 68 art has been sont moins nombreux et si l’extreme gauche est en recul dans notre pays je trouve cela tres bien.... qui a la nostalgie d’un journal qui a couvert 50 ans de mensonge sur l’urss et les 100 millions de morts victime de l’extreme gauche en europe....

                            certains ont la mémoire courte ou sélective...

                            on devrait meme avoir honte que de l’argent de l’etat a financer ce journal... mais bon si y’a une veille republicaine face a l’extreme droite elle reste a inventer face a l’extreme gauche....

                            c’est sain les utopies et l’extreme gauche reculent... n’en deplaisse au timbre de neuilly, a arlette et Marie georges qui ne comprenent rien au monde moderne et a l’économie...

                            j’ai aucune nostalgie c’est l’evolution normale des choses et une evolution tardive par rapport a nos voisins européens...

                            Moi j’ai pas de nostalgie

                            je regrette que l’humanité et le partie communiste français n’est pas disparut avant... c’est loin d’etre glorieux pour la france... Mais la france est le pays des musées smiley Notamment en politique....


                            • ffi (---.---.2.226) 5 juillet 2006 08:30

                              Le lundi 03 juillet 2006

                              Tribunal du génocide cambodgien : les principaux dirigeants visés

                              Agence France-Presse

                              PHNOM PENH

                              Voici les principaux anciens hauts responsables du régime Khmer rouge susceptibles de comparaître devant le tribunal du génocide cambodgien, officiellement lancé lundi :

                              — NUON CHEA : « Frère numéro deux », Nuon Chea était le bras droit de l’homme fort des Khmers rouges, Pol Pot. Il s’était rallié au gouvernement Hun Sen fin 1998.

                              A 79 ans, il mène une retraite paisible à Pailin, ancien bastion khmer du Nord-Ouest, après avoir été grâcié par le Premier ministre Hun Sen. Déjà soigné en Thaïlande pour des problèmes cardiaques,

                              il passe le plus clair de son temps chez lui, ne sortant guère que pour s’occuper de son jardin.

                              Il a cependant fait part de son intention de comparaître devant le tribunal.

                              — IENG SARY : « Frère numéro trois », c’était le beau-frère de Pol Pot et le ministre des Affaires étrangères du « Kampuchea démocratique ». Reconnu coupable de génocide en 1979,

                              il a bénéficié d’une grâce en 1996 après s’être rallié au gouvernement avec 4.000 Khmers rouges.

                              Agé de 77 ans, il vit entre Pailin et une imposante villa dans la capitale cambodgienne Phnom Penh. Lui aussi souffre de problèmes cardiaques et se rend parfois en voiture de luxe dans la capitale thaïlandaise Bangkok pour y recevoir des soins.

                              — KHIEU SAMPHAN : Chef d’Etat du Kampuchea démocratique, il incarnait à l’étranger le régime Khmer rouge. Il a reçu son éducation en France. Il s’était rallié au gouvernement fin 1998 en même temps que Nuon Chea.

                              Aujourd’hui, à 75 ans, il vit lui aussi à Pailin. On ne lui connaît pas de problèmes de santé. En 2004, il avait écrit un livre dans lequel il se déclarait intellectuel et patriote, et où il affirmait n’avoir jamais rien su du génocide.

                              — TA MOK : Commandant redouté de la zone sud-ouest du Cambdoge, il a reçu le surnom de « Boucher » pour ses purges sanglantes. Il avait renversé en 1997 Pol Pot à la tête de ce qui restait de la force rebelle et l’avait placé en résidence surveillée.

                              Il était ainsi devenu le dernier chef Khmer rouge.

                              En mars 1999, il était arrêté à Phnom Penh. Trois ans plus tard, il était inculpé de crime contre l’humanité. Il est le seul, avec « Duch », à être détenu. Souffrant de problèmes digestifs et d’hypertension, il a été hospitalisé jeudi.

                              — KANG KEK IEU : Surnommé « Duch », il dirigeait la prison Tuol Sleng, située à Phnom Penh, où au moins une quinzaine de milliers de personnes ont été torturées et exécutées. Il a été lui-même emprisonné en mai 1999 et reste détenu depuis.

                              Pour sa défense, il affirme n’avoir été qu’un subalterne et n’avoir tué personne. A 64 ans, il assure attendre avec impatience de pouvoir comparaître devant la justice. Il est en bonne santé.

                              Les futurs chefs khmers rouges à Paris...Pour formation.

                              En 1949, à 21 ans le jeune Pol Pot de son vrai nom Saloth Sar arrive de sa province natale du Cambodge, fille de la lointaine Indochine française, pour étudier à Paris.

                              C’est là qu’il rencontre les futurs chefs khmers rouges Yeng Sary (qui deviendra son éminence grise) et Khieu Samphan (l’idéologue de l’évacuation des villes).

                              Eux aussi étudiants, coulent des jours heureux entre leurs études à la Sorbonne et leur formation révolutionnaire initiale dispensé par les membres du PCF.

                              Nul ne pouvait imaginer que derrière le masque de ces paisibles et jeunes étudiants sérieux se cachaient les futurs responsables du génocide Khmer.

                              Pol Pot a ainsi beaucoup reçu du PCF.

                              Le second Yeng Sary a élaboré sur les bans de la Sorbonne les bases de la future utopie meurtrière des khmers rouges.

                              De retour au pays en 1953, Ils rallient le PPRK (Parti Populaire Révolutionnaire Khmer).

                              Dans leurs bagages, ils ramènent le fanatisme communiste et les techniques révolutionnaires enseignés par nos communistes français.

                              Nun Chea, le frère numéro deux, a fait ses études en Thaïlande, président du Parlement de 1976 à 1979 avant de se replier dans la jungle.

                              Il s’est rendu avec Khieu Samphan en décembre 1998 contre une garantie d’immunité...

                              Commence alors, une ascension qui mènera Pol Pot et ses amis au pouvoir. Pol Pot devient premier ministre en 1975 et Yeng Sary devient numéro 3 du régime, Khieu Samphan,

                              l’idéologue de l’évacuation des villes qui a mené aux famines et au travail forcé.

                              Pol Pot soutenu par les chinois, entre avec ses troupes à Phnom Penh le 17 avril 1975. Dès le lendemain commence l’exode et l’horreur :

                              La capitale est évacuée en toute hâte, à marche forcée, de même que toutes les autres villes du Cambodge.

                              Les Khmers rouges dirigent la population cambodgienne vers les campagnes, les forçant à travailler aux champs.

                              Basée sur une idéologie communiste teintée de nationalisme et de racisme, l’extermination systématique de tous « les Khmers impurs » est mise en place.

                              Tous devaient partir travailler aux champs pour mettre en place la société communiste.

                              Yeng Sary, l’éminence grise du frère numéro un, également numéro trois du pouvoir. Accusé de corruption par Pol Pot en 1996, il se rallie aux autorités avec ses 3000 hommes. Il est gracié par le roi et vit sans être inquiété dans son fief de Pailin à l’ouest du pays...

                              Exécutions, famines, maladies, surmenage, entraînent rapidement la mort de 2 millions de cambodgiens soit l personne sur 4 dans la période de 1975 à 1979, sous nos yeux dans le plus grand camp de concentration du monde que représente le Cambodge cerné par la jungle...sans recours aux barbelés.

                              Le cauchemar prend subitement fin un jour de janvier 1979. Les vietnamiens soutenus par l’URSS envahissent le Cambodge et renversent le gouvernement de Pol Pot. Les Khmers rouges se réfugient dans la jungle où ils lancent alors une guérilla contre le gouvernement provietnamien.

                              En 1982, Pol Pot forme un front commun avec le prince Sihanouk.

                              Il quitte le commandement des Khmers en 1985 et resta dans l’ombre après l’établissement du nouveau gouvernement cambodgien en 1993.

                              Nous connaissons la suite, rattrapé par le passé, Pol Pot s’enfuie dans la jungle avec quelques fidèles et se suicide le 15 avril 1998, craignant d’être capturé par les autorités.

                              Il ne sera jamais jugé par un tribunal international ...

                              Nombreux sont les pays qui portent une responsabilité dans les massacres et la longue impunité des khmers rouges : USA, la France dans la guerre coloniale, la Chine pour ne citer que les principaux. Mais le PCF a aussi une lourde responsabilité, en ayant formé les principaux chefs khmers rouges...

                              Hô Chi Minh le militant de la première heure du PCF :

                              De son véritable nom Nguyên Tât Thành, dit Nguyên Ài Quôc, il naît le 19 mai 1890 dans le centre du Viêt-nam. Il était le fils d’un fonctionnaire qui avait démissionné pour protester contre la domination française de son pays. Hô Chí Minh fit ses études à Hue, puis enseigna un temps dans une école privée de Phan Thiet. En 1911, il s’embarqua comme cuisinier sur un navire français, puis travailla à Londres et à Paris. C’est là qu’après la Première Guerre mondiale, sous le pseudonyme de Nguyên Ài Quôc (« Nguyên le Patriote »), il se lança dans la politique.

                              La crise de la SFIO battait son plein, débouchant sur une scission et la création du Parti Communiste Français en 1920. Hô Chí Minh rejoignit rapidement cette jeune formation et y milita jusqu’en 1923 puis poursuivi sa formation en Union soviétique (fin 1923), et en Chine en 1924. Il y forma en 1930 le PCI (Parti Communiste Indochinois). Il séjourna à Hong-Kong, où il représenta l’Internationale communiste. Mais en juin 1931, il y fut arrêté par les autorités britanniques et emprisonné jusqu’en 1933 à cause des ses activités communistes. Il retourna alors en Union soviétique, jusqu’en 1938, puis revint en Chine et devint conseiller des forces armées communistes chinoises. Lorsque le Japon occupa le Viêt-nam en 1941, il reprit contact avec les dirigeants du PCI et participa à la formation d’un nouveau mouvement d’obédience communiste pour l’indépendance : le célèbre et terrifiant Viêt-minh, qui combattit les Japonais. En août 1945, lors de la capitulation du Japon, le Viêt-minh s’empara du Viêt-nam et proclama la république démocratique du Viêt-nam à Hanoi. Hô Chí Minh, devint président de la jeune République. La France refusant de renoncer à son autorité au Viêt-nam, la guerre éclata en décembre 1946.(voir chapitre 1 la sale guerre) Pendant huit ans, la guérilla Viêt-minh soutenue par l’URSS et le Parti Communiste Français combattit les troupes françaises et sortie victorieuse du conflit à l’issue de la bataille de Diên Biên Phu en 1954. Cependant, les négociations qui suivirent à Genève d’avril à juillet 1954 aboutirent à la division du pays, le Nord seul revenant au Viêt-minh. La république démocratique du Viêt-nam, gouvernée par Hô Chí Minh, plaça alors ses efforts dans la construction d’une société communiste dans le nord-Viêt-Nam. La réforme agraire à la chinoise fut entreprise dans les zones libérées. Dénonciations, déchéances, exécutions « des traîtres », entraînant la mort de 50000 personnes dans les campagnes. Des camps de rééducation se mirent en place comptant entre 50000 et 100000 personnes.

                              Hô Chí Minh fut de 1956 à 1960, secrétaire général du parti communiste. Au début des années 1960, le conflit se ranima dans le Sud-Viêt-Nam, où la guérilla communiste menait une insurrection contre le régime de Saigon soutenu par les États-Unis. Toutefois, Hô Chí Minh, déclinant, ne joua qu’un rôle de représentation cérémonieuse au cours de ce conflit. Il mourut le 3 septembre 1969. En son honneur, Saigon fut rebaptisée Hô Chí Minh-Ville après la conquête communiste du Sud en 1975. Les prisonniers vietnamiens des armées communistes du nord furent le plus souvent extrêmement maltraités, souvent exécutés lors des déplacements. Pendant les quelques semaines où les forces Viêt-minhs contrôlaient Saigon, dans le cadre de l’offensive du Têt de février 1968, trois mille personnes au moins y furent massacrées : enterrés vivantes ou liquidés. En 1975 croyant à « à la clémence du président Hô » les soldats, officiers et anciens hauts fonctionnaires du régime sud vietnamien se rendirent à leur convocation « en rééducation » pour 3 jours ou 1 mois, qui se transformèrent en 3 ans et 7 à 8 ans dans des conditions effroyables : tortures, sous alimentation, maladies. Les derniers rééduqués survivants ne revinrent qu’en 1986.Il y eu entre 500 000 et un million de rééduqués dans le Sud...

                              Ainsi, Ces hommes formés par le PCF, Ces régimes soutenus par la propagande mensongère du PCF, nous montrent l’étendue de l’action des communistes français qui dépasse ce que nous avons pu imaginer jusqu’à une époque récente. Nous avons pu ainsi constater que chaque fois que les communistes français ont formé des personnages, le résultat en a été « des bourreaux » qui ont organisé méthodiquement des génocides. La vérité finit toujours par remonter


                            • bernard29 candidat 007 2 juillet 2006 00:49

                              Si c’est vrai ce que j’ai lu sur le salaire de July. 33000euros/mois. « Découvert après le départ de Serge July, cet ancien gauchisge parton de Libération : salaire MENSUEL de 33 000 Euro ! » message plus haut.

                              C’est trés bien. De quoi ils se plaignent à Libé. Ils ont ce qu’ils méritent.


                              • frédéric (---.---.219.110) 4 juillet 2006 12:33

                                Désolé, je ne me joindrai pas au choeur des pleureuses...

                                Dès le départ, comme mai 68 lui-même, « Libération » a été une entreprise de mystification. Entreprise préparatrice et annonciatrice du triomphe du capitalisme néo-libéral. Trop à l’étroit dans le moule social, juridique et sociétal antérieur, celui-ci avait besoin d’une « refonte des valeurs » pour s’étendre sans limite.

                                C’est à présent chose faite, ou presque. Les résultats en sont observables par chacun tous les jours.

                                Par delà sa phraséologie initiale, pseudo révolutionnaire, « Libération » a oeuvré avec constance à la constitution de l’identité et aux intérêts de ce que certains nommeront le « bourgeois-bohême-libéro-libertaire » : ce typique produit international du libéralisme qui s’est toujours reconnu dans son journal.

                                « C’est au crépuscule que l’oiseau de Minerve prend son envol », écrivait Hegel. C’est à son propre crépuscule que l’essence du « phénomène Libération » se révèle symboliquement. Dans cette chute dans la poche de Rotschild. La boucle est bouclée.

                                Serge July avait fait son temps. Le Capital ne s’est jamais embarassé de sentiments.


                                • Cotcodec (---.---.194.246) 5 juillet 2006 00:22

                                  Si Libé meurt, les journalistes ne mourront pas.

                                  Ils pourront, pour les meilleurs d’entre eux, se regrouper et fonder un nouveau journal. Qui éventuellement leur appartiendrait, comme le Canard appartient à ses journalistes et à ses lecteurs depuis 1 siècle.

                                  D’aucuns m’objecteront que la création d’un journal nécessite du capital. Je répondrai qu’aujourd’hui, la faillite de Libération prouve justement le contraire. Qu’un journal, c’est avant tout une rédaction et des journalistes. Des points de vue et de la réflexion. Des débats et des prises de positions.

                                  La dérive capitaliste a tué Libé ? Que les journalistes s’affranchissent de ce qu’ils considèrent être un mauvais maître et repartent du bon pied. Je lis une douzaine de journaux par semaine et compte tenu de l’omerta et des manipulations croissantes, j’appelle de tous mes voeux qu’une multiplicité des points de vue soit maintenue.

                                  Ce n’est pas Libé qui est en jeu, c’est la liberté de la presse et le droit à l’information des citoyens lambda qui, comme moi, ne sont dans aucun cénacle bien informé mais ne renonceront jamais à leur exigence de recherche de la Vérité.

                                  Qu’on se le dise !

                                  cotcodec


                                  • Zamenhof (---.---.41.6) 5 juillet 2006 01:54

                                    un monde sans « Le Plan B » serait impossible !


                                    • (---.---.2.226) 5 juillet 2006 07:58

                                      ...maintenant on aura les mains propres .


                                      • Marsu (---.---.209.23) 9 août 2006 18:58

                                        Bonjour à tous,

                                        Moi ça me fait bien marrer quand je lis certains post expliquant avec aplomb que les journaux doivent se mettre au diapason du Canard Enchaîné. Pas de pub, pas d’actionnaire, un statut de quasi coopérative, sinon, point de salut ! Et même bon débarras !

                                        Car, c’est bien connu, tous les journalistes sont des salauds, au service des grands méchants capitalistes qui nous mentent et qui détiennent nos journaux. Sauf le Canard, ilôt subversif et indépendant au milieu d’un océan de magouilles financières libérales.

                                        Je rappelle au passage que le Canard fait max 300 000 ex en diffusion... et que c’est un hebdo. Une recette qui fonctionne et qui remplit son rôle de poil à gratter. Je le concède. Y-a-t’il de la place pour d’autres titres ? Je ne crois pas. A mois de trouver des inconscients prêts à se lancer dans une pâle copie du volatile.

                                        Mais pour Libé, comme pour tous les quotidiens, la survie passe par de la vente au numéro ou abo... mais aussi - crime de lèse-majesté - par la pub.

                                        Et oui, la pub... Cette monstruosité qui fait vivre vos rédactions. Car depuis que la presse existe, les annonceurs la financent. Pas intégralement. Mais bien à 40 % en moyenne.

                                        Ce qui, à ma connaissance, a rarement empêché les journalistes de faire leur travail. Ou alors à de très rares exceptions.

                                        Alors oui, si vous n’êtes pas d’accord avec un journal d’opinion, ralez et changez de titre, y’en a pour tous les goûts. Mais ne venez pas dire que c’est la pub libérale qui a tué Libé...

                                        Un journal est une entreprise de droit privé. Qui a besoin d’argent, donc de diffusion et de recettes publicitaires.

                                        Le meilleur acte que l’on puisse faire pour la liberté et la pluralité de la presse, c’est d’acheter des journaux, qu’ils soient marqués politiquement ou pas.

                                        Il ne faudra pas venir se plaindre quand il n’y en aura plus... Et que la seule presse écrite qui subsistera sera représentée par ces 8 pages maigrichonnes et anémiées que l’on vous offre gracieusement en prenant le métro.


                                        • (---.---.21.110) 26 septembre 2006 22:02

                                          Cet article est très intéressant.

                                          Tout le monde aime bien Libé mais personne ne veut s’engager à le défendre, à commencer par l’auteur qui a, on se demande pourquoi, « une sainte horreur des pétitions et des pétitionnaires compulsifs ».

                                          Suit un long article d’éloges qui ne coûte rien. Quand on veut virer quelqu’un, on ne se tarit pas d’éloges sur lui. Cela s’appelle « le remercier ».

                                          Voilà bien décrit dans cet article le problème qu’à Libé. Cet article est très intéressant. smiley


                                          • santiago santiago 15 novembre 2006 14:21

                                            Quand Libé meurt c’est la liberté de la presse qui souffre ! Mais quand on entrave « Présent » ou qu’on poursuit « Rivarol » que nous disent les soi-disant « grandes consciences » ? SILENCE ! Vive la liberté sélective.

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