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Commentaire de DEALBATA

sur Après Darwin


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DEALBATA (---.---.166.140) 10 août 2006 08:58

@ropib

« Vous faites référence à un Dieu unique assez souvent tandis que les « sociétés traditionnelles » étaient justement le plus souvent polythéistes (ce qui me parait intellectuellement plus pertinent d’ailleurs) en donnant une dimension spirituelle à toute chose ; qui au final étaient très humanocentristes si c’est le bon mot. »

Les sociétés traditionnelles n’étaient polythéistes qu’en apparence, on peut dire que les différents « dieux » qui la composaient n’étaient que le reflet multiple d’un même principe. Celui-ci contenant en lui-même toutes les possibilités d’expression, les « Dieux » qui étaient en quelque sorte « incarnés » (D’où une représentation anthropocentrique) ne représentaient qu’une partie des facettes de l’Unique.

Il y a beaucoup de choses qui me sont « reprochées » (je sais bien qu’il ne s’agit pas vraiment de ça) comme n’étant pas pertinentes par rapport à votre réflexion mais j’essayais d’avoir un point de vue général, non pas forcément par rapport à vous.

Je répondais simplement à vos propos qui m’ont paru glisser doucement sur le plan personnel, mais au demeurant, pourquoi pas !

Pour autant il me semble que votre analyse se base principalement sur la morale, et touche à l’organisation de la société (dans laquelle la science serait mal positionnée). Et vous faites partie d’un contexte : l’idéologie était peut-être absente des sociétés traditionnelles (à vérifier) mais ne vous est pas forcément étrangère, à vous, aujourd’hui.

Non, et ce n’est pas mon analyse, mais plutôt ma petite compréhension de la Tradition, et celle-ci ne se base pas sur la morale qui est une application particulière humaine de certains principes révélés et qui d’ailleurs a été dénaturés au fil des siècles. L’organisation des sociétés traditionnelles était structurée en fonction du principe Divin (par la symbolique) et la Science ne revêtait pas le sens qu’on lui donne dans les sociétés modernes. C’était la « Connaissance » dans le sens de la révélation par le mode intuitif et non pas réflexif et dans cette organisation (Cf. par exemple système des Castes Hindous ou l’organisation féodal au moyen-age), il y avait grosso-modo, ceux qui avaient la Connaissance ou la Science ( le clergé), le pouvoir temporel (Le Roy et les seigneurs), le tiers-état (la bourgeoisie et les gestionnaires de l’économie) et les Cerfs(le peuple : Artisans, cultivateurs, ...) mais attention le pouvoir temporel était assujetti à l’autorité spirituelle et c’est donc par elle, qu’en définitive, que tout procédait. Je considère que la Tradition, comme je la comprends, ne peut pas être enfermée dans la définition de l’idéologie, celle-ci est, pour moi, réservée aux différents points de vus relatifs exprimés par l’homme et se définissant ainsi comme des systèmes d’idées en vase clos.

Mais que cherchez-vous au final ? Comprendre la réalité ou en dégager une Vérité ? Personnellement mon approche spirituelle est que tout est Vérité. La réalité est bien différente.

La Réalité et la Vérité ne font qu’un, ce n’est que deux expressions ou deux facettes d’une même chose. Dire que tout est Vérité et que la Réalité est bien différente est incohérent. Du point de vu ésotérique, il n’y a rien qui ne puisse pas faire partie de la Réalité (ou Vérité) : L’être (principe de la manifestation) et la manifestation (l’existence) ne sont en fait qu’une seule et même chose mais l’être, comme le fait remarquer René Guénon, est déjà une définition et il se définit donc par rapport au non-être et cette dualité est en fait aussi une illusion puisqu’elle émane de ce qui n’est pas définissable : l’Infini. Je ne cherche rien particulièrement, puisque tout ce qui arrive est tout ce qui doit arriver (mais ceci n’est pas connoté négativement dans le sens ou je serais empreint d’un fatalisme sans espoir, ma philosophie personnelle serait plutôt : « Il faut faire les choses tout en sachant qu’elles sont déjà faites »). La Tradition avait pour « mission » que l’Homme ne se perde pas en regardant son image, en lui donnant tous les « outils » (Initiations, rites, prières, ...) pour garder le contact avec ce qu’il avait perdu. Sur un plan illusoire (existentiel), on peut dire que sa mission a échoué, mais comme en Réalité (sur un plan supérieur) cette existence est l’expression d’un monde possible, rien n’a été perdu et l’être au final se retrouvera lui-même quand il ne se prendra plus pour le mental, et il sera alors tel qu’il est et tel qu’il a toujours été.

Je recommande vivement, encore une fois, la lecture de l’oeuvre de René Guénon qui dans mon cheminement intellectuel m’a permis d’éclairer ce qu’intuitivement je pressentait.


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