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Commentaire de barid1

sur Le journaliste, cinéaste et écrivain Christophe de Ponfilly est décédé


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barid1 (---.---.220.220) 10 août 2006 23:40

A l’époque où je faisais des études, j’ai rédigé un mémoire sur le grand reportage : j’avais rencontré Ponfilly et Laffont son associé à l’agence Interscoop.

Ponfilly venait de recevoir le prix Albert Londres et il avait le même genre de courage que ce dernier quand il écrivait sur le bagne.

Je me souviens encore de notre rencontre alors que je ne savais rien sur le monde, le genre de personnalité que j’aime, forte, entière, sensible, fidèle.

Son « amour » de Massoud, de l’homme remarquable comme il le qualifie, transparait dans son livre et son film Massoud l’Afghan.

Pour ceux qui pensent que tout est clair sur l’assassinat de Massoud, quelques éléments de réflexion.

Massoud était un demi-dieu que les hommes, pauvres « pantins vaniteux » pour utiliser l’expression de Monfreid, ne pouvaient laisser en vie à la veille du 11 septembre et du plan préparé bien à l’avance (comme l’était celui des israéliens vis à vis du Liban) pour créer le « nouveau moyen-orient » (Afghanistan, Iraq, Liban, Syrie, Libye -d’une façon non violente ici- et d’autres peut-être à venir), un homme comme lui qui aurait été c’est certain le nouveau « za’air » du pays, honnête, intègre, incorruptible, bref tout le contraire de ce Karzaï, à la botte, et de ce vieillard cacochyme de roi Zaher 80 et quelques années...

Donc Massoud, comme les autres Gandhi, Allende, Kennedy et bientôt Chavez qui sait, les gêneurs de l’expansionnisme capitalisme mondial, l’un des deux fondamentalismes mondiaux avec l’islamisme radical qui a remplacé le communiste, devait mourrir et si possible sans que l’on se doute d’où venait le coup : rien de tel que de retourner deux idiots tunisiens, plus ou moins adhèrants à l’organisation que l’on sait (dont je n’écris pas le nom ici pour que ce message ne passe pas au sreening du super-ordinateur qui nous lit tous et toutes) et de faire croire à un scénario qui fait porter le chapeau aux barbus enturbanés.

Cela a été aussi monté de la même façon pour Hariri afin de faire croire à l’implication du pays qui gênait au Liban pour l’affaiblir, lui faire retirer ses troupes, perdre de son influence (malgré tout ce que l’on a pu dire, il était le garant de la paix intérieure car mettant tout le monde d’accord et on n’avait pas d’autres solutions sous la main à l’époque, personne ne voulant se risquer au Liban) pour laisser le champ libre à ce que l’on entend tous les jours à la radio. Le pays en question n’ayant pas manqué de clamer haut et fort qu’il combat lui aussi le terrorisme bien entendu, ce qui n’est sans doute pas faux.

Si l’on pousse le raisonnement plus loin (for the sake of argument comme disent les anglais), on pourrait même penser que l’organisation bien connue des barbus enturbanés, a crée une opportunité historique pour que la seule « grande puissance » restant en lice puisse mettre en oeuvre son « nouvel ordre mondial » qui, comme chacun sait, consiste non pas à une plus grande justice mais à faire vivre ou survivre l’économie du pays en question face aux menaces venues d’orient.

Ponfilly, un homme vrai comme il y en a peu, en a eu marre de toutes ces conneries.

Comme on le comprend. Et comme on le regrette. Il nous reste ses nombreux reportages, qui valent la peine d’être vus et de ne pas se limiter à l’Afghanistant même si celui-ci demeurait son fil rouge, son obsession sans doute, révélant toute son impuissance aussi même armé d’une caméra.

A sa femme, à ses enfants, dans votre chagrin, soyez fiers de lui, sa vie a eu un sens.

Christophe de Ponfilly, un homme remarquable.


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