Cette analyse est dans le droit fil de ce qui se disait dans l’émission de FQ animée par P. Meyer, à savoir que la société que propose Ségolène Royal est une société en forme de losange. Celle de Nicolas Sarkozy est une société en forme de sablier « à la Nikki de St Phalle » : en haut un tout petit récipient, l’élite, en bas un gros réservoir, la plèbe. (on imagine que l’ensemble est peuplé de « crabes », référence au panier oblige)

J’approuve cette métaphore : la répartition actuelle des ressources peut être schématisée par une courbe en cloche, de plus en plus dissymétrique à mesure que les inégalités se creusent. Imaginez une courbe en deux cloches, cette courbe étant à la courbe de Poisson ce qu’est un dromadaire à un chameau vus de profils. Avec cette dissymétrie que l’on aurait à gauche une très grosse cloche (le peuple) qui se prolongerait loin à droite, par une petite cloche (les privilégiés).

La suppression des postes de fonctionnaires, dans la recherche, chez les douaniers (JC Mailly ce matin sur France Inter) participe de cette démarche de déliquescence sciemment organisée des classes moyennes corrélées aux services publics. Nicolas Sarkozy au mieux ne sait pas à quoi ils servent, au pire, que ce sont des gens bien embêtants.

Il est évident que pour faire adhérer le peuple à un tel projet qui débouche inévitablement sur une société de privilèges, un nouveau ancien régime, il faut une bonne dose de populisme, puisqu’il faut en appeler précisément à ce qu’il y a de moins noble en l’homme.

Ici on se rappellera la remarque de Veblen : « L’esclavagisme c’est la rencontre de deux obscurantismes, celui des esclavagistes et celui des esclaves : les uns et les autres sont adeptes de la pensée animistes ».

Ou encore cette autre : «  »La seule classe qui pourrait vraiment disputer à la classe oisive héréditaire l’honneur d’entretenir un état d’esprit belliqueux, c’est celle des délinquants de bas étage". A bon entendeur…