Je crois qu’après avoir commencé à poser le problème correctement, vous manquez complètement l’essentiel, ce qui fait nouveauté.
Ce qui manque chez les Verts et les démocrates n’est pas le contre-projet social, au contraire (les avez-vous lus d’ailleurs ?). Avec cependant une énorme différence :
- chez les Verts, on ne s’est pas donné les moyens de la liberté qui permet de développer un projet propre, on est resté soumis au PS, on lui mendie les postes et demain peut-être à nouveau les ministères, sacrifiant complètement ses convictions pour cela, acceptant d’intégrer au vrai projet écologiste des éléments de gauche qui ne font pas sens ; du coup, le grand mouvement de Waechter qui avait fait naître un véritable espoir d’une politique différente s’est perdu dans les sables et les sympathisants de l’écologie politique votent ailleurs (Bayrou surtout, Royal ensuite aujourd’hui, et des miettes pour Voynet) ;
- le centre démocrate social s’est donné les moyens de poser un contre-projet propre en prenant son indépendance, avec les risques nécessaires de la liberté ; il peut donc faire valoir son contre-projet et c’est parce qu’il y avait une adhésion forte à son contre-projet que Bayrou est à 18,6% ; mais l’idée qu’un contre-projet ce serait faire naître « une gauche » c’est faire un contre-sens dû à vos préjugés (de même que l’idée que « la gauche vient d’en bas », risible historiquement) : on peut construire de partout une défense des petits ignorés par la « France du haut » du PS et de l’UMP ; ne cherchez donc pas les idées et les tendances d’hier dans les propositions d’aujourd’hui.
L’attention à la société civile est tout sauf la conséquence d’une absence d’idéologie chez verts et démocrates : ce sont des défenseurs du rôle des divers corps intermédiaires entre le peuple et le pouvoir, syndicats, associations, etc, simplement. Lisez Bayrou et vous constaterez l’importance dans la reconstruction de la société de ces intermédiaires pour lui. Et cela est dans la ligne idéologique ancienne des démocrates sociaux... on pourrait dire même séculaire. Il vous manque une perspective historique.