En écho à l’article que j’ai écrit sur le thème de l’opposition entre les notions de démocratie et de « télécratie » (voir Bernard Stiegler et Marc Crépon « La télécratie contre la démocratie »), ce soir Michel Denisot dans son émission le grand journal recevait Pratick Poivre d’Arvor, Arlette Chabot, Alain Duhamel, Michèle Cotta et Guillaume Durand. Le point commun entre ces cinq journalistes est d’avoir organisé - ou pour les deux premiers d’organiser - le débat entre les deux candidats restants en course pour l’élection du Président de la République.
Tous ont confirmé un élément désopilant pour la démocratie et réconfortant pour la télécratie, à savoir que ce débat, cette confrontation ne sert presque à rien en terme d’enjeu de votes. En résumé, dans la situation où se trouvent Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal avec au moins deux points d’écart, le débat ne peut pas permettre de renverser la tendance, sauf ... sauf erreur des sondages, et surtout sauf faux pas de l’un des deux orateurs, car tout en fait se joue dans le joute oratoire à laquelle vont se prêter les deux candidats, tout est une question d’image.
Cette analyse est confirmée par PPDA lui-même qui indique que les programmes et les arguments des candidats à leur sujet n’ont plus d’importance dans ce débat du 02 mai - il considère avec désinvolture que tout a été dit l’a dessus alors que c’est la première fois que Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal vont se rencontrer. Au contraire pour lui, tout ce qui intéresse les gens c’est l’émotion que dégageront les deux candidats. Seule cette émotion peut selon selon lui donner envie de voter pour l’un ou pour l’autre.
Image, envie, émotion, haine, désir ... nous sommes en pleine drame théâtral, sauf que ce sont nos vies dont il s’agit, sauf qu’il s’agit de l’avenir de nos enfants qu’ils auront entre nos mains. Alors, résumer cela à une mise en scène, c’est dramatique !
VOIR EN LIGNE : Débat du 02 mai : Démocratie ou Télécratie ?