Bayrou est le grand gagnant de cette élection. Ce n’est qu’un début pour lui. S’il a réellement le désir de créer un vrai parti centriste, un boulevard lui est ouvert.
En se rapprochant de l’aile droite du Parti Socialiste, Bayrou laisse partir l’aile la plus conservatrice de l’UDF, d’avantage attachée à ses fauteuils d’élus qu’à une véritable réforme de notre pays.
A l’inverse, il crée pour les candidats de son futur parti une condition électorale très favorable pour les législatives. Dans les circonscriptions votant traditionnellement à droite, notamment celles dans lesquelles Nicolas Sarkozy a fait 30% au premier tour, et où François Bayrou et Ségolène Royal ont obtenu chacun un score entre 20 et 25 % (nord-ouest de la France, par exemple).
Les électeurs socialistes n’ignorent pas que ce type de circonscription est quasiment impossible à gagner pour la gauche. Certains électeurs de gauche reporteront donc préventivement leurs voix sur le candidat « pro-Bayrou » dès le premier tour des législatives, préférant à coup sûr avoir un député centriste modéré plutôt qu’un député de l’UMP.
C’est pour cela que Bayrou a été très fin : il va gagner au moins une bonne cinquantaine de députés tout en renouvelant son équipe. Les élus UDF qui ont fui vers Sarkozy faute d’avoir compris ce qui se passe en ce moment vont se rendre compte qu’il avait raison.
Peu importe le résultat de la présidentielle, d’ailleurs, l’UMP de Nicolas Sarkozy n’est pas en état de regrouper une majorité. L’UMP sera laminée aux législatives.