Par contre, je pense que, pour apprecier les eventuels cotes positifs du CPE, il ne faut pas le regarder sous cet angle.
Que ce soit sous l’angle de la création d’emploi ou sous celui de la précarité, il me semble difficile de croire à une bonne mesure.
Avant toute chose, excepté pour le CDD, la période d’essai n’est pas prévue par le législateur ; en fait, elle doit apparaître sur le contrat individuel de travail. Les périodes d’essai maximum sont fixées par les conventions collectives de branche et sont le résultat d’une négociation entre les syndicats et le patronat de chaque branche.
Donc reprenons la problématique posée sous l’angle de la précarité : Un CDD peut aller de 15 jours à 1 mois de période d’essai (selon la durée du CDD). Un CDI peut aller de 1 mois à 3 mois. Quoiqu’il en soit, la précarité journalière n’excède pas 3 mois.
Par contre, abordons la précarité (non journalière) d’un CDD. Un CDD peut atteindre au maximum une durée de 18 mois (3x6, 12 + 6 ou 18). Au bout de 18 mois, c’est soit un CDI, soit un retour vers la recherche d’emploi.
Si un CDI n’est pas possible, quelle peut en être la raison au bout de 18 mois. La corrélation entre compétences et besoins me semble déplacée dans ce contexte car un employeur n’a nullement besoin de 18 mois pour juger de cette corrélation ; ce serait faire offense aux employeurs que de le penser. Qu’est-ce donc ? Sans doute qu’un engagement durable (durée indéterminée) pose un problème d’engagement à long terme. Le CNE / CPE ne solutionne pas cette problématique, même au bout de deux années d’essai.
Sous l’angle de la création d’emploi, soyons sérieux. Si aujourd’hui, un employeur ne peut, après une période de CDD de 6 mois, 12 mois ou 18 mois offrir à un collaborateur un CDI, il serait utopique de penser qu’il le ferait au bout de 24 mois.
Soyons honnête. Il existe un besoin d’ajustement des entreprises ; problèmes ponctuels de charge, remplacements ponctuels, ... donc il y aura toujours une part de précarité dans le monde du travail.
Le CNE / CPE introduit une notion de contrat journalier sur deux ans (contrat journalier existant dans toute période d’essai). Mais rien, absolument rien ne garantie un débouché contractuel in fine qui ne dépend que du besoin en ressource d’une entreprise. Si cette ressource n’est pas nécessaire sans CNE / CPE, elle ne sera pas plus nécessaire avec CNE / CPE.
On réforme, on change, pour un but précis, on ne fait pas une réforme pour faire une réforme ... ce serait sans intérêt.
Dire j’y suis défavorable sans analyse, nous sommes d’accord, ne sert à rien. Par contre dire y être favorable sans en connaître les objectifs ne me semble pas être une démarche plus intellectuelle.
Donc quel en est le but ?