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Commentaire de Senso

sur En quoi le programme de Ségolène représente un danger


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Senso 5 mai 2007 09:30

Très bonne analyse, mais je crois qu’il faudrait aller plus loin et réduire de façon drastique les dépenses. Bien sûr, il faudra y aller progressivement (et je suis convaincu que Sarkozy a l’intention d’aller au-delà des mesurettes qu’il a présentées au cours de la campagne) mais il faudra donner un coup de barre définitif vers une plus grande libéralisation. A commencer par l’objectif, à terme, de supprimer toute subvention aux entreprises et dans un même mouvement réduire le taux d’imposition et les charges sociales de celles-ci. Mais il faudra bien entendu harmoniser la politique européenne dans ce sens (exemple la PAC).

Et dans d’autres domaines, il faudra faire le même constat : ce qui ne marche pas doit être abandonné.Par exemple, l’URSSAF - cette machine à broyer les entreprises et les indépendants - doit être abolie, comme l’Europe nous le demande depuis trop longtemps. La Sécurité Sociale doit être démantelée, remise à plat et remplacée par un autre système viable qui responsabilise les assurés.

Et se poser la question : pourquoi n’y a-t-il que 8% de salariés qui soient syndiqués dans ce pays ? Comment peut-on dire qu’on va négocier avec les partenaires sociaux, alors que ceux-ci sont minoritaires ? Que faut-il faire pour encourager l’adhésion des salariés à des syndicats responsables ? Comment obliger les syndicats eux-mêmes à se poser cette question et à se remettre en question ?

Autre exemple : il faut cesser de subventionner la presse (quel moyen de la tenir sous coupe réglée !!!) et réduire le budget des télévisions : comment se fait-il que les chaînes publiques n’ont cessé de se multiplier pour ne nous proposer au final qu’une portion très congrue de programmes culturels, nous assommer de jeux et de débats-paillettes comme ceux de Jean-Luc Delarue, avec les salaires mirobolants que l’on sait ?

Au lieu des subventions dans le domaine culturel (un système dirigiste à la soviétique), il faudrait plutôt proposer des incitations fiscales, voire des défiscalisations totales pour certaines entreprises de pérénnisation de notre culture classique (qui meurt, ainsi que notre langue). Sur le plan individuel, exempter d’impôts les artistes. Car les artistes ne peuvent être enrégimentés, dirigés et doivent mener leur carrière sur la durée comme bon leur semble sans la crainte d’être pénalisés au bout de décades de travail et d’effort et quand ils commencent à récolter les fruits de leur création. (je connais une graphiste qui vient de mourir des suites d’un cancer, après avoir payé de lourds impôts et charges sociales toute sa vie et s’être retrouvée sans un sou - une retraite de misère - seule, sans famille, dans une situation qui aurait été désespérée si des amis ne lui avaient racheté en viager une petite maison très modeste qu’elle avait achetée au fin fond de l’Auvergne pour lui permettre de passer ses derniers mois de vie sans angoisse financière).

C’est toute notre façon de concevoir l’économie et donc la vie, qui est à remettre en question. Oui, c’est aller vers le libéralisme, par degrés progressifs, mais y aller car c’est la seule approche viable et conforme à la vie. Pour vivre, il faut de la liberté. C’est aussi indispensable que l’air que nous respirons. Certains trouveront que c’est une approche trop simple ou trop simpliste, mais il n’y en a pas d’autre.

Mais liberté ne veut pas dire inhumanité, comme on veut nous le faire croire. Libéralisme ne veut pas dire sauvagerie, ni manque de compassion. Libéralisme ne veut pas dire laisser des gens sur le bord de la route. Car une liberté sans responsabilité ne serait pas une vraie liberté et il n’y aurait pas de vrai progrès.

Alors, cela devra passer par une prise de conscience qu’il faut absolument regénérer les notions d’éthique, tant sur le plan individuel que collectif. Je sais que c’est un lieu commun de le dire, mais il est bon de rappeler que la civilisation romaine a péri car l’éthique s’était dégradée, tant chez ses dirigeants que chez ses citoyens. La nôtre est déjà bien engagée sur la même pente et s’effondrera s’il n’y a pas de sursaut individuel et collectif sur le plan moral. Je ne dis pas à l’avance quelle doit être cette morale, dans quelle direction elle doit aller. C’est à chacun de se remettre en question et c’est aux politiques de proposer des perspectives, parmi lesquelles les citoyens choisiront. Il ne s’agit ni « d’ordre moral » ni « d’ordre juste », il s’agit d’aller vers le bon sens et le bien commun. Pour ne pas périr.


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