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Commentaire de poetiste

sur Arguments contre un ralliement à Nicolas Sarkozy des électeurs centristes


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poetiste poetiste 7 mai 2007 01:00

Représentation

Nicolas Sarkosy est parvenu là où il voulait en arriver. Il a usé de tous les moyens et stratagèmes pour satisfaire son ambition personnelle. Son pouvoir de séduction est incontestable mais de quelle séduction s’agit-il ? Sa première séduction va vers ceux de sa classe sociale ; disons : les nantis ; là, il s’agit d’un simple mimétisme de caste concernant ceux qui sont nés riches dans un déterminisme de droite. Ensuite, en ce qui concerne les plus pauvres, la pugnacité ambitieuse exerce un pouvoir d’attraction quasiment magnétique sur ces pauvres qui transposent sur un seul homme le rêve d’une éradication de leurs frustrations. C’est la thématique du sauveur, celle des grenouilles qui demandent un roi et choisissent le héron, quittes à se faire dévorer par la suite mais séduites sur le moment par la prestance et l’aplomb du prédateur aux promesses fallacieuses. Dans le cadre d’une politique politicienne, l’arriviste a mobilisé toutes ses armes et tout son talent pour rejoindre les sommets d’un pouvoir qui, contrairement à la responsabilité, ne peut être qu’illusoire. Arrivé à ses fins, il se fait magnanime ; c’est un peu : « venez à moi vous qui peinez » sans payer de sa personne ? Là, le « guide » se trompe lui-même s’il pense gratuitement pouvoir tenir de telles paroles, mais le pense t’il vraiment ? A sa place, je me méfierais des plus proches, ceux qui l’ont soutenu ; n’ont-ils pas l’arrière pensée de le mettre à l’épreuve en lui faisant porter un fardeau bien trop lourd ? A qui va vraiment profiter cette élection ? L’ambition est mauvaise partageuse et la politique use d’autant plus vite que l’on a fait des promesses insoutenables. La France, mobilisée, cette fois, ne supportera peut-être plus d’être menée en bateau. A l’endormissement que l’on connaît depuis des décennies succède un réveil d’intérêt politique participatif qui ne fera pas de cadeau. Civiquement la France s’est réveillée et les politiques ne pourront plus faire usage de la langue de bois. Il a énormément de pouvoir Monsieur Sarkosy, beaucoup trop de pouvoir pour un seul dans une démocratie digne de ce nom. La victoire du 6 Mai est tellement euphorique qu’on a l’impression de bientôt en entendre sonner le glas. C’est une fête médiatique à la manière d’une victoire de coupe du monde de football. La superficialité est flagrante. Le feu de Bengale, cette passion, ne va pas tarder à s’éteindre. Arriver à convaincre le peuple français qu’il faille partager pour que les choses puissent changer vraiment est la seule clé d’une amélioration du climat politique mais les politiques de droite ou de gauche se sont montrés bien timorés et frileux à ce sujet. Une politique sans risque, c’est tout simplement une politique sans courage ; voilà une évidence que l’on a perdue depuis Mendès France. Si les Français décident de ne plus se laisser ankyloser par les stupidités médiatiques télévisées, les politiques vont devoir devenir sincères et partageurs. Oui ! La vraie victoire, c’est le réveil civique des Français. A gauche comme à droite, on devrait s’en réjouir et s’en inquiéter. La remise en question est pour tous. Souhaitons-la très fort. Il n’y a pas de perdant en ce jour du six Mai si le réveil continue de sonner.


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