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Commentaire de

sur DADVSI : relativisons !


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(---.---.239.57) 21 août 2006 17:25

M Palazzetti a dit « Mais en tant qu’observateur je constate simplement que les DRM s’avèrent être la moins pire des solutions ».

Prenons un programme pasterrible.exe ne permettant que les utilisations licites compte tenu des informations de gestion de droits numériques contenu dans les fichiers. Imaginons qu’un fichier genial.wmv n’autorise aucune copie... Maintenant, je lance la lecture de ce fichier, le programme pasterrible.exe va dialoguer avec le système d’exploitation pour envoyer les images sur l’écran de l’ordinateur. Oui, mais, qu’est-ce qui empêche au système d’exploitation de mentir ? Et si quand il disait qu’il envoie directement les images à l’écran, en fait il les enverraient une par une sur le disque dur ? En pratiquant sur le même principe avec le son, on pourrait au final reconstituer images et son, et donc nous aurions réussi à faire une copie du fichier (qui plus est libéré de tout DRM).

Conclusion : les DRM ne sont fonctionnels que si l’ensemble de la chaîne logicielle permettant la lecture du fichier (du bios jusqu’au lecteur en passant par le système d’exploitation) est réputée de confiance (pour celui qui veut vous interdir de copier le fichier, et pas pour vous, comme on va le voir dans la suite).

Et nous y sommes, déjà depuis quelques temps se vendent des ordinateurs portables qui n’acceptent de démarrer que le windows installé à l’origine, impossible d’installer un linux et de l’utiliser, le bios refuse de démarrer la machine ! (et cette information vous est évidemment caché à l’achat, renseignez-vous bien avant d’acheter...)

Voyons toutes les conséquences plus qu’inadmissibles qu’implique ce contrôle totale de la chaîne de programmes :

0)Une concurrence pour le moins très amoindrie

Vous ne pourrez lire vos fichiers qu’avec les quelques programmes autorisés, voire le seul programme autorisé, il n’y aura donc aucune concurrence pour voir s’améliorer les lecteurs pour vos fichiers.

1)La mort du logiciel libre.

l’élan communautaire et la dynamique du monde des logiciels libres repose intégralement sur le libre échange et la libre modification. Si, à chaque modification, il faudra la faire valider par un gros organisme bureaucratique pas forcément très pressé, vous pouvez parier que plus personne ne développera pour les logiciels libres (qui ne le seront déjà plus dans les faits) si ce n’est IBM et une ou deux autres grosses boites, et ces logiciels n’auront plus rien de libres et n’intéresseront plus personne, et ainsi microsoft pourra définitivement dormir sur ses deux oreilles.

2)La fin de la liberté d’expression et de la vie privée

Même si on ne le fait pas soi-même, la possibilité donnée à chacun de recompiler le programme soi-même assure que tout programme utilisé à grande échelle fait exactement et uniquement ce qu’il dit faire (il y aura toujours des paranoïaques pour vérifier, et merci à eux, vraiment). Là, on ne pourra utiliser que la version compilée autorisée.

Vous allez me dire, même si on ne peut pas l’utiliser, on peut compiler quand même et comparer octet par octet les deux programmes... oui, mais, cette comparaison sera faite par le système d’exploitation autorisé, qui pourra vous raconter n’importe-quoi... et donc bonjour les backdoors et autres spyware, bonjour les effacages à distance et silencieux de fichiers, bonjour les intrusions dans la vie privée...

On se souvient de l’affaire de la NSA-key à l’époque de win95 (une backdoor permettant de pénétrer tout système windows à destination de la NSA), si pour l’instant microsoft s’est calmé, c’est uniquement parce que pour l’instant on peut analyser le comportement d’un windows à partir d’un autre système digne de confiance, mais le jour où ce ne sera plus possible, il ne sera plus possible de détecter et débusquer les NSA-key du futur.


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