Vous avez tout à fait raison de soulever un problème de déontologie pédagogique, doublé d’un problème d’injustice scolaire et fiscale.
L’enseignement public est, en France, en partie piraté par les cours particuliers qui assurent les conditions de la réussite pour un grand nombre d’élèves des milieux favorisés aux dépens des élèves issus de milieux plus pauvres ; dans certains établissement public huppés plus de 3 élèves sur 4 prennent des cours particuliers de maths ou de physique, voire, dans une moindre mesure de français ou de philo, à raison de 30 à 50 € l’heure chacun par groupes de 3 ou 4 qui peuvent rapporter jusqu’à 200€ de l’heure à l’enseignant ; si l’on ajoute que beaucoup d’enseignants du public donnent de tels cours payant et parfois à leurs propres élèves, sans que ce surplus leur soit imposable, on ne doit pas s’étonner que cela reste dans le domaine du non-dit et que ces enseignant n’aient pas intérêt à modifier des pratiques, des objectifs et des procédures de contrôle pédagogiques en classe qui leur assurent une telle clientèle et de tels revenus.
Et cela d’autant plus qu’à travers leurs propres enfants (et je parle en connaissance de cause) il peuvent jouir d’une privilège indiscutable sur d’autres catégories de la population en les aidant gratuitement à la maison et en leur fournissant les conseils d’orientation les plus efficaces.
Décidément, il y a quelque chose de pourri au royaume de l’école républicaine...
Le rasoir philosophique : le bac comme facteur d’inégalité