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Commentaire de Thomas Guénolé

sur Nicolas Sarkozy élu : braquage à l'italienne


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Thomas Guénolé Thomas Guénolé 8 mai 2007 20:05

Je voudrais réagir à quelques-unes des réponses qui ont été apportées à mon article.

D’abord, un grand merci à celles et ceux qui sont venus ici pour s’exprimer par rapport à ce que j’ai écrit. Je suis démocrate de conviction et donc très heureux de l’existence de cette discussion.

Ensuite, je voudrais signaler que dans l’intérêt même de cette discussion, en termes de clarté, il serait utile que les sujets abordés ne deviennent pas carrément hors-sujet. Les thèmes de cet article sont la comparaison des politiques et méthodes pour gagner de MM. Sarkozy et Berlusconi, et une anticipation de ce que devrait être l’épilogue du mandat Sarkozy à partir de la façon dont s’est déroulée et conclue la législature Berlusconi. Il peut être intéressant d’aborder des thèmes connexes, mais d’avance merci de ne pas trop dériver. smiley

Par ailleurs, quelques intervenants me reprochent l’utilisation du mot « braquage » dans mon titre, qui pour eux suggère abusivement une prise du pouvoir par la force. Je maintiens toutefois ce titre, en l’expliquant. De mon point de vue, l’emploi du mot « braquage » évoque la mise en scène de lui-même qu’emploie Nicolas Sarkozy depuis cinq ans : l’homme d’action, l’homme fort, l’homme à poigne. En ce sens, sa mise en scène de lui-même au fil de la campagne évoquait davantage une symbolique de prise d’assaut de l’Elysée qu’une symbolique de séduction aux chandelles. L’emploi du mot « braquage » évoquant le même registre symbolique, il m’a semblé justifié d’y faire appel. Ceci, sans oublier que « Braquage à l’italienne » est le nom d’un film récent, permettant d’y associer le renvoi à la comparaison avec M. Berlusconi.

Enfin, une ou deux interventions m’ont reproché de « contester » la victoire de Nicolas Sarkozy, voire de contester le résultat de la démocratie et donc d’être antidémocrate. A cela plusieurs réponses. Premièrement, tout comme Nicolas Sarkozy déclarait vouloir « parler de la nation sans être traité de nationaliste, » je souhaite pouvoir critiquer Nicolas Sarkozy sans être traité d’antisarkoziste. smiley Deuxièmement, il est parfaitement possible de souligner des aspects cyniques, immoraux ou déontologiquement discutables dans les conditions de victoire de Nicolas Sarkozy, sans pour autant nier la pleine légitimité institutionnelle de cette victoire. Troisièmement, du point de vue de l’analyse c’est moins la victoire présente de M. Sarkozy qui m’intéresse que le résultat qu’elle va à mon avis produire d’ici 2012 : à savoir une coalition arc-en-ciel inédite dans l’histoire politique récente de notre pays.

Enfin, une intervention demandait quel a été le bilan de la législature Berlusconi, pour poursuivre la comparaison. Réponse : le bilan-type d’une politique économique et sociale libérale, observé aussi bien en Italie sous M. Berlusconi qu’en Grande Bretagne sous Mme Thatcher ou en Espagne sous M. Aznar. C’est-à-dire une augmentation incontestable de la croissance économique et de bons résultats en matière de chômage, au prix d’un accroissement des inégalités et de la précarité. Il est donc probable, si M. Sarkozy applique le programme sur lequel il s’est engagé, que les mêmes évolutions s’opèreront en France dans les cinq années qui viennent.

En guise de post-scriptum, je signale qu’à l’origine cet article a été publié sur le blog dont je suis co-auteur : http://grozbulles.hautetfort.com. Les quelques intervenants de cette discussion me répondant en attaquant les socialistes seront déçus : je suis bayrouriste. smiley

Amicalement,

Thomas Guénolé


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