il est quand même évident que nous sommes dans une démocratie où heureusement un média contrôlé par un financier n’est pas complètement soumis à la décision de ce financier mais il est vrai aussi que réunir un maximum de personnes influentes et regrouper ainsi un intérêt particulier qui va pouvoir dominer subtilement sur l’intérêt général n’est pas du tout une optique inconcevable, au contraire.
il y a en France de vrais démocrates tolérants et libre-penseurs, des groupes d’intérêts influents et des personnes plus ou moins opportunistes ou influençables : le combiné des trois donne une situation complexe qu’on ne peut pas analyser en « tout noir-tout blanc »
les medias peuvent servir des intérêts particuliers mais en même temps trouver dans leur projet des obstacles réels
il s’avère quand même qu’aujourd’hui, comme l’a démontré la réussite de Berlusconi en Italie et comme le démontre tous les jours la désinformation étatsunienne, que la démocratie est fragile et que des intérêts particuliers peuvent souvent (si ce n’est même fréquemment) prendre le dessus sur l’intérêt général de façon plus ou moins discrète ou plus ou moins évidente
les états-unis, par exemple, apparaissent autant être une démocratie efficace qu’un establishment manipulateur et complètement intéressé
la question citoyenne est de savoir ou de se forger une opinion sur ce qui est un démocrate, ce qui représente un intérêt particulier dominateur ou sur ce qui va pouvoir servir l’un ou l’autre des deux camps en fonction de son intérêt limité ou de la force de l’influence du dominateur
le souci qui se pose pour répondre est la finesse et la subtilité avec laquelle les dominateurs se font passer pour des démocrates et l’instabilité quasi-constante avec laquelle les suiveurs agissent (comme le traduit d’ailleurs le vote des français qui n’est pas toujours cohérent ou convaincu)
l’analyse des démocraties modernes de l’occident devrait faire l’objet d’une sérieuse mobilisation des spécialistes de l’histoire, de la politique, de la sociologie, de l’économie, voire de la psychologie car on ne peut pas nier que nos démocraties ne sont pas transparentes et que le pouvoir de nos citoyennetés apparaît de plus en plus faible
le pire constat qu’on peut faire réside dans l’idée qu’on peut très bien concevoir qu’un vote de masse (une expression profonde de la démocratie) soit le résultat d’une parfaite manipulation, où même plus pragmatiquement que la victoire tranchée de M. Sarkozy est le résultat d’une fine organisation complexe favorable au final à l’intérêt particulier
il semble aussi assez intéressant de se pencher sur l’idée que ces intérêts particuliers dominateurs ont tout intérêt à laisser la démocratie en place pour éviter qu’ils se désorganisent et qu’ils puissent revenir régulièrement au pouvoir par l’aile gauche ou l’aile droite, en fonction de l’air du temps des mentalités qui pourra leur donner le plus de légitimité...