Chasser le naturel, il revient au galop.
Il n’a fallu à Nicolas Sarkozy que 24 heures pour se remettre dans son rôle naturel de complice des grands patrons en montrant ostensiblement son dédain pour les citoyens fragilisés par le trop plein de capitalisme libéral et sauvage en France.
En acceptant d’utiliser le jet privé et le yacht privé de Vincent Bolloré pour se mettre soit disant en retrait, pour se ressourcer dans le calme et loin des médias, Nicolas Sarkozy démontre un manque de respect des valeurs essentielles et indispensables à la cohérence sociale du pays. Dans d’autres circonstances la démarche de monsieur Bolloré aurait pu faire penser à la corruption passive mais monsieur Sarkozy séjournait à titre personnel, en dehors de toute fonction d’état !
Drôle de situation où même avant de commencer son mandat de président de la république, la devise nationale liberté, égalité et fraternité se trouve déjà amputée, ou pour le moins déformée.
Vincent Bolloré est un symbole du monde des affaires, Malte est un symbole de l’évasion fiscale (paradis fiscal) pour multimilliardaires. En associant ces deux images à son statut de futur président de la république, Nicolas Sarkozy prend le risque de se disqualifier avant même sa prise de fonction.
D’après Wikipédia, Malte est en fait un territoire répondant à la qualification de « paradis financier ». Depuis une étude publiée en 1998 par les Nations Unies, il est classé comme « zone à risques » en matière de blanchiment d’argent, en raison notamment de l’existence de mécanismes off-shore, de l’application d’un secret bancaire fort et du développement de trafics en tous genres. Malte est également un pavillon de complaisance bien connu.
Le MEDEF ne s’y est pas trompé en applaudissant des deux mains à l’annonce de l’élection de son protecteur.
Nicolas Sarkozy confirme ainsi son choix pour un renforcement d’une politique économique où la compétition sera roi, peu importe les dégâts pour celles et pour ceux qui échouent et qui vont augmenter le nombres de sinistrés, de laissés pour compte. La fracture sociale risque fort de s’aggraver. Puis l’aggravation de l’insécurité sociale qui en découlera provoquera une augmentation de l’insécurité en général et ce n’est pas la répression (policière) qui sera le meilleur outil pour résoudre ce conflit de société à venir.
La France sera une fois de plus divisée en deux, entre une France qui gagne et une France laissée par compte.
Le rendez-vous avec le renouveau (social) de la société tant attendu a été manqué une nouvelle fois.
Il ne restent plus que les législatives pour créer un contre-pouvoir fort et indispensable pour améliorer le fonctionnement des institutions.