Je suis très étonné par cet article et je m’étonne qu’en 2007 on utilise des vieux schémas pour commenter les programmes des différents candidats, en particulier celui du candidat élu.
La première erreur consiste à partir de la théorie keynésienne pour asséner que ce ne sont pas les lois qui créent les heures supplémentaires mais la demande anticipée. La première chose que l’on peut répondre c’est : et alors ? Le programme du candidat Sarkozy comporte d’autres mesures de soutien à l’activité susceptibles de créer de la demande supplémentaire. La deuxième chose c’est que beaucoup d’entreprises refusent des contrats ou décalent dans le temps la réalisation du travail pour diverses raisons mais la plus importante réside dans le manque de main d’oeuvre. A ce propos il ne faut pas oublier que s’il n’y a personne pour ramasser les pommes sur les arbres l’offre aura du mal à rencontrer la demande. Ainsi cette mesure va profiter dans les secteurs qui manquent de main d’oeuvre comme le secteur primaire, l’industrie et le BTP. N’oublions pas les fonctionnaires : j’ai personnellement 13 jours de RTT par an que je suis obligé de poser d’une manière ou d’une autre. Travailler 6 jours parmi les 13 me rapporterait de quoi partir les 7 jours de RTT restants.
Vous dites ensuite que le sucroît de demande va faire augmenter les importations. Il faudrait savoir. Soit cette mesure ne donnera aucun résultat comme le pensent beaucoup d’internautes ici, soit il y aura un surcroît de demande et la mesure aura marché... Alors le risque existe c’est vrai. Mais en général plus on gagne de l’argent et plus on consomme français... puisque justement on peut s’offrir la qualité.
Vous dites aussi que travailler plus peut entraîner une surproduction et donc une baisse des prix et des salaires. Si ce risque existe il faut choisir. Car aujourd’hui on a le contraire : on travaille moins avec des prix à la hausse, tirés par une augmentation hallucinante du SMIC sur les 5 dernières années. Les français semblent avoir choisi. J’ajoute néanmoins que la surproduction concerne principalement le secteur secondaire, qui, à coup de licenciements s’est organisé pour atteindre une gestion en flux tendus. Les risques sont donc limités.
Enfin vous parlez de moindres rentrées fiscales à cause de cette mesure. Vous oubliez que la demande de produits étrangers que vous craignez va générer des recettes de TVA qui compenseront plus que largement le coût de cette mesure.