Bonjour Alain,
bon article, merci.
Ce qui est gênant, en effet, ce n’est pas que Mr Sarkozy ait pris des vacances, si luxueuses qu’elles soient, mais qu’il l’ait fait, en quelque sorte, en « auto-stop ».
Le fond du problème, c’est le rapport qu’il a avec ces pouvoirs économiques :
Le président de ce pays, et le pouvoir politique qu’il représente, est-il encore la plus haute instance de notre société, y compris des entreprises, ou n’est-il plus, visiblement, qu’une sorte d’agent de maîtrise au service des potentats privés ?
Mr Sarkozy est-il encore le président de Mr Vincent Bolloré ?
Accepter cette invitation de manière si visible établit en tous cas un niveau d’égalité entre eux, et dégrade la position de la présidence de ce pays et du peuple français qu’elle représente.
C’est bien là qu’est le plus fâcheux, d’autant plus que celà s’accorde parfaîtement avec la vision très moderne et très américaines des rapports entre l’économique et le politique :
il s’agit d’accorder aux grandes entreprises un statut privilégié vis à vis des peuples, et de développer leur rôle de leadership sur les destinées humaines ; celà a été illustré par les multiples tentatives faîtes par ces mêmes pouvoirs, lors d’accords commerciaux internationaux et du Gatt, de prendre le pas sur les gouvernements en leur arrachant des concessions et des accords léonins.
Mais aujourd’hui, si tout celà se passe « en famille », ou « entre amis », c’est évidemment plus simple...
De fait, on constate que les grands pouvoirs économiques ressemblent de plus en plus à des dynasties, à des seigneurs de guerre, et d’ailleurs qu’il leur arrive déjà de disposer de leur propre armée privée dans les pays du tiers-monde.
Que les conditions de vie aient évolué, et qu’aujourd’hui l’autonomie des peuples ait déchu au point que leurs représentants soient obligés de composer avec les grands Barons du pouvoir dominant, cad économique, celà peut se comprendre, et au demeurant, celà dure déjà dans les faits depuis un certain temps.
Mais c’est la première fois que c’est avoué aussi clairement, de manière aussi officielle, par le premier représentant de la République lui-même.
Cordialement Thierry