• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de john shetland

sur Le CPE ou l'abandon de la sécurité du travail


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

john shetland (---.---.140.250) 31 janvier 2006 16:28

C’est dingue ce que vous pouvez avoir comme avis dogmatiques ! STOP !!!! Vous savez combien ça coûte à un employeur, un recrutement ? Une formation pour que le nouvel employé soit opérationnel ? Vous croyez vraiment que les méchants patrons vont s’amuser à embaucher quelqu’un pour le plaisir de le virer du jour au lendemain ? CPE ou pas ?

Le problème de fond, ça n’est pas le CPE, c’est la sur-protection de l’emploi ! Vous oubliez qu’il n’existe pas en France que des grand groupes, qui peuvent licencier à tour de bras (soit sous prétexte de licenciement économique ou en se payant un licensiement brutal) ! Les PME, elles font comment quand elles veulent se séparer d’un employé qui ne fait pas bien son boulot ? Je vais vous raconter une histoire qui vous fera -peut être- réflechir. Cela se passe dans une PME. Commerce de bouche, 23 employés. Un de ces employés, que nous appellerons X, vole dans la caisse. Le PDG de cette PME l’apprend, par des « bruits de couloirs ». Ne voulant pas se fier qu’à ces bruits, il renforce son contrôle de caise et, effectivement, constate que de l’argent disparaît de la caisse quand X en est en charge. Le PDG convoque alors l’employé pour lui signifier ses soupçons et lui demander de renoncer à ce type d’agissements si toutefois ils existent.

La situation n’évoluant pas, le patron fait poser une micro caméra diriger vers la caisse afin de prendre X « la main dans le sac », ce qui ne manque pas d’arriver. Les bandes sont alors montrées à X, à qui il est demandé de démissionner à l’amiable, faute de quoi X sera licencié et poursuivi pour vol. X refuse l’arrangement, est donc licencié pour faute grave, et plainte est déposée. Le PDG, prévoyant et connaissant les travers de la justice, se dit que ce genre de procédure peut être long et coûteux, provisionne (c’est-à-dire immobilise) une centaine de milliers de francs (15000€) pour couvrir les éventuels frais à avancer.

X prend un avocat, porte plainte au prud’hommes pour licenciement abusif et attaque la société en justice pour diffamation.

Là où la situation devient ubuesque, c’est quand la cassette -vue par le juge- est rejetée, car X n’avait pas connaissance de son existence ! N’ayant plus assez de preuve, la société est condamnée, au prud’hommes et au pénal (!) à verser à l’individu la somme de un an de salaire (45000€).

En gros, un employé est licencié parcequ’il pique dans la caisse (pas loin de 1500€ par mois), et l’employeur est condamné à lui verser un an de salaire.

Pourquoi est-ce que je vous raconte cette histoire ? Pour vous illustrer ce que vivent les entreprises. Il est tellement difficile de licencier « proprement » un employé que cela constitue un frein à l’embauche (c’est un raccourci hatif, mais pas si caricatural que ça !).

Donc, par pitié, ne tombons pas dans les réflexions trop réductrices ! Personnellement, le CPE, je n’ai pas d’opinion dessus. Est-ce un mal, un bien ? On verra sur pièce.

Ce que je sais, c’est que je choisirai toujours un contrat, même « précaire » que le chômage. Pourquoi ? C’est sans doute un peu personnel, mais j’ai toujours préféré créer de la valeur par mon travail qu’alourdir le déficit de mon pays. C’est un choix...


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès