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Commentaire de Patrick Adam

sur Maurane n'est pas un chiffre


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Patrick Adam Patrick Adam 23 août 2006 21:36

@ Marsu et Wrysia

Marsu tu dis : « Faux. Ce que j’ai dit, c’est que la compassion de type bouddhiste ou islamique a un caractère abstrait, quasi platonique, alors que la compassion de type chrétien a un caractère concret, justement parce que le christianisme est une religion de l’incarnation. Et je précise au passage que je n’évoque que la compassion au sens purement théologique. »

Or la plupart des religions (pour le bouddhisme, je ne sais pas donc je m’abstiens) ont deux dimensions qui donnent générélament deux façons de les pratiquer), l’une est relativement concrète et l’autre plus mystique.

C’est une des différences entre le sunnisme et le chiisme, les Chiites ayant parfois été appelés les « Chrétiens de l’islam ». Si. Si. C’est bizarre, mais c’est ainsi.

Le caractère platonique que tu peux déceler en islam n’est pas présent dans le Coran mais dans la tradition soufie, qui, faut-il le rappeler, a longtemps été combattue par les tenants de l’orthodoxie, car elle induisait un rapport « sentimental » avec Dieu, alors que l’islam pur et dur recommande l’aveuglement, voire la soumission totale, puisque parler « d’aimé » comme le fait Ibn ’Arabi en parlant de Dieu, c’est tendre à se mettre plus ou moins à son niveau. Principe chrétien s’il en est.

Bien sûr, je ne me suis exprimé que sur un plan philosophique, non sur une mise en pratique de ces principes. L’histoire est pleine d’exemples et de contrexemples à ce propos.

Wrysia, pour ce qui est de la « continuité » que vous évoquez, elle ne peut exister que si l’enseignement véhiculé fait lui aussi partie de cette continuité et ne sert pas seulement d’alibi à un « universalisme » conquérant par essence puisqu’il se définit comme étant le dernier et donc qu’il rejette l’autre dans l’erreur.

Pour ce qui est de la « religion abrahamique » je persiste et signe : elle n’a jamais existé. Abraham est le fondateur de deux lignées sémites : l’une juive, l’autre arabe. Son existe repose sur ce fait (?) décrit par la Bible et par l’acte qui a permis aux hommes de substituer un animal lors des sacrifices que la plupart des peuples faisaient alors aux divinités. Abraham s’est abandonné à la divinité. Mais il est à noter que le texte biblique est là aussi très confus. Abraham croyait-il en un Dieu ou en plusieurs ? Les exégètes émettent des doutes.

Pour ce qui est de la « dimension promothéenne » de Jésus vous repartez dans le même travers : Jésus n’est pas un homme qui voulait être Dieu, c’est un Dieu qui s’est fait homme. Quant à Renan, ce n’était pas un chrétien au sens où vous l’entendez, mais un philologue de culture chrétienne. La nuance, là aussi, est de taille.

Pour en revenir à la compassion, ce sentiment est né dans la chrétienté du fait de la divinité de Jésus et de son appel clair et net à être comme lui. C’est notion est TOTALEMENT absente du Coran. Que certains penseurs musulmans l’ait reprise plus tard à leur compte. C’est possible. Deux ou trois exemples bien concrets me combleraient.

Bien à vous et à Ka Je voulais vous poster ce commentaire en fin de matinée mais j’ai été dans l’impossibilité de le faire. Je répondrai à Ka et à vous deux un peu plus tard.

Cette conversation s’annonce des plus passionnantes et je suis ravi d’avoir fait sortir le Marsu de la tannière où il s’encroûtait...

Patrick Adam


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