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Commentaire de Patrick Adam

sur Maurane n'est pas un chiffre


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Patrick Adam Patrick Adam 23 août 2006 23:35

@ Wrysia

Il est difficile en quelques lignes de résumer des querelles théologiques qui empoisonnent le monde depuis plus de 2000 ans. Le monde est arrivé aujourd’hui à une phase de son évolution qu’il n’a connu ni au temps d’Abraham, ni à celui de Moïse, de Jésus ou de Mahomet. Le temps que nous vivons aujourd’hui est un temps de la réflexion tel qu’aucune autre époque n’avait pu l’imaginer. Nous avons des éléments à notre disposition pour nourrir cette réflexion qu’aucun de nos prédécesseurs n’avait eu.

La religion peut se lire comme une foi. Je le respecte. Mais elle peut se lire aussi comme une histoire. C’est ma démarche.

Pour le croyant, la religion peut alors se concevoir de deux façons. L’une qui donne une explication du monde par la création et la gouvenance d’un ou de plusieurs dieux se répartissant des tâches que l’homme ne peut comprendre. La seconde qui donne un corpus de règles de conduite pour satisfaire la divinité et en obtenir d’elle une récompense. Sur le premier point, les trois religions dites du Livre se rejoignent à quelques nuances près. Il en va autrement pour le second. Le code de conduite est différent d’une religion à l’autre, et dire qu’il y a continuité est une tromperie sur la marchandise.

Vous en revenez toujours à l’unicité de Dieu. Mais franchement, quelle importance y aurait-il pour un croyant qu’il y ait un, deux, quatre, ou quatrevingt-quatorze dieux ? Est-ce que ça changerait son comporrtement envers les autres ? Ne croyez-vous pas que c’est le jeu pratiqué par une équipe ainsi que sa façon de respecter les règles qui est important et non de connaître la composition du staff de direction ?

Les Egyptiens ont vécu durant 3 000 ans avec une religion faite de rafinement et d’humanisme (ils ne connaisaient pas l’esclavage). Ils se sont épanouis dans un panthéon de dieux qui, loin de les embarrasser, leur a plutôt permis d’exprimer au mieux leur créativité. Quand le pharaon Akhénaton a voulu leur imposer une forme de monothéisme inspirée de Zoroastre, la caste sacerdotale s’en est débarrassée. Mais cette pensée était une pensée réservée à l’élite. Le peuple égyptien était prêt à passer d’un concept à l’autre, à la seule condition qu’on le laisse user des rituels avec lesquels il s’était habitué à vivre. Akhénaton n’était pas un prophète, au sens qu’il ne s’adressait pas au peuple mais à une élite intellectuelle capable de comprendre ses aspirations intimes, mais son échec est avant tout dû au fait qu’en tant que Pharaon, il ne pouvait être un révolutionnaire. Or tout prophète qui réussit en religion se doit d’être un révolutionnaire. Jésus, l’a été. Mahomet aussi. Mais pas dans la continuité. Mahomet n’a strictement rien repris du message sous-jacent aux Evangiles.

Par contre, le christianisme et l’islam ont agi de la même façon en ce qui concerne le paganisme. Ils ont phagocyté les rites païens ou animistes pour les inclure dans leurs propres mythes. Mais tout ça, ce n’est, si je peux m’exprimerr ainsi, que du décor. Qu’en est-il du message intime et humaniste de chacune des religions ? E comnent se fait-il qu’elles aient engendré des civilisations aussi différentes l’une de l’autre ? Ne croyez pas que c’est la Trinité ou l’Unicité de Dieu qui a fait d’un paysan berbère ou d’un paysan auvergnat deux êtres aussi différents l’un de l’autre. Non il y a une vision du monde différente, dans laquelle les valeurs morales n’ont pas toujours le même sens.

Leproblème n’est donc pas de savoir comment la « compassion » ou toute autre vertu peut être observée chez un groupe quel qu’il soit. Le questionnement est plutôt de savoir, où ces notions philosophiques ont-elles trouvé leurs origines ? Le reste, ce n’est qu’affaire de mise en application et c’est toujours discutable. les origines non. Elles sont parfaitement identifiables. J’attends toujours vos sources.

Bien à vous - Patrick Adam.


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