le problème éthique de la légalisation de la drogue ne se pose pas avec comme postulat que, éthiquement, l’alcool et la tabac doivent être interdits également.
en revanche, la consommation de drogues répond à certaines particularités : on ne peut pas parler de la drogue, mais des drogues car les effets de chaque produit sont très différents
la seule solution que j’envisage est de définir clairement des modes et des lieux de consommation (à savoir que tout produit acheté doit être consommé et qu’on ne peut pas consommer plus d’un produit à la fois, ce qui n’est pas évident à mettre en place par exemple dans un « club à ecstasy » où la consommation ne peut pas être surveillée facilement , vu le caractère forcément festif du lieu)
à partir du moment où chaque drogue est consommé dans un lieu qui lui est approprié et que ce lieu est très clairement surveillé (concernant sa consommation et la possibilité de se procurer le produit), je pense vraiment qu’on peut tout à fait penser à la légalisation des drogues, le seul souci étant l’éthique hypocrite qu’on taxera sur un Etat qui, d’un côté organise la consommation de drogues et d’un côté décourage sa banalisation alors que c’est le cas actuel pour l’alcool.
Cependant, le cas de l’alcool nous le montre : l’organisation de la consommation est efficace (et les recettes suivent) mais la prévention n’empêche pas du tout sa consommation. Le problème est évidemment culturel, mais le cannabis, subissant une interdiction mais dont la consommation est dissuadée par la prévention, ne reçoit pas non plus une audience très attentive quant à la limitation de la consommation par les jeunes.
Le modèle hollandais n’apparaît pas exemplaire : le marché noir est toujours existant, la consommation des drogues interdites est toujours existant, en revanche la connaissance des dangers du cannabis est réel chez les jeunes et la consommation de la population est moins importante selon les défenseurs de la légalisation des drogues
des infos à vérifier mais une piste intéressante : face à la drogue, nous pouvons être tous égaux en tant que consommateur potentiel, à savoir que nous pouvons tous savoir les mêmes choses, comme tout le monde sait par exemple qu’est-ce qu’un alcoolique, quelles sont les limites de l’alcool et qu’est-ce qu’une consommation excessive d’alcool. Qui pourrait me dire quelle est une consommation excessive de cannabis ? (on la définit qualitativement par les conséquences qu’elle entraîne sur la santé mentale et la sociabilité de l’individu, mais certainement pas quantitativement comme on sait par exemple que boire tous les jours plus de trois verres de vins est dangereux pour la santé, etc.)
il est intéressant d’infléchir les recherches scientifiques et médicales sur la définition claire d’une consommation dangereuse de drogue, chaque type de drogue ayant ses particularités.
mais la question se pose à partir du moment où les drogues sont légales. autrement, la recherche scientifique se borne à définir des dangers qualitatifs et vagues qui ne permettent pas à chaque individu d’identifier à partir de quel moment il entre dans la toxicomanie (toxicomanie qui existe, aussi, pour le cannabis). l’organisation inverse se verra taxer d’immoralité car elle incitera à dire « fumer un joint tous les soirs n’est pas dangereux », incitant indirectement tous les jeunes à pouvoir s’autoriser son joint du soir.
nous sommes face à un problème d’hypocrisie, de morale ou d’éthique mais aussi de logique (face à cette hypocrisie)
je pense que le problème n’est pas près d’être débattu de façon plus large que celle du cannabis, et encore, les tentatives passées se sont avérées finalement avortées.