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Commentaire de Romios

sur La bataille de Chypre


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Aldous Romios 25 août 2006 21:26

Inextricable, oui, c’est le mot adéquat.

Les diplomates Anglais (mais l’expression est peut être née à Bruxelles)ont utilisé une métaphore plus catastrophiste, (et les Américains on repris à leur compte) : ils comparent l’UE et la Turquie à deux trains qui se foncent dessus à pleine vapeur.

Le moment de l’impact est estimé aux alentours d’octobre ou novembre prochain, période à laquelle la commission européenne doit vérifier que la Turquie applique bien l’élargissement du protocole d’Ankara, c’est à dire qu’elle est a élargi l’union douanière avec les nouveaux pays membres de l’UE.

Or la Turquie ne cesse de répéter qu’elle n’ouvrira pas ses ports et aéroports aux transporteur Chypriotes.

De son coté le commissaire à l’élargissement a répété que l’ouverture de ces infrastructures à tous les pays membres, sans exception, était incontournable.

Nous sommes donc une logique de guerre des nerfs qui me fait plus songer à Américan Way qu’à la SNCF…

Il faut cependant noter un point nouveau et très particulier qui rajoute au dramatique de la situation : l’opinion publique turque, chauffée à blanc par les milieux nationalistes, est en passe de basculer majoritairement contre l’adhésion à l’UE.

Si la tendance se confirme, un clash avec l’UE pourrait offrir au gouvernement turc l’opportunité de se rétracter en pleines négociations d’adhésion tout en rejetant la responsabilité de sa volte-face sur l’intransigeance ou la duplicité supposée de l’UE.

Mais dans une telle circonstance il conviendrait de se souvenir des menaces fort peu diplomatiques que la Turquie avait proféré quand Chypre a été admise au sein de l’UE : Elle menaçait d’annexer purement et simplement le nord de l’île si sa candidature était rejetée. Menaces qu’on aurait tord de prendre à la légère.

Au son de ces bruits de bottes, on comprend que l’alliance stratégique qui se dessine entre la France –membre du conseil de sécurité de l’ONU- et Chypre irrite au plus haut point Ankara.

On comprend aussi la course effrénée que se sont livré Chypre et Ankara pour devenir la base logistique de l’ONU pour la FINUL renforcée au Liban.

Au final c’est à Chypre que l’ONU va installer non seulement sa base arrière mais également le quartier général de la FINUL.

Ainsi Chypre devient le seul pays à accueillir simultanément deux mission de l’ONU sur son sol : l’UNFICYP qui est la plus ancienne mission déployée et la FINUL qui est la dernière en date.

Cette présence renforce de façon importante la position diplomatique Chypriote. On voit mal, en effet, la Turquie attenter à la souveraineté d’un état qui héberge le quartier général des forces de l’ONU dans la région.

Mais cela suffira-t-il à réfréner les velléités de l’armée turque ?

Rien n’est moins sûr.


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