Lire absolument la chronique de Jean-Gilles Malliarakis d’aujourd’hui, à propos de mémorance esclavagiste, immigration baléare et camarade Louis XVI : http://www.insolent.fr/2007/05/de_la_mmoire_de.html#comments
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De la Mémoire de l’esclavage à l’actualité de l’immigration clandestine
Écoutez l’enregistrement « pot-de-caste » de cette chronique :
Les 11 et 12 mai, plus de 430 clandestins ont débarqué sur les côtes des Canaries espagnoles. Il s’agit là, comme le souligne l’AFP, d’une des principales portes d’entrée, vers l’espace Schengen de l’Europe, pour l’immigration illégale par voie maritime depuis l’Afrique noire et le Maghreb. Pendant la même fin de semaine, les gardes côtes italiens ont été amenés à secourir plus de 200 clandestins menacés de noyades au large de Lampedusa. Les autorités de la Péninsule évaluent ainsi à plus de 22 000 pour la seule année 2006 le nombre de ces pathétiques arrivants.
La définition d’une politique européenne ferme à l’égard de l’immigration extracommunautaire illégale, des visas, du droit d’asile et du co développement avait été prévue par le traité signé à Amsterdam en 1997.
Elle n’a jamais vraiment été mise en place.
En revanche, sur un terrain se voulant strictement moral nous avons institué en France des lois mémorielles. Et notamment nous avons pris, comme de gentils écoliers au mois de septembre, une bonne résolution : nous saluerons donc par une journée annuelle fixée au 10 mai, sans doute en souvenir de l’élection de François Mitterrand, les souffrances infligées autrefois aux esclaves de nos colonies.
La mémoire des Européens réduits en esclavage par le système communiste comme celle des chrétiens capturés par les Barbaresques, attendront encore quelque peu avant de recevoir un traitement analogue, et d’avoir elles aussi droit à une petite statue au jardin du Luxembourg.
De toute évidence, les système de servage et d’esclavage imposés aux vaincus, bien qu’ils aient constitué en leur temps un meilleur traitement que l’anthropophagie, ont laissé dans la mémoire des peuples, une marque d’horreur et d’injustice.
Ceci, logiquement, devrait nous faire aimer par dessus tout la liberté du travail et nous amener légitimement à revoir la réglementation extrêmement lourde, résultant dans l’Hexagone, de notre très archaïque code du travail.
Hélas la mémoire collective va bien souvent au rebours de l’Histoire réelle, pour se transformer en légende, dès lors que le travail de l’historien n’est plus libre lui-même pour en perfectionner la connaissance.
Qui se souvient ainsi en France des intentions réformatrices qui amenèrent le bon roi Louis XVI à convoquer les États généraux de 1789 : réforme des finances publiques, suppression définitive du servage dans les domaines privés, et de l’esclavage dans les colonies. L’antique constitution du royaume de France, en effet, ne lui permettait pas de légiférer souverainement à l’encontre des droits des particuliers.
Les troubles révolutionnaires empêchèrent ce programme et le dévièrent.
Ainsi, la paralysie du budget servit-elle de prétexte à la nationalisation des biens ecclésiastiques et, comme conséquence, à la liquidation des institutions caritatives y attachées, notamment dans les sphères scolaires et hospitalières. De la sorte, les républiques successives se sont embourbées dans la poursuite infructueuse de ces œuvres, de plus en plus coûteuses pour la collectivité.
La libération des serfs posa d’autant moins de problème que leur nombre était fort réduit depuis le XVIIe siècle, et depuis un édit royal de 1779 les délivrant entièrement et définitivement sur les terres du Roi et interdisant qu’on pourchassât les fugitifs des domaines privés.
Quant aux Noirs des colonies les soubresauts révolutionnaires empêchèrent de les émanciper durablement, Napoléon rétablissant même légalement l’institution de l’esclavage. La vieille revendication catholique remontait, depuis le XVIe siècle, au dominicain Bartholomée de Las Cases, puis aux jésuites du Paraguay et du Chili raillés et persécutés à la fin du XVIIIe siècle par les prétendus partisans des Lumières. Elle tendait à supprimer ce commerce atroce partant de tribus africaines dont les chefs vendaient leurs compatriotes, depuis des siècles aux marchands arabes, plus récemment aux puritains d’Amérique. Elle devra attendre le milieu du XIXe siècle pour les colonies françaises, et 20 ans plus tard la Guerre de Sécession aux États-Unis pour disparaître tout à fait en occident, ne subsistant plus que dans certaines terres d’islam.
Avant qu’elle ne réapparaisse sous nos latitudes, il n’est que plus urgent d’enrayer en Europe le flot des malheureux ilotes jetés sur nos côtes par la folie de leurs dirigeants et perturbant, notamment, au détriment des ouvriers européens, le marché libre du travail.
JG Malliarakis