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Accueil du site > Actualités > Politique > Afrique : immigration et exil

Afrique : immigration et exil

Il y a eu un avant. Il y a un après. La campagne et l’élection présidentielle sont terminées. Le peuple a décidé et fait son choix. Maintenant, qu’on le veuille ou pas, qu’on ait été pour ou contre l’homme qui a été élu président de la République, la logique voudrait qu’on l’accepte comme tel. Sans contestation aucune.

Dans cette nouvelle phase, il faut le dire, ce n’est pas de l’homme qu’il est question, mais de ses idées précisément. Durant toute la campagne, on n’a pas ou très peu entendu de politique étrangère, notamment de l’Afrique. Chaque fois, de l’Afrique, il n’a été question que de l’immigration. Mais l’Afrique, ce n’est pas que l’immigration. L’Afrique, ce sont des femmes, des hommes, des jeunes ; bref, des êtres humains, des peuples. L’Afrique, ce sont des régimes politiques. L’Afrique, c’est aussi les droits de l’homme. L’Afrique, c’est aussi la politique africaine de la France qui n’a jamais changé d’un iota depuis des décennies.

Cela dit, la clé pour résoudre le problème de l’immigration est dans ce qui précède. Certes, l’homme en général a toujours été un être mouvant. Il a toujours bougé. Mais les vagues de déplacements d’êtres humains que j’appellerai « exode » ont une autre explication. La première question que moi-même je me poserai est celle de savoir : « Pourquoi tant d’hommes, tant de femmes, tant de jeunes, au lieu de rester chez eux, préfèrent-ils quitter leur pays, partir loin, parfois et bien souvent au péril de leur vie ? ».

A moins de vouloir changer d’air, voir d’autres horizons, ce qui est aussi normal, je sais seulement qu’on ne fuit pas son pays par plaisir, pour aller mettre sa vie en danger. Je me souviens de ces jeunes qui sont morts dans des trains d’atterrissage d’avions. Malheureusement, on a très vite oublié, par cette mort atroce, cette alerte, cette sorte d’appel au secours exprimé dans leurs messages de détresse lancés à titre posthume. Vite oubliés ! Personne ne s’est posé la question après. Personne ne s’est interrogé. Si, tout le monde sait et connaît la réponse et la suite à donner aux conséquences de ces tragédies, mais on se voile la face. Après tout ce n’est qu’un cas exceptionnel. Il n’y a donc pas drame.

La clé est donc dans : « Comment éviter tout cela ? ». Au-delà de la France, c’est à l’Europe qu’il revient de revoir la copie de sa politique africaine. On ne peut fermer les yeux sur les pratiques politiques dans ces pays où des guerres interminables sévissent et déciment des populations entières. Le Darfour, la Somalie, l’Ethiopie, le Congo-Kinshasa, l’Angola, le Congo-Brazzaville, la Côte d’Ivoire, etc., sont des cas inoubliables. Au-delà de l’immigration décriée ici en France, c’est plutôt de l’exil qu’il faut parler. Car, outre les guerres, il faut aussi parler des chefs kleptocrates qui, comme dans un système de vases communicants, trouvent des complices ailleurs. Et, dans ce jeu de pillages, de détournements de fonds, le grand bénéficiaire, c’est l’Europe. Et on est donc obligé de fermer les yeux. Ceci expliquerait-il cela ?

Comment faire alors ?

Plus de quarante ans aujourd’hui, quarante-sept ans précisément, il est toujours interdit de toucher au marché de dupes, de truands, et de pilleurs séculaires qui consacre le « Pacte colonial » et sacralise la kleptocratie dans ces pays avec la connivence de l’Europe en général et de l’Etat français en particulier. Quiconque ose y toucher se voit tomber la foudre de Paris sur la tête. Le président Laurent Gbagbo de la République de Côte d’Ivoire, et bien d’autres avant lui, en ont fait les frais ou connu des déboires. Ceci explique les flux migratoires massifs Sud-Nord. Et tant que l’Europe en général et la France en particulier n’auront pas mis fin à ce pillage éhonté, surtout à l’affectation et l’installation dans nos pays des « Préfets de région » ou des « présidents-gouverneurs généraux » au service de la France, de surcroît criminels et kleptocrates, le problème de l’immigration Afrique-Europe (Sud-Nord) ne sera jamais réglé, et les pays dits du Nord, c’est-à-dire l’Europe, seront confrontés à cette immigration pour très très longtemps.

En règle générale, personne n’aime partir, quitter, plutôt fuir son pays. Alors, si on veut réellement endiguer ce fléau à défaut de le stopper net, c’est cette situation qu’il faut avant tout régler : « Cesser d’installer, de soutenir et de cautionner des régimes politiques de moralité peu recommandable. Humaniser et civiliser les pitbulls que l’Europe en général et la France en particulier affectent ou installent dans ces pays pour les besoins de leurs intérêts ».

Alors seulement les Africains seront heureux de rester et de vivre chez eux.


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17 réactions à cet article    


  • Tristan Valmour 10 mai 2007 11:51

    Bonjour,

    D’abord, vivent l’Afrique et les Africains.

    Ensuite, votre article est plutôt juste, et constitue le prolongement d’autres articles du même type, mais je souhaite pourtant apporter quelques nuances.

    Vous écrivez « Et, dans ce jeu de pillages, de détournements de fonds, le grand bénéficiaire, c’est l’Europe ». Je ne suis pas d’accord avec vous pour au moins deux raisons.

    L’Europe n’est pas la bénéficiaire, non pas du pillage mais de l’exploitation des richesses africaines. Les bénéficiaires sont les multinationales dont le capital est d’origine diverses et quelques escrocs patentés. Les multinationales se fichent pas mal de leur nationalité, elles vivent pour elles-mêmes. Elles font pression sur différents gouvernements - dont le nôtre - pour les favoriser au détriment des règles de la libre concurrence et de la morale en affaires. Il ne faut donc pas se tromper de cible.

    D’autre part, l’importation des ressources africaines a favorisé le développement dans nos pays d’une industrie de transformation, d’une science et techniques au service du développement de futurs produits, etc. Or, l’Afrique bénéficiera également de tout cela, de manière très différée il est vrai. Et l’Afrique à son tour connaîtra une croissance et éclairera le monde de ses lumières. J’ose espérer qu’elle ne reniera pas ses valeurs humaines, sa sociologie idéale, mais j’en doute fortement. Elle se transformera comme l’Europe et connaîtra les mêmes problèmes que nous.

    Le monde est tellement complexe et imbriqué qu’il est très difficile de désigner un seul coupable.

    Mes sincères amitiés à tous les Africains.


    • Bulgroz 10 mai 2007 13:19

      L’auteur a oublié une chose : nous avons pris notre indépendance vis à vis de l’Afrique depuis longtemps.

      Chacun pour soi maintenant.

      Sommes nous responsables de Mugabe, Gbabgo, Mohamed VI, Boutlefika. du Général Denis Sassou-Nguesso.... ?

      Ne seriez vous le candidat idéal pour revenir dans votre pays, y toucher votre pension et aider à la reconstruction de votre pays ?

      Car nous en avons assez de vos accusations sans fondement : quels sont ces préfets de région nommés par la France. Avez vous des preuves que nous payons pas ce qui est importé ?

      Pourquoi haissez vous la France et y résider ?


      • maracana 10 mai 2007 15:30

        oui, j’en ai des preuves que vous payez mal, très mal ce que vous importez ! Je cite la mauritanie, la mer de mauritanie est achetée au vrac, les navires français, italiens et espagnols ne payent pas la marchandise mais payent un prix dérisoire « d’exploitation ». Je cite l’huile d’olive en tunisie, où on impose aussi bien le prix que la quantité achetée par l’UE. je cite les oeuvres d’art qui n’appartiennent plus à l’afrique, elles appartiennent désormais aux musées européens


      • -noID- 10 mai 2007 16:24

        @Bulgroz

        On peut également citer les chiffres de l’OMC : quand un dollar rentre en Afrique, il en sort 1,5 $...

        Jusqu’a preuve du contraire, l’Afrique n ’est pas la planche a billets du monde...Il y a donc bien création de richesses : c est la ventilation mondiale de cette manne qui pose probleme (ainsi, bien sur, que la réaffectation de ce qui reste).

        Les autres causes du « Mal » Africains (Kleptocraties, Vassalisation des Leaders aux interets du Nord et autres Circuits infernaux de vente d’armes)...eh bien Google est votre ami smiley

        Le sous développement n ’est evidement pas genetique smiley

        Je ne vous salue pas Bulgroz

        PS : vous n’êtes qu’une fiente...A éviter donc.


      • gmascad gmascad 14 mai 2007 17:02

        Mon cher ami, s’agissant de Sassou Nguesso, je vous recommande de lire le livre de M. Jean-François Probst « Chirac, mon ami de trente ans », Ed. Denoel, puis celui de M. Xavier Harel « Afrique pillage aà huis clos. Comment une oignée d’initiés siphonne le pétrole africain », entre autres. Ces livres ne sont pas écrits par des Africains. Feu François-Xavier Verschave en a dit et écrit beaucoup.

        C’est tout ce que je peux vous dire. Et si vous poussez votre recherche plus loin, vous découvrirez certainement d’autres choses.

        Cordialement


      • maracana 10 mai 2007 15:20

        Les guerres en Afriques sont malheureusement financées depuis le « Nord », des réseaux qui ne cherchent que de se nourrir des vies et des sangs des africains. Quand on controlera ces flux d’armes que plusieurs forces en sont complices, quand on laissera à ces peuples leur richesse à eux et non pas qu’on l’utilise et l’on exploite pour soit disant de l’argent, qui en fait ne représente rien par rapport aux gains générés, quand on donnera un peu de savoir faire à ces peuples en tant que savoir faire et non pas par des machines « boites noires » à utiliser et à jeter ensuite sans rien connaitre. Et enfin, quand on donnera à la nouriiture, à l’habitat, aux questions sociales une valeur plus grande que les réseaux gsm qui s’implantent comme des champignions avec les bénéficent qu’ils procurent... Là l’afrique retrouvera sa dignité et se reconstruira.


        • maracana 10 mai 2007 18:42

          ce n’est pas ainsi qu’on traite un sujet smiley ce n’est pas question si la france était là ou si elle ne l’était pas. Ce qui se pase aujourd’hui pour l’afrique, c’est que plusieurs pays sont entrain d’en profiter.


        • Gaolinn Gaolinn 10 mai 2007 16:13

          Ni moi ni mes ancêtres n’ont bénéficiers des richesses Africaines, par contre je vois ce que nous coûte l’Afrique, tant en aide qu’en délinquance. Quant à l’esclave, je vous rappelle que nos ancêtres avant d’être des hommes libres étaient des serfs au service de la noblesse qui avait tout les droits jusqu’à celui de cuissage le soir des noces, mais depuis, nous avons évolués, nous ne sommes pas resté bloqué sur nos positions, nous avons pardonnés, ce qui nous à permis d’avancer dans la vie.


          • maracana 10 mai 2007 18:35

            je ne parle pas des temps anciens, je parle d’aujourd’hui : « oui, j’en ai des preuves que vous payez mal, très mal ce que vous importez ! Je cite la mauritanie, la mer de mauritanie est achetée au vrac, les navires français, italiens et espagnols ne payent pas la marchandise mais payent un prix dérisoire »d’exploitation« . Je cite l’huile d’olive en tunisie, où on impose aussi bien le prix que la quantité achetée par l’UE. ».


          • Gaolinn Gaolinn 11 mai 2007 09:12

            C’est ce que l’on appelle l’économie de marché. L’acheteur propose un prix à la charge du vendeur de l’accepter ou de le refuser. Si quelqu’un s’enrichie sur le dos de l’Afrique, ce sont les multinationales mais aussi et surtout vos nabab, alors, vivant en France, plutôt que de cracher dans la soupe vous devriez rentrer en Afrique combattre ces spoliations en faisant votre révolution comme nous en 1789, mais il est vrais qu’il est plus facile d’être ici bien en sécurité à profiter des aides sociales que de risquer quelque chose pour se libérer. Arrêtez de déverser votre bille sur le pays qui vous accueille et allez plutôt libérer l’Afrique de vos frères corrompus.


          • maracana 11 mai 2007 20:14

            Primo, avec tous mes respects, je ne vis pas en france et mon pays compte pour moi, alors passez à autre chose. Secondo, la france que je connais n’est pas celle qui dit à ses citoyens FRANçAIS, toute origine confondue, de retourner dans leur pays d’origine, parce que tout simplement ce sont des FRANCAIS.

            Pour ce qui est de l’économie de marché, sachez qu’au nom de « l’économie de marché », on a fait refuser 60% de l’huile tunisienne en 2006, et qui étaient déjà dans le contrat d’achat. POURKOI ? parce que tout simplement, on veut faire passer cette huile à l’italie pour qu’elle l’utilise et en sort MADE IN ITALIA avec biensur moindre prix. vous me dites quel est le rapport, l’huile a été exportée, et bah non, nous avons conscience de ces magouilles et on ne la pas exportée, et c’est la catastrophe pour les gens du métier, des millions de dinars = millions d’euros de dettes.

            Les multinationales, nous sommes tous les deux d’accord.

            Nos problèmes sont maintenant assez trop difficiles, on accepte la presque abscence de la démocratie, mais au moins on a une stabilité, une économie en marche (on est 32eme pays le plus compétitif economiquement, la france est 28eme : pas une grande différence smiley ) mais pour en arriver là, on cède beaucoup beaucoup trop de choses. les nouveaux chefs d’entreprises sont souvent des gens qui étaient dans un pays européen notamment la france, mais aussi le canada, et font la liaison entre la multinationale et sa nouvelle filiale en tunisie. on voudrait bien creer nos propres entreprises et en faire aussi des multinationales, mais on ne nous donne pas la technologie minimale. On ne peut pas construire de zero, çà nous prendra 50 ans... 100 ans ? on sera toujours en retard. Je vous cite un exemple très simple, même trop banal. Dans une équipe de recherche sur les processeurs, les FPGA (ce sont des processeurs pour équipements embarquées, càd les telephones portables, les processeurs de voitures...), on demande à acheter un processeur vierge :
            - primo, il nous faut des procédures draconiennes pour que la société accepte de nous la vendre
            - secondo, parole d’expert, à 80% des cas, les fiches techniques sont manquantes ou pas complètes. Il nous faut lancer des projets avec les étudiants pour qu’ils cherchent dans les forums et d’autres gens qui acceptent de les aider.
            - plusieurs projets de derniere technologie, notamment en chimie, un chrecheur et industriel qui a fait plusieurs années à l’etranger a voulu ouvrir en tunisie une fabrique de derniere génération et il avait tout ce qu’il fallait. L’europe et les autres pays ont fait pression et font pression, si une chose pareille s’ouvre chez nous, ils anéantiront leurs prêts... qui sont encore et malheureusement nécessaires et qu’on paye très cher.

            Notre politique n’est pas indépendante, elle est dans le système mondial qui est PLUS FORT, beacoup plus fort qu’eux. tout est question de compromis. Et enfin, pour la corruption, çà existe partout dans le monde...

            Réagissez mes chers amis


          • masuyer masuyer 11 mai 2007 19:46

            A Gaolinn,

            « Ni moi ni mes ancêtres n’ont bénéficiers des richesses Africaines, par contre je vois ce que nous coûte l’Afrique, tant en aide qu’en délinquance. » Ce n’est pas tout à fait vrai. Vous le faites tous les jours en consommant, vous vivez dans un pays prospère qui l’est devenu aussi grâce aux colonies. Il est parfois bon de rappeler que les pays ayant des empires coloniaux ont beaucoup mieux résisté à la crise de 29.

            Sinon une question Africains = Délinquance pour vous ? Expliquez-moi cela j’en serais curieux.

            « vivant en France, plutôt que de cracher dans la soupe vous devriez rentrer en Afrique combattre ces spoliations en faisant votre révolution comme nous en 1789, mais il est vrais qu’il est plus facile d’être ici bien en sécurité à profiter des aides sociales que de risquer quelque chose pour se libérer. Arrêtez de déverser votre bille sur le pays qui vous accueille et allez plutôt libérer l’Afrique de vos frères corrompus. » L’auteur étant d’origine africaine il vit donc d’aides sociales d’après vous ? Il me semble qu’il indique qu’il est professeur des lycées retraités. A moins que dans votre cerveau malade professeur ne soit pas un métier. Petit rappel historique, quand De Gaule était à Londres il déversait aussi parfois sa bile sur les Anglais, lui auriez vous fait la même remarque.


            • Gaolinn Gaolinn 14 mai 2007 12:57

              1° Selon certaines statistique : population carcérale en France 60% origine nord Africaine et 20% origine sub-Saharienne.

              2° Mes remarques ne s’adressent pas spécialement à ce Monsieur mais plus à tous ceux qui tiennent le même discour, Dieudonné, le chez de la tribu K....


            • masuyer masuyer 17 mai 2007 22:24

              Selon certaines statistiques, d’accord mais lesquelles ? Ensuite, ces fameuses statistiques ont-elles porté aussi sur les motifs de l’emprisonnement ? Si ces statistiques existent il faut les rapprocher d’autres statistiques portant sur le niveau de paupérisation de ces populations. Des chiffres proférés de-ci de-là n’ont aucune valeur sinon de donner une allure pseudo renseignée au ramolli du ciboulot.

              D’ailleurs, un exemple, lors du débat Royal/ Sarkozy, celui-ci a dit "50% de la délinquance est le fruit de 5% de multirécidivistes. Je renvoie au site du Sénat pour vérifier un peu les chiffres http://www.senat.fr/rap/l04-171/l04-17114.html


            • l'Omnivore Sobriquet l’Omnivore Sobriquet 14 mai 2007 22:27

              Lire absolument la chronique de Jean-Gilles Malliarakis d’aujourd’hui, à propos de mémorance esclavagiste, immigration baléare et camarade Louis XVI : http://www.insolent.fr/2007/05/de_la_mmoire_de.html#comments

              ///////////////////////////////////////////////////////////

              De la Mémoire de l’esclavage à l’actualité de l’immigration clandestine

              Écoutez l’enregistrement « pot-de-caste » de cette chronique :

              Les 11 et 12 mai, plus de 430 clandestins ont débarqué sur les côtes des Canaries espagnoles. Il s’agit là, comme le souligne l’AFP, d’une des principales portes d’entrée, vers l’espace Schengen de l’Europe, pour l’immigration illégale par voie maritime depuis l’Afrique noire et le Maghreb. Pendant la même fin de semaine, les gardes côtes italiens ont été amenés à secourir plus de 200 clandestins menacés de noyades au large de Lampedusa. Les autorités de la Péninsule évaluent ainsi à plus de 22 000 pour la seule année 2006 le nombre de ces pathétiques arrivants.

              La définition d’une politique européenne ferme à l’égard de l’immigration extracommunautaire illégale, des visas, du droit d’asile et du co développement avait été prévue par le traité signé à Amsterdam en 1997.

              Elle n’a jamais vraiment été mise en place.

              En revanche, sur un terrain se voulant strictement moral nous avons institué en France des lois mémorielles. Et notamment nous avons pris, comme de gentils écoliers au mois de septembre, une bonne résolution : nous saluerons donc par une journée annuelle fixée au 10 mai, sans doute en souvenir de l’élection de François Mitterrand, les souffrances infligées autrefois aux esclaves de nos colonies.

              La mémoire des Européens réduits en esclavage par le système communiste comme celle des chrétiens capturés par les Barbaresques, attendront encore quelque peu avant de recevoir un traitement analogue, et d’avoir elles aussi droit à une petite statue au jardin du Luxembourg.

              De toute évidence, les système de servage et d’esclavage imposés aux vaincus, bien qu’ils aient constitué en leur temps un meilleur traitement que l’anthropophagie, ont laissé dans la mémoire des peuples, une marque d’horreur et d’injustice.

              Ceci, logiquement, devrait nous faire aimer par dessus tout la liberté du travail et nous amener légitimement à revoir la réglementation extrêmement lourde, résultant dans l’Hexagone, de notre très archaïque code du travail.

              Hélas la mémoire collective va bien souvent au rebours de l’Histoire réelle, pour se transformer en légende, dès lors que le travail de l’historien n’est plus libre lui-même pour en perfectionner la connaissance.

              Qui se souvient ainsi en France des intentions réformatrices qui amenèrent le bon roi Louis XVI à convoquer les États généraux de 1789 : réforme des finances publiques, suppression définitive du servage dans les domaines privés, et de l’esclavage dans les colonies. L’antique constitution du royaume de France, en effet, ne lui permettait pas de légiférer souverainement à l’encontre des droits des particuliers.

              Les troubles révolutionnaires empêchèrent ce programme et le dévièrent.

              Ainsi, la paralysie du budget servit-elle de prétexte à la nationalisation des biens ecclésiastiques et, comme conséquence, à la liquidation des institutions caritatives y attachées, notamment dans les sphères scolaires et hospitalières. De la sorte, les républiques successives se sont embourbées dans la poursuite infructueuse de ces œuvres, de plus en plus coûteuses pour la collectivité.

              La libération des serfs posa d’autant moins de problème que leur nombre était fort réduit depuis le XVIIe siècle, et depuis un édit royal de 1779 les délivrant entièrement et définitivement sur les terres du Roi et interdisant qu’on pourchassât les fugitifs des domaines privés.

              Quant aux Noirs des colonies les soubresauts révolutionnaires empêchèrent de les émanciper durablement, Napoléon rétablissant même légalement l’institution de l’esclavage. La vieille revendication catholique remontait, depuis le XVIe siècle, au dominicain Bartholomée de Las Cases, puis aux jésuites du Paraguay et du Chili raillés et persécutés à la fin du XVIIIe siècle par les prétendus partisans des Lumières. Elle tendait à supprimer ce commerce atroce partant de tribus africaines dont les chefs vendaient leurs compatriotes, depuis des siècles aux marchands arabes, plus récemment aux puritains d’Amérique. Elle devra attendre le milieu du XIXe siècle pour les colonies françaises, et 20 ans plus tard la Guerre de Sécession aux États-Unis pour disparaître tout à fait en occident, ne subsistant plus que dans certaines terres d’islam.

              Avant qu’elle ne réapparaisse sous nos latitudes, il n’est que plus urgent d’enrayer en Europe le flot des malheureux ilotes jetés sur nos côtes par la folie de leurs dirigeants et perturbant, notamment, au détriment des ouvriers européens, le marché libre du travail.

              JG Malliarakis


              • cimade63 cimade63 14 mai 2007 22:48

                salut,

                il faut aussi regler le probleme de la dette qui paralyse l’action publique, stopper les recettes du FMI et de la BM qui appauvrissent et dilapident ce qui reste de services publics et peut etre aussi ... ouvrir d une certaine maniere les frontieres... car les ressources mobilisées pour la defense militaro-policiere de nos frontieres sont autant de ressources en moins pour l emploi, l’education, l’accueil, l’integration, le developpement, l’action publique...

                pour suivre l actu immigration, droit d asile, rendez vous sur notre blog : http://cimade63.blogg.org y a de la ressources !!!


                • gmascad gmascad 30 mai 2007 19:57

                  Ce qui ne justifie pas la suite... Mais lisez plutôt ceci. Ce n’est pas d’un Africain.

                  L’EMPIRE DE LA HONTE, par Jean Ziegler

                  EXTRAIT (p.81) :

                  Les pays pauvres se tuent au travail pour financer le développement des pays riches. Le Sud finance le Nord, et notamment les classes dominantes des pays du Nord. Le plus puissant des moyens de domination du Nord sur le Sud est aujourd’hui le service de la dette.

                  Les flux de capitaux Sud-Nord sont excédentaires par rapport aux flux Nord-Sud. Les pays pauvres versent annuellement aux classes dominantes des pays riches beaucoup plus d’argent qu’ils n’en reçoivent d’elles, sous la forme d’investissements, de crédits de coopération, d’aide humanitaire ou d’aide dite au développement.

                  En 2003, l’aide publique au développement fournie par les pays industriels du Nord au 122 pays du tiers-monde s’est élevée à 54 milliards de dollars. Durant la même année, ces derniers ont transféré aux cosmocrates des banques du Nord 436 milliards de dollars au titre du service de la dette. Celle-ci est l’expression même de la violence structurelle qui habite l’actuel ordre du monde.

                  Point n’est besoin de mitrailleuses, de napalm, de blindés pour asservir et soumettre les peuples. La dette, aujourd’hui, fait l’affaire (...).

                  Extrait tiré du livre de Jean Ziegler, « L’empire de la honte », Ed. Fayard, Paris, 2005. - ISBN : 978-2-213-62399-3

                  —  "Plus un ordre viole la nature, l’habitude et la norme, et plus l’usage de la violence lui est indispensable" (Lanza Del Vasto)

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