Merci de votre intérêt pour mon petit article, qui - vous avez raison - manque de références. Si je devais en donner une, ce serait le livre « La galaxie Internet » de Manuel Castells : loin des effets de mode, ce livre paru en 2001, évoque plus que largement ce que nous faisons semblant de découvrir sous le vocable « Internet 2.0 » et qui est dans les gènes d’internet.
Mais nous sommes donc d’accord sur l’essentiel : c’est bien une participation active qui permet d’exister sur le réseau, participation dont la valeur est jugée par le réseau. Ce modèle est particulièrement puissant, défi les structures hiérarchiques. Michel Crozier et Erhard Friedberg dans « L’acteur et le système », Editions du Seuil, 1977, expliquaient déjà que le pouvoir relève de l’expertise. Les modèles hiérarchiques sont supplantés dans les organisations par des personnes qui deviennent des acteurs clés d’un système, par exemple, parce qu’ils possèdent un savoir unique dans l’organisation qui leur permet de maîtriser des « zones d’incertitude », c’est-à-dire les marges de manœuvre, où s’exerce réellement le pouvoir... étrange coïncidence et merveilleuse puissance du réseau que de balayer les conventions au profit de la pertinence : Internet se moque de l’âge, du sexe, du physique, des diplômes... tant que l’écriture restera la forme prédominante de communication et de partage des savoirs sur la toile.
Ceci dit, je ne cite pas Google dans ce billet, mais puisque vous en parlez, voici mon opinion. Google a une croissance horizontale et on peut s’apercevoir d’un tassement de la pertinence des résultats sur l’hégémonique moteur de recherche. Trois choses accompagnent cela.
La première touche à l’essence de Google dont les algorithmes dévoilés un temps sur http://labs.google.com/papers.html (Google Inc. a depuis sélectionné sévèrement les articles...) laisse la part belle à ceux qui savent détourner les résultats du moteur à leur profit.
La seconde, plus insidieuse, est l’inconscient conditionnement provoqué par l’affichage des résultats de Google : contingence de l’esprit dans un format qui structure la vision du cyberespace. Entre autres, le fameux « triangle d’or » de Google (http://www.prweb.com/releases/2005/3/prweb213516.htm) nous indique à quel point notre vision est conditionnée.
Enfin, les croyances qui accompagnent la légende « Google » si bien évoquées dans l’article « In Google we trust » de Lee Shaker (http://www.firstmonday.org/issues/issue11_4/shaker/ ), article qui nous rappelle au passage que Google est d’abord une société commerciale...