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Commentaire de Patrick Adam

sur Ségolène compte sur le soleil pour sauver l'Afrique


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Patrick Adam Patrick Adam 28 août 2006 21:21

@ gerardlionel

Oui la colonisation a été une erreur au plan phlosophique, mais nous ne pouvons avoir cette impression qu’avec le recul de l’histoire, car il ne faut pas oublier que durant des décennies se sont les progressistes qui s’en sont fait les champions alors que les forces dites « conservatrices » freinaient des quatre fers, disant que libérer les peuples allait nous coûter trop cher pour pas grand chose. Il y a eu des massacres, c’est vrai. Mais l’époque était aux massacres généralisés, la vie humaine n’ayant pas la valeur que nous lui connaissons. Je pense personnellement que le pire reproche que l’on puisse faire à certains colonisateurs a été de considérer les pays conquis comme des réservoirs de chair à canons pour préparer la ou les guerres que nous savions devoir mener contre nos voisins allemands qui, de leur côté, avaient le même point de vue, ainsi que les autres puissances européennes.

Juger aujourd’hui de la mission civilisatrice me paraît bien délicat. A l’exemple du Maroc, le bilan économique et sociologique est loin d’être négligeable.

Je pense, comme je l’ai dit plus haut à Cambronne, que le premier problème auquel est confronté l’Afrique est un problème de démographie qui ne peut être inversée qu’avec un effort sans précédent au plan éducatif. L’Afrique doit apprendre à maîtriser sa démographie et à donner un projet de vie à ses enfants (et non un projet de mort dans les pateras qui tentent de gagner les Canaries). Développer l’Afrique est indispensable à bien des égards. Pour les Africains et pour nous-même, mais l’exemple algérien devrait nous montrer chaque jour les erreurs à ne pas commettre : ce pays connaît un excédent en devises presque inconcevable, pourtant il n’arrive toujours pas à décoller, les investissement en infrastrutures (autoroutes, ports, voies de chemin de fer) ne sont pas réalisés, le secteur du logement est sinistré, l’éducation dévalorisée, la culture peine à s’y exprimer avec le minimum de liberté que souhaitent les créateurs et la jeunesse de ce pays. Je suis toujours effaré de constater qu’aujourd’hui encore il faut sans doute plus d’une semaine pour aller de Tanger au Caire en voiture, alors que s’il y avait une autoroute, deux jours suffiraient amplement. Qui a empêché les Maghrébins de construire cette autoroute ?

L’Afrique a besoin de grands projets d’infrastructure, doublés de petits projets d’arrière pays. L’un ne peut aller sans l’autre. Mais peut-on évaluer les besoins réels de spopulations s’ils changent chaque dix ans en raison de la pousssée démographique, et qui est prêt à financer de tels investissements avec tous les contrôles qu’il conviendrait d’assurer sur place. Devons-nous aller vers une nouvelle forme de protectorat quand il s’agira de gérer des fonds extra-africains ? La logique et l’efficacité le voudrait. Mais la politique des pays concernés acceptera-t-elle cette tutelle ? C’est pourtant la seule voie possible. Toutes les autres ont échoué.

Bien à vous Patrick Adam


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