J’adhère sans réserve à la thèse que vous développez et qui me semble pouvoir se résumer au constat effrayant suivant : il existe sur Terre deux entités vivantes d’intelligence supérieure désormais distinctes, l’Homo Sapien... et le corps social humain. Je dis distinctes parce qu’il est hélas incontestable que la dernière entité a fini par prendre une totale autonomie, par rapport à la première, et que l’antagonisme entre les deux ne cesse de s’amplifier. Le drame c’est que le potentiel cérébral du corps social est sans commune mesure avec celui de l’Homo Sapien.
Le problème pour nous, individus contemporains, c’est qu’à échelle humaine - une à deux générations tout au plus - nous avons d’énormes (et triviales !) responsabilités de subsistance vis-à-vis de nos enfants et petits-enfants et que ce n’est pas leur rendre service que de céder à une démagogie spéculative confinant de plus en plus à l’extravagance. Cette démagogie suscite légitimement l’indignation lorsqu’on observe qu’elle est le fonds de commerce de mouvements partisans, dont les promoteurs savent n’avoir pas à assumer des conséquences susceptibles, à moyen terme, de s’avérer désastreuses ; trop conscients qu’ils sont des protections socio-économiques dont il jouiront longtemps encore.
Imagine-t-on, un jour, la comparution de Dominique Voynet et de Lionel Jospin, pour trahison des intérêts supérieurs de la Nation, lorsqu’on se rendra compte que leur gouvernement a délibérément envoyé, à grands frais, à la casse un précieux réacteur... de 4ème génération ?
Quant à la question de savoir si l’Humanité sera toujours capable de dégager les richesses nécessaires à la traduction industrielle du développement exponentiel de l’innovation technologique, je pense qu’elle le pourra tant qu’elle disposera de richesses primaires suffisantes. Car la civilisation humaine est un organisme complexe dont la nourriture de son vorace développement n’est autre que son propre berceau... Et comme, jusqu’à plus ample informé, nous n’avons pas de berceau - de garde manger ! - de rechange, eu égard à nos sombres spéculations d’avenir , je ne vois qu’une drastique maîtrise de la démographie pour tenter de faire durer le règne du genre humain.
Bien cordialement,
André PELLEN