Je suis étonné par votre interprétation quelque peu négative du mot « pragmatique ».
Pour moi le pragmatisme c’est cette approche rationelle du réel qui met en regard l’hypothese et l’expérience, la théorie et la pratique.
A mon sens toute action efficace est basée sur le pragmatisme.
Ayrton qui fonce a toute allure est un pragmatique certes qui a fait l’hypothese qu’il pouvait economiser du temps en privilegiant la vitesse et la concentration qu’elle exige.
Mais Renée, j’aurai envie de dire « Bernard », me semble tout aussi pragmatique puisqu’il fait aussi l’hypothese qu’il peut utiliser le temps de conduite pour passer un moment agréable avec sa compagne. Par sa conduite souple et sa disposition d’esprit il réalise lui-aussi une expérience qui démontre la validité de son hypothese.
Aucun ne me semble plus ou moins pragmatique que l’autre dans ce cas d’ecole.
Ce qui differe entre ces deux attitudes est peut être l’intégration des données paralèlles, d’une réalité globale.
Ayrton semble se spécialiser, se cloisonner dans un domaine particulier dans lequel il excelle (jusqu’à l’accident tragique ?) : la conduite sportive. « Bernard » essaie d’intégrer, de ponderer sa conduite par l’introduction de facteurs annexes et finalement son attitude semble plus « ouverte » a son environnement et me semble peu être « moins performante » mais « meilleure » car plus responsable.
Cela dit j’ajouterai que j’ai lu quelque part que l’automobile aurait une vitesse moyenne réelle de 6 km/heure (la marche à pied) si l’on compte le temps perdu à travailler pour payer le cout d’achat, d’entretien, de financement, assurance, amendes, etc.
Souvenons nous de ce peit prince qui envisagait, plutot que de prendre des comprimés pour étancher la soif, de marcher traquilement vers une fontaine...
C’est cela aussi le pragmatisme.