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Commentaire de Martin sur AgoraVox

sur Être ou ne pas être en démocratie


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Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 19 mai 2007 12:02

Citation : « Dans un régime de démocratie représentative comme le nôtre, le peuple se défait volontairement de ses pouvoirs pour le confier aux élus qui le représentent...... »

Le peuple français ne se défait pas volontairement de ses pouvoirs : il n’a pas le choix, les « élites » au pouvoir lui imposent un système politique où ils se réservent l’exclusivité du pouvoir réel.

La « démocratie représentative » ne garantit pas la démocratie. Un exemple qui confirme que la « démocratie représentative » qui est actuellement en place - celle où la volonté du peuple est bafouée, celle où les parlements décident ce que bon leur semble et celle où les lobbies dictent les décisions - ne respecte pas la volonté de la majorité de la population : le vote sur la Constitution de l’Union européenne, dans la version proposée aux citoyens européens en octobre 2004. En France, cette Constitution avait été approuvée par le président de la République française, puis avait été approuvée par 92 % des parlementaires de l’Assemblée nationale française, avant d’être rejetée par 55 % des électeurs français lors du référendum de mai 2005. Même en Espagne où le référendum à donné un « oui », c’était 77 % de oui alors que le Parlement avait approuvé à 94 %.

La définition de la démocratie existe depuis des millénaires. Il n’était pas nécessaire d’attendre l’article II (5e alinéa) de la Constitution française pour savoir ce que signifie « démocratie ».

Il y a souvent une confusion entre les concepts de « démocratie représentative », « démocratie participative » et « démocratie directe ».

Le mécanismes qui permettraient de garantir la démocratie sont décrits dans l’article « Démocratie participative et poids des lobbies » ; lien :

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=21702

Là où la véritable démocratie est déjà en place, avec les référendums garantis aux citoyens, comme c’est le cas depuis longtemps en Suisse, existent la stabilité politique et la paix civile. En Suisse existent historiquement deux religions chrétiennes et quatre langues officielles. Les cantons suisses appliquent certaines lois ou règlements locaux, mais la plupart des lois et les orientations de politique générale sont décidées et appliquées au niveau fédéral. Le dispositif politique suisse doit sa stabilité et sa légitimité, et le peuple suisse doit sa bonne entente, à la garantie offerte aux citoyens de disposer de référendums d’initiative populaire au niveau des cantons comme au niveau fédéral. Quel autre État avec plusieurs religions et plusieurs langues se permettrait-il de demander à tous les citoyens conscrits de conserver chacun chez soi son arme de guerre avec munitions de combat ? La Suisse se le permet, elle ne craint pas les émeutes, parce que son système politique a depuis longtemps éliminé les tensions sociales par la voie de la démocratie directe, par les référendums.

Avec son système politique basé sur la démocratie directe et avec son organisation fédérale, la Suisse pourrait être un modèle pour les États membres de l’Union européenne et pour les instances de l’Union européenne (Commission européenne, Conseil de l’Union européenne) qui ont pris l’habitude de prendre des décisions non conformes à la volonté de la majorité des Européens.

La démocratie directe, avec l’emploi généralisé de référendums, n’élimine pas les éléments de « démocratie représentative » ni les éléments de « démocratie participative ». La démocratie directe laisse aux uns et aux autres la possibilité de faire des propositions et laisse aux politiques la responsabilité de gérer les affaires de la communauté au quotidien. Mais elle exerce sur les politiques et sur les lobbies le contrôle du respect de la règle démocratique : « pour toutes les questions qui touchent la communauté c’est la volonté de la majorité des citoyens qui décide ».

Peu importe le nom que certains utiliseront pour qualifier le système politique suisse. Si dans le vocabulaire de certaines personne le mot « populisme » s’impose, alors il est certain que ce « populisme » helvétique est le modèle, l’exemple à suivre par tous ceux qui veulent instaurer la démocratie véritable.

Résumé des deux conditions de la démocratie véritable :

Les deux conditions qui permettent de reconnaître la mise en place de la démocratie dans une communauté sont :
- tout citoyen a le droit d’exprimer et de propager des opinions ou des idées quelles qu’elles soient, sans censure, sans interdit ;
- les propositions qui concernent la communauté sont toujours appliquées suivant ce que décide la majorité des citoyens, donc toute décision doit pouvoir être soumise à la validation par la majorité des voix des citoyens qui désirent s’exprimer.

En démocratie, le devoir des individus qui représentent le pouvoir - politique, éducation publique, médias officiels - est de respecter la liberté d’opinion et d’appliquer systématiquement et scrupuleusement les décisions qui viennent de la volonté de la majorité des citoyens. Aucune décision politique, aucune loi, aucun traité international ne doivent être contraires à ce que veut la majorité des citoyens.


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