Sans rien dire sur le fond (faut il ou non demander réparation après tant de temps), deux remarques : 1) c’est la SNCF et donc sa direction, qui, cyniquement, négociait les conditions de transport sans jamais avoir demandé d’aménagements à ces convois inhumains, qui est attaquée, pas les cheminots, qui se sont souvent dressés et l’ont chèrement payés. 2) A ce titre, la SNCF et d’autres grands corps d’état -la gendarmerie et la police, voir Drancy- sont loin d’avoir fait leur mea-culpa. Il y a pire, certes, comme la guerre d’Algérie. Il est également loisible de s’interroger sur le besoin d’un devoir de mémoire ou de reconnaissance après tout ce temps. Mais rien de ceci n’existerait si les cadres et haut fonctionnaires étaient soumis à une obligation éthique de critique de leurs actes et surtout, d’en répondre devant la justice. Il y a un trop fort sentiment d’impunité chez ces cadres de grandes entreprises, privées ou publiques. Et l’actualité récente le démontre à l’envie (Forgeard par exemple).
Il y a là un clair questionnement démocratique et une piste sérieuse à instruire.
Les banlieues auraient elles explosé si les policiers auteurs de bavure étaient punis et non couverts par leur ministre ? Si les hommes politiques ou grand commis d’entreprise ruinant des milliers de salariés ou les sploiant étaient acquittés ? Le retour de Juppé me semble bien plus difficile à accepter de ce point de vue là...