Juste un mot sur le Charles de Gaulle... Pour en avoir discuté à l’époque avec deux amiraux du ministère, c’est à la demande expresse de leurs homologues britanniques que la Royale a envoyé la plus grosse unité des flottes européennes, Navy comprise, et les Britanniques avaient bien pris garde que les Américains, également présents, n’envoient rien de plus imposant. Notre PA était donc ce jour-là mis en valeur, à la demande insistante de Londres. Et les Français ont longtemps hésité avant de dire oui. Cette commémoration est donc à replacer dans un contexte politique européen et non de repentance nationale.
Mais sur thème, ouvrons un autre chapitre : quoique que les amiraux britanniques aient clairement dit ce qu’ils en pensaient et dans quel état d’esprit l’opération leur avait été imposée, quid de Mers-el-Kébir le 3 juillet 1940 ? Churchill dans ses « Mémoires » tente de se justifier de manière alambiquée, mais l’Angleterre peut-elle non seulement présenter ses excuses (ça a été plus ou moins fait) mais en plus dire qu’elle n’aurait jamais dû bombarder nos navires, au risque de les voir passer sous contrôle nazi ?