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Accueil du site > Tribune Libre > Oublions la repentance

Oublions la repentance

Non, le refus de la repentance n’est pas le refus de l’histoire. Oui, la repentance est dangereuse et haïssable.

En lisant la presse, en écoutant les médias, je constate peu d’enthousiasme pour l’antirepentance que défend notre nouveau président, et au contraire des condamnations l’assimilant à une réécriture de l’Histoire. J’entends des confusions parfois, en trouvant une contradiction entre la commémoration de l’abolition de l’esclavage et l’antirepentance de la part de Nicolas Sarkozy.

Sur ce dernier point, il semble évident que commémorer l’abolition de l’esclavage, c’est commémorer un événement hautement positif de notre Histoire et non pas une repentance sur l’esclavage.

Pourquoi, la repentance est dangereuse, voire haïssable ? Un peu de ressenti personnel.

Je ne suis ni un « Français de souche » ni un Juif, ni un Arabe, ni un Noir, mais juste un mélange, sans communauté à laquelle me raccrocher, je ne suis donc « que » français. Quand j’entends "repentance de la France" j’entends repentance des Français, donc une repentance qu’on me demande à moi, personnellement. Pourtant, je n’ai jamais eu d’esclave, je n’ai déporté aucun Juif, je n’ai colonisé personne. Quant à mes ancêtres que je ne connais pas, ils étaient sûrement bien trop modestes pour cela. Et n’étant ni juif, ni arabe, ni noir, ni descendant d’esclave ou de colonisé, je ne peux me réfugier dans l’idée qu’étant victime je ne suis donc pas coupable.

Car, de fait, une grande partie des défenseurs de la repentance ne la réclament que pour les autres, car enfants d’esclaves, d’ex-colonisés, de juifs ils sont les victimes. Et c’est normal, quel Juif français pourrait se repentir des crimes de Vichy ? Comment imaginer leur demander cela ? Pour les Antillais la chose est encore plus complexe, ils sont souvent métis d’ancêtres esclavagistes et esclaves, voire même de violeurs esclavagistes. Doivent-ils se repentir ? Ils me semblent plutôt opter pour le statut de victime, et c’est bien naturel. Que penser d’ailleurs, des Noirs africains, qui se réclament victimes de la traite des Noirs, alors (à moins de venir du Liberia) il ne sont pas descendants des victimes, mais pourraient très bien l’être des coupables, la participation des Noirs dans la traite des Noirs étant clairement avérée.

On voit bien là que se pose un problème, cette question revient non plus à une repentance d’un peuple, mais à une séparation du peuple entre des victimes et des coupables. Et si le poids de la culpabilité vous pèse il ne vous reste plus qu’à trouver un crime innommable dont vous avez (par héritage) été victime. A défaut, il vous reste d’autres solutions, vous êtes communiste, vous n’allez pas vous repentir de Vichy, vous êtes socialiste ? Vous vous en dispenserez tout autant. Vous n’en demanderez pas moins à la droite de le faire, qui elle vous demandera de vous repentir des goulags russes, ou tout du moins du soutiens du PCF à Moscou lors du printemps de Prague.

Revenons à mon cas, moi le sans-origine, pas de refuge pour moi dans une victimisation salvatrice. Et pourtant, je me refuse à être coupable ! Et pourtant je me sens français et j’en suis fier, et je veux revendiquer l’Histoire de la France, celle qui est belle, celle qui me plaît. Et là on pourrait me reprocher de faire le tri, de prendre l’héritage sans en assumer les dettes. Mais comment pourrait-on en accepter les dettes ? Si je dois prendre la responsabilité de la colonisation et surtout des massacres qui ont eu lieu pour être fier de la grandeur de la France, si je dois prendre la responsabilité des guillotinés pour être fier des apports de la Révolution française, autant le dire, je refuse tout en bloc, ce n’est plus moi, je ne suis plus français. Quand le crime est absolu, comment peut-on le contrebalancer par des faits positifs ? Alors oui, je revendique de ne prendre que les parties positives de l’Histoire de France, de choisir les évènements dont je me sens l’héritier et de refuser les autres. De la même façon qu’on peut être fier des grands auteurs de la littérature française et ignorer royalement les auteurs minables, probablement majoritaires, pourtant tout aussi français.

Qu’on ne se méprenne pas, il ne s’agit pas de réécrire l’Histoire, de supplanter les historiens, mais de ne s’approprier que celle dont on est fier. Les commémorations ne sont pas les livres d’Histoire, ce sont des liens à travers le temps. On commémore depuis des millénaires les victoires militaires sans une pensée pour les morts d’en face. Le principe de la commémoration est, par essence, de ressortir les évènements consensuels de l’Histoire, qu’ils soient tristes ou glorieux mais qui unissent le peuple. On fête la Révolution française sans se repentir de la guillotine, ni demander repentance aux nobles d’aujourd’hui.

N’oublions pas qu’en ces temps de grandes migrations et de diversité, être français est un acte d’adhésion intellectuelle, et pas un simple héritage par le sang. Quand à l’école on nous enseigne « nos ancêtres les Gaulois » c’est important, et surtout pour ceux qui n’en n’ont pas d’ancêtres gaulois. Enseigner à un étranger ou à un fils d’étranger cela, c’est lui dire que ses ancêtres sont désormais les Gaulois, qu’il a été adopté par la nation, qu’il est désormais français à part entière et pas de première ou deuxième génération. Pour qu’il puisse accepter cet héritage entièrement, ne le plombons pas de crimes contre l’humanité ou de massacres, nous ne récolterons que le communautarisme par repli victimaire ou refus de la culpabilité. On se retrouvera dans une concurrence des souffrances, et on ira chercher aux tréfonds de l’Histoire d’autres crimes que l’on jugera sur les critères d’aujourd’hui. Créant ainsi des haines qui n’existaient peut-être même pas à l’époque.

En conclusion, il me paraît intéressant et peu surprenant que ce soit Nicolas Sarkozy, Français d’origine hongroise, qui s’oppose aussi farouchement à la repentance. Il a adopté la France, il veut en être fier, mais au nom de quoi devrait-il s’excuser de crimes qu’il n’a pas commis, que ses ancêtres qui n’étaient pas français n’ont pas pu commettre ?


Alors, une dernière fois, gardons le devoir de mémoire car il est des évènements qu’il est important de ne pas oublier, mais associons au devoir de mémoire celui de l’oubli, l’oubli des rancoeurs des haines des culpabilités. Oublions les dettes morales, et les revanches. Ne confondons pas l’Histoire de France celle des historiens, et l’Histoire de la France, ce conte, cette épopée d’un pays, d’un peuple, de ses idées, de ses valeurs, qui fait que nous sommes fier d’être français.


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73 réactions à cet article    


  • Boileau419 Boileau419 21 mai 2007 10:41

    La « victimitude » est la noblesse du XXIe siècle. Il y en a toujours pour réclamer des privilèges dès le berceau.


    • Boileau419 Boileau419 21 mai 2007 10:46

      La repentance est toujours à sens unique : les catholiques se repentent, mais pas les protestants. Ni les musulmans, qui ont pas mal d’atrocités sur leur compte.

      Combien savent le rôle des chefs locaux dans l’esclavage des noirs ? Combien se souviennet des négriers arabes, indispensables intermédiaires dans la chaîne de l’esclavagisme ?

      Qui se souvient des esclaves BLANCS au service des Arabes ?

      Bref, la repentance, c’est encore et toujours à sens unique.

      Il y a dans l’exploitation politique qui est faite par certaines minorités des souffrances et de la mort des ancêtres quelque chose de vil et d’odieux.


    • Arno Arno 21 mai 2007 12:42

      bonjour,

      Je suis vraiment scandalisé par vos propos. J’ai des origines purement francaises et je ne me sens absolument pas responsable de l’esclavage ou de la deportation des juifs ou de quoique ce soit. Donc votre albi de « juste francais » n’a aucune valeur à mes yeux. Par contre, je ressent le devoir sauvegarder, de ne pas oublier ce qui a été fait, au moins par respect aux peuples et aux familles dont les destins ont été boulversés. Est un message d’ouverture au monde et à l’histoire que de dire : « arretons de regarder notre histoire » ? Malgrès les atrocitées deja commises plusieurs fois dans l’histoire de l’Europe, nous oublions tres vite les lecons de nos ancetres. La repentance n’est pas la pour nous humilier, nous faire souffrir et nous porter responsables de ce qui a été fait, mais pour nous elever en tant qu’homme moderne qui peut regarder l’histoire de sa société, les bons et les mauvais moments, pour en tirer un minimum d’humanisme et d’hummilité. Vous etre en train de jouer avec des valeurs très sensibles, très douloureuses qui visiblement vous depassent...

      Cordialement

      Arnaud


    • Passager 120 Mathias 21 mai 2007 14:19

      ça n’est pas l’auteur de l’article qui doit repentance mais bien « La France » lorsqu’elle fait erreur.

      La repentance est nécessaire et permet l’éclairage, la mise en lumière, le travail historique, et au fond la paix entre les hommes, la paix entre les peuples.

      Ne pas faire repentance va bien souvent de paire avec... ne rien faire. Ce qui permet surtout autre chose... oublier !

      Et finallement « ne rien faire » puis « oublier » cela permet de recommencer smiley

      La repentance c’est de l’intelligence humaine pure et de la culture. Demander « pardon » pour les crime de la France... y voir une erreur c’est simplement ajouter une erreur à une autre.

      Avec l’avènement de Sarkozy j’ai bien peur que des articles comme celui se multiplient... peut être sont ils nécessaire au réveil des consciences.


    • Gazi BORAT 21 mai 2007 10:43

      Paradoxes :

      - Souvent, les partisans de la peine de mort sont contre l’avortement.

      - Souvent aussi, les partisans de la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie sont contre une reconnaissance des dégats du colonialisme par les puissances coloniales..

      gAZi bORAt


      • prgrokrouk 21 mai 2007 10:55

        C’est assez vrai ce que tu dis là. Comme quoi les prises de positions en cachent plus qu’elles ne montrent. Mais il y a « mieux » : le dépistage partisan sur de telles bases : de vrais-faux démasquages, des codes d’identification... C’est rare, des idées... et ça plaît rarement... Chacun se sent au milieu d’un troupeau, pensant que celui-là n’est pas de ce troupeau...


      • prgrokrouk 21 mai 2007 11:40

        Pour aborder le sujet de la repentance, il faut d’abord chercher ce que cela cache.

        Le fait majeur de l’histoire de France, ce n’est pas, effectivement, les crimes commis par des groupes d’intérêts sous les banières tricolores ou religieuses. Mais il y a un fait majeur : la collaboration lors de la défaite de 1940. A part les errements de la survie et du patriotisme, la structure de l’administration française se prêtait particulièrement bien à ce type d’organisation bureaucratique centralisé qui pouvait représenter une version de précursion en politique sociale. Notre modèle quel est-il en réalité, de ce point de vue, une fois qu’on cesse de se taire ? ... sous ses physionomies très empruntées et toujours éprises de l’écart entre les pratiques et les intitulés ? Il illustre des écarts de « réussite », les plus inadmissibles qui soient, le plus souvent ! mais sur quel critère ? la « compétence » ? compétence en quoi ?

        Le Général De Gaulle ayant eu beau oeuvrer avec un sens aigu de l’histoire pour le salut de tout le pays durant plusieurs décennies, à la sortie de la guerre, ce pays a conservé jusqu’à la tentative de 1968, un esprit de Janus, dont il n’a pas su se délivrer et qui continue de lui coûter un reste d’influence, de francophonie : c’est en sorte de vestige historique, que la France exprime des illusions d’agir en Politique Internationale (de belles quelquefois, grâce à Jacques Chirac dans le passé récent). Quand on a voulu, récemment, dissoudre l’ENA (non-pas pour remplacer l’ENA par ce qui serait l’ENA d’un autre nom), il s’agissait peut-être de régler un défaut structurel, inconscient, profond, qui traverse « quelques » échelons qui n’ont pas lieu d’être.

        Mais quand un sujet est malade de quelque chose, soit on oeuvre pour sa guérison, soit pour le faire durer, soit pour récupérer le maximum d’organes sains en vue de greffes humaines.

        Sur un plan de gestion administrative, je ne sais quelles hiérarchies d’encadrement se substituent aux pouvoirs politiques apparents ! Mais quelles sont leurs oeuvres, je l’ai remarqué.

        La repentance concerne donc certainement un grand nombre de gens qui continuent dans des pratiques qui n’ont jamais pu être remises en question et qui représentent souvent une certaine réussite sociale personnelle ! Alors que le travail dont on peut s’honorer à juste titre, est fait sans égards ni considérations... à peu près partout. Il y en a même tout un tas, ici, qui estiment que TRAVAILLER c’est FAIRE TRAVAILLER et donc, surtout, NE PAS TRAVAILLER, ce qui mettrait en péril la perception de leur importance...

        Alors, que chacun se demande s’il se sent fier de ce qu’il fait.

        Après expurger, je crois que davantage de gens seraient prêts à participer à la croissance et à la qualité de vie. Pour l’instant, respirons un peu.


      • Tristan Valmour 21 mai 2007 10:44

        Au delà de votre histoire personnelle et de vos origines, il ne faut pas oublier les aspirations de nos compatriotes noirs et de nos amis africains à leur désir de reconnaissance. Certains nous rappellerons notre histoire pour nous punir, la majorité pour construire. C’est un peu comme un poids que l’on a au fond du cœur et dont il faut se débarrasser pour avancer. Avez-vous déjà connu ça ? Je suppose que oui.

        Le désir de domination est un désir humain, et nous sommes tous humains. Les occidentaux ont en un temps bénéficié de circonstances favorables dans leur entreprise dominatrice. Ils n’en sont pas particulièrement coupables. En d’autres circonstances, ils auraient pu être dominés, et l’ont effectivement été avant le Xvè siècle.

        Il n’en demeure pas moins que la France s’honorerait à reconnaître les erreurs de son passé, même si elle est la seule à le faire. Non pas comme un acte d’autopunition, mais comme une ouverture sur l’avenir. Tout simplement pour avancer ensemble. Au-delà du geste symbolique, on y trouverait un atout incontestable dans nos relations avec les anciennes colonies, au moment où les Chinois et les Américains nous supplantent progressivement.

        Et c’est un fils de colon qui vous le dit, issu d’une famille au comportement exemplaire avec les africains.


        • non666 non666 21 mai 2007 11:03

          Mauvais exemple.

          Les etats unis ne sont en aucune maniere repentant.

          Et pourtant eux, ils sont bien assis sur un tas de cadavre. le genocide des indiens d’ameriques est le plus important de l’Histoire.

          Ils etaient entre 10 et 20 millions, sur le territoire des etats unis en 1800, ils n’etaient plus que 500 000 en 1900.

          Comme quoi la culpabilisation cela ne marche que quand on on ne domine plus le monde.

          La France avait la fierté de croire ses ideaux universels en les propageant dans ses « colonies »

          Mais ILS nous ont dit clairement : chacun ses valeurs, chacun ses terres.

          Et aujourd’hui, sans que personne n’y trouve a redire, les memes nous disent chez nous, sur NOS terres : repentez vous, respectez NOS valeurs sur VOS terres.

          A rire ou a pleurer, au choix.


        • etarcomed 21 mai 2007 11:06

          « leur désir de reconnaissance » dites-vous, soit mais reconnaissance de quoi ? Je ne suis pas convaincu que la reconnaissance de leur « victimitude » ne leur serve ni à eux ni à nous.

          Par contre, si on organisait une grande fête de la décolonisation, qu’on puisse un jour fêter en France l’indépendance de l’algérie par exemple dans une grande fête de réconciliation, je ne pourrais qu’y souscrire.

          Trouvons des manières de nous retrouver ensemble plutot que de nous opposer. Célébrons les tirailleurs sénégalais le 11 novembre par exemple.


        • Tristan Valmour 21 mai 2007 11:48

          Il y a, mes amis, plusieurs paramètres à prendre en compte dans cet épineux problème.

          -  J’ai écrit un article (http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=10958) sur l’esclavage et la colonisation où j’ai expliqué, avec preuves historiques, que tous les peuples sont des esclavagistes et des colonisateurs (y compris les peuples africains), que c’est le fruit d’un désir de domination universellement réparti. Donc, nous n’avons pas une responsabilité morale particulière en l’état. Je crois être très clair.
          -  Pendant longtemps, l’enseignement de l’Histoire a minimisé ces épisodes douloureux, ce qui a créé une tension et un désir de reconnaissance légitimes chez les descendants d’esclaves et de peuples colonisés. Il faut quand même reconnaître que l’approche de l’esclavage et de la colonisation n’est pas la même que pour la seconde guerre mondiale !
          -  Il n’y a jamais eu de reconnaissance claire et officielle des méfaits de l’esclavage et de la colonisation.
          -  Certains demandent cette reconnaissance pour nous punir, pour prendre une revanche. Mais la majorité aspire à cette reconnaissance pour avancer. Et nous gagnerions tous à avancer ensemble.
          -  On s’honore toujours à dénoncer nos erreurs puis à les réparer, même si les autres ne le font pas.

          Voilà, il ne s’agit pas de faire acte de contrition à vie, mais de matérialiser un poids qui pèse sur le cœur de nos compatriotes noirs et de nos amis africains, puis de le jeter ensemble.

          Voici ce que j’ai écrit dans mon article : « Ensuite, l’homme du XXIe siècle qui juge l’histoire doit prendre garde à comprendre le contexte pour éviter bien des erreurs d’appréciation. De même, il n’apparaît nullement que la responsabilité du paysan du Poitou, d’aujourd’hui ou d’hier, ait été engagée. Enfin, il faudrait que l’abolition de l’esclavage devienne une fête où nous nous retrouverions tous pour dénoncer unanimement l’exploitation des peuples. »

          Une fête conviendrait parfaitement.


        • Emile Mourey Emile Mourey 21 mai 2007 12:29

          @ etarcomed

          Vous dites : si on organisait une grande fête de la décolonisation, qu’on puisse un jour fêter en France l’indépendance de l’algérie par exemple dans une grande fête de réconciliation, je ne pourrais qu’y souscrir.

          Bien que je sois partisan du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la colonisation est une histoire complexe, avec des motivations souvent de générosité, de justice et d’éducation, tout un ensemble de valeurs dont vous ne pouvez pas nier qu’elles n’animaient pas les différents gouverneurs des colonies françaises.

          Je proposerais donc plutôt de faire une grande exposition pour montrer les efforts qu’a fait notre pays en faveur de ses anciennes colonies. C’est le contraire de la repentance.

          Ma satisfaction:l’indépendance redonnée pacifiquement à des pays d’Afrique (le vent de l’Histoire). Mon regret : l’erreur politique de la guerre d’Indochine et les responsabilités partagées des belligérants dans le conflit algérien et dans lequel le FLN porte une lourde responsablité du fait de son idéologie, de son sectarisme et de sa sauvagerie.

          Je n’ai aucune sympathie pour le courant historique du FNL et, au nom de mes valeurs, suis solidaire des Africains qui l’ont combattu.


        • Arno Arno 21 mai 2007 13:44

          Merci, mon dieu, pour ce commentaire sensé !

          J’ai eu des sueurs froides en lisant mes autres concitoyens ! Notament sur les USA, tel un modele de reussite sociale, des droits de l’homme... C’est sur, ils ne partiquent pas la repentance, on peut en voir les concequences sur la situation internationnale. Pendant ce temps, il y a des millions de gens qui doivent se retourner dans leur tombe en ce moment...

          Cordialement

          Arnaud


        • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 21 mai 2007 20:19

          @ Tristan Valmour

          La fête pour la liberté retrouvé existe : C’est le 14 juillet, même si cette date n’est pas la meilleure choisie, elle est exactement le symbole que vous demandez. Il n’est pas besoin d’autre fête. Et l’auteur de l’article a raison quand il craint le communautarisme à travers la perpétuelle repentance.

          Vous souhaitez que la France reconnaisse ses erreurs du passé. Mais il ne s’agit pas d’un être humain, il s’agit d’une entité dont la responsabilité responsabilité pose problème : L’arbre du pendu est-il coupable ?

          Un gouvernement peut s’excuser, un état aussi, mais un pays ?

          Jusqu’à quand doit remonter la repentance ? Les soldats de Napoléon et les massacres en Espagne ? Les Bleus et le génocide Vendéen ? La St Barthélémy ? La croisade des Albigeois ? Les croisades ? La conquête des Francs ? Les invasions des Huns ? Les massacres lors de l’invasion romaine ? L’écrasement des Ligures pas les Celtes ? Cro-Magnon doit-il s’excuser d’avoir survécu à Néanderthal ?

          Sans compter que cela n’est jamais aussi simple. Les pays les plus pauvres de la planète sont entre-autres ceux qui n’ont jamais été colonisé par l’occident : Afganistan, Ethiopie, ... (la démonstration trouve ses limites avec le Japon). N’accuser que les blancs de l’esclavage, et s’en repentir, est une gigantesque forme de mépris pour les peuples noirs. Car leur ôter une part de responsabilité, c’est les traiter en sous-hommes. Cette repentance à sens unique est aussi une forme de formidable prétention. Un immense complexe de supériorité. Et donc un formidable mépris !

          L’histoire est importante . Elle est la mémoire. Comme les cernes dans l’aubier d’un arbre. Mais l’histoire est amorale, elle rapporte les faits. Et quand elle juge, elle se trahit elle-même.


        • Tristan Valmour 21 mai 2007 20:40

          @ Jesuisunhommelibre

          Si vous me relisez, vous verrez que j’ai explicitement dit que la responsabilité dans les phénomènes d’esclavage et de colonisation est collective et inclut aussi les Africains. J’ai même écrit un article sur le sujet. Je suis contre la stigmatisation des Occidentaux pour les errements du passé. Juste pour une reconnaissance de ce passé. On prend notre passé comme il est : le bon et le moins bon. Reconnaître les erreurs ne signifie pas juger.

          Le vocable « repentance » est mal choisi. Il nous renvoie sciemment à une demande de pardon que beaucoup d’entre nous ne sont pas capables de faire pour des raisons variées, plus ou moins légitimes. Ce faisant, il institutionnalise un désir de revanche qui peut nous conduire au retour de certaines idéologies que nous n’avons que trop connues.

          Et si à « repentance » on substituait « délivrance » ?

          Voilà un joli mot, la délivrance. Je pense qu’il pourrait faire l’unanimité ou presque. Délivrance de toutes les tyrannies, de toutes les dominations. Délivrance des individus, des peuples...

          Oui à une fête de la délivrance.


        • Iren-Nao 22 mai 2007 08:31

          Figurez vous l’auteur que du cote de l’Algerie, parmi ceux qui se souviennent, beaucoup et plus encore souscriraient aux « cotes positifs » du colonialisme.

          Parce que depuis, bonjour les degats.

          On peut en dire autant d’un paquet de pays africains. En fait presque tous.

          Il serait aussi necessaire que les Algeriens se repentent, avec nous, du sort fait aux Harkis.

          Iren-Nao


        • Iren-Nao 22 mai 2007 08:39

          @etarcomed

          BRAVO

          Pas beaucoup d’admirateurs du FLN en Algerie non plus, ils ne sont pas si fadas..

          Quant au Vietnam, ces gens vont de l’avant, la plupart sont meme trop jeunes pour se rappeler des Ricains.

          Eux par contre, pour une raison mysterieuse (enfin pas si mysterieuse) se sont montre aptes a faire tourner la boutique seuls, sans aide.

          Iren-Nao


        • Emile Mourey Emile Mourey 21 mai 2007 11:02

          @ l’auteur

          Vous avez tout à fait raison. L’Histoire est traversée par des courants contradictoires qui s’opposent. Me plaçant pour ma part dans un courant historique de valeurs auxquelles j’adhère, je ne vois pas pourquoi je ferai aujourd’hui acte de repentance pour des actes et des idées d’un courant auquel je n’adhère pas.

          Bien au contraire, je me félicite que mon « courant » l’ait emporté dans son combat contre la pratique esclavagiste et ainsi de suite.

          Quand aux commémorations des victoires militaires, victoire pour un peuple, défaite pour un autre, le problème est différent. C’est un devoir de mémoire envers des morts qui se sont sacrifiés pour défendre leur communauté - honni soit qui mal y pense - mais ces commémorations n’ont de sens, à mon avis, que si elles nous incitent à l’approfondissement de l’Histoire, à la réflexion et à la réconciliation. Je suis tout à fait d’accord avec vous.

          Chaque pays a son héritage et c’est ce qui fait son identité. En celà, La France n’est pas différente des autres pays et on ne voit pas pourquoi elle se singulariserait par des lamentations perpétuelles, aussi absurdes que ridicules.

          E. Mourey


          • maxim maxim 22 mai 2007 08:12

            monsieur Mourey ....

            votre commentaire exprime en quelques mots ce qui devait etre dit ,explications sobres et concises ......

            j’adhère totalement .......

            Maxim .....


          • CAMBRONNE CAMBRONNE 21 mai 2007 11:08

            BRAVO A L’AUTEUR

            Je pense que vous avez bien défini tout ce que la repentance contient de pernicieux .

            Il ne s’agit pas en effet de gommer nos vilénies car nous en avons commis mais comme le soulignait alain Juppé hier dans l’émission de Moatti nous ne pouvons pas aller demander pardon aux Allemands pour la mise à sac du palatinat par les troupes de Louis XIV .

            Une perversion de cet esprit est de commémorer les défaites comme nous l’avons fait avec « nos amis Anglais »pour Trafalgar en envoyant le charles De Gaulle , alors qu’en retour nous avons célébré Austerlitz au tarif minimum .C’est un comble .

            En conclusion vous avez souligné comme l’a fait le président de la république que le danger est la concurence des repentances qui ne peut qu’encourager le communautarisme .

            Vive la république quand même .


            • Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 21 mai 2007 11:24

              Juste un mot sur le Charles de Gaulle... Pour en avoir discuté à l’époque avec deux amiraux du ministère, c’est à la demande expresse de leurs homologues britanniques que la Royale a envoyé la plus grosse unité des flottes européennes, Navy comprise, et les Britanniques avaient bien pris garde que les Américains, également présents, n’envoient rien de plus imposant. Notre PA était donc ce jour-là mis en valeur, à la demande insistante de Londres. Et les Français ont longtemps hésité avant de dire oui. Cette commémoration est donc à replacer dans un contexte politique européen et non de repentance nationale.

              Mais sur thème, ouvrons un autre chapitre : quoique que les amiraux britanniques aient clairement dit ce qu’ils en pensaient et dans quel état d’esprit l’opération leur avait été imposée, quid de Mers-el-Kébir le 3 juillet 1940 ? Churchill dans ses « Mémoires » tente de se justifier de manière alambiquée, mais l’Angleterre peut-elle non seulement présenter ses excuses (ça a été plus ou moins fait) mais en plus dire qu’elle n’aurait jamais dû bombarder nos navires, au risque de les voir passer sous contrôle nazi ?


            • Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 21 mai 2007 11:15

              Article et commentaires intéressants, parce qu’on met le doigt sur l’ambivalence de la repentance. Qui le fait pour qui et pour quoi ? La France ne peut pas se repentir pour une autre nation, ni les catholiques pour les protestants. Si d’autres pensées ne le font pas, c’est leur problème. La France se regarde en face, et elle se repent pour elle, et pour personne d’autre. Si d’autres nations ou d’autres cultures occultent leur histoire, tant pis pour elles après tout.

              Je prends le cas paroxysmique de la livraison des 4.200 enfants juifs de Pithiviers et Beaune-la-Rolande à l’automne 1942. Lorsqu’on lit les textes rassemblés par Serge Klarsfeld pour son Mémorial notamment les témoignages des gens de la Croix Rouge française (textes illisibles tellement ils sont insupportables d’horreur, comme ce gamin qui, lorsque la porte du wagon - SNCF - se referme, murmure : « Maman, maman, qu’est-ce que je vais avoir peur... »), on se demande comment des Français, élevés à Jaurès et Hugo, ont pu faire embarquer ces gamins dans ces conditions, et surtout ce que nous referions dans un cas similaire (même si la Shoah est un moment unique, sans équivalent et non reproductible). Les Français ne peuvent se poser la question que pour leur propre histoire, pas pour les Turcs, les Cambodgiens, etc...

              Plusieurs limites donc à la repentance : le désir de reconnaissance des autres n’a pas à être pris en compte, la France n’est pas psychanalyste et son histoire n’est pas un divan. Surtout il ne faut pas faire dire n’importe quoi à l’histoire de France. Elle ne s’est pas construite, contrairement à ce que l’on prétend, sur la négation, mais plutôt sur un tri sélectif : rien n’a jamais été nié des massacres de Vendée, ni de ceux de la Commune, il suffit pour cela de relire Hugo, simplement on passait rapidement sur le sujet. Ceux qui nous disent que l’histoire de France leur a refusé une identité mentent : l’épopée en Guadeloupe du colonel Delgrès, par exemple, est connue depuis toujours, et nombre d’ouvrages y ont été consacrés (à quand toutefois une promotion de Saint-Cyr à son nom).

              On peut en venir à raconter n’importe quoi : je discutais ainsi récemment avec quelqu’un de l’armée de Lattre en 1944 et il prétendait que Paris avait également été libéré en premier par des Africains. Non, dis-je, la colonne Dronne était composée de Républicains espagnols, et il n’y avait pas de noirs dans les trois DB françaises, puisque les Américains avaient exigé qu’il n’y en ait pas dans l’arme blindée, à la grande protestation de Leclerc. Ca ne fait rien, me fut-il répondu, ce sont tout de même des noirs qui sont entrés les premiers dans Paris. A ce niveau de relecture de l’histoire, il n’y a plus de discussion possible.

              Pour conclure, que Sarkozy ne se sente pas personnellement concerné est vrai, mais il n’y a pas de bénéfice d’inventaire pour l’histoire.


              • mike57 21 mai 2007 11:24

                Ce qu’il faudrait dire, sortir, mettre en évidence à la suite de tout cela, c’est le pourcentage réel d’Européens, de Français et la localisation exacte (et pourquoi pas les noms) de ceux qui ont participé de manière lucrative ou non à cette traite esclavagiste des noirs vers le continent américain. À titre tout à fait personnel - et nous sommes sans doute près de 50 millions de Français-indigènes dans ce cas - je suis sûr qu’aucun de mes ancêtres (je l’ai vérifié jusqu’en 1690) n’a participé à ce négoce honteux que de rares profiteurs armateurs ont initié en imitant les Égyptiens anciens et les arabo-musulmans du bassin méditerranéen. Je demande juste une chose : qu’on nous foute la paix ! Et à cet égard, je refuse que le pape, les présidents (de mon pays comme ceux d’autres nations) s’autorisent à demander pardon de cela en mon nom comme en celui de TOUS ceux qui sont dans le même cas que moi. Que l’ONU & l’UNICEF s’occupent plutôt des situations d’esclavage actuel & notamment de ceux des enfants. Pour finir, je me dois de rappeler que la France n’a jamais exploité d’esclaves noirs dans ses champs ni dans ses usines. Les « esclaves de France » étaient jadis les serfs du Tiers État, ceux qui étaient honteusement exploités par les deux autres États sous l’ancien régime. Nous avons mis fin à cela nous-mêmes par la Révolution Française de 1789 ! Merde alors ! Vive la République Française dans la Liberté, l’Égalité et la Fraternité et STOP aux repentences hypocrites et malsaines ! Et pour l’esclavage et pour la colonisation et pour tant de conneries perpétrées par un tout petit nombre de profiteurs qui ont constitué pour leurs héritiers les bases du capitalisme actuel et de l’actionnariat triomphant qui dicte toute l’économie libérale du moment, celle qui nous fout dans la merde en mettant de nouveau LE TRAVAIL des mains et des cerveaux au niveau d’un nouvel esclavage. On ne sort donc pas de cette boucle infernale... Crying or Very sad


                • Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 21 mai 2007 11:36

                  Il n’y avait pas d’esclaces africains sur le territoire « métropolitain » parce que l’exclavage est aboli en France depuis 1310, édit de Louis X (un des rois maudits) qui disait entre autre ; « puisque nous sommes dits royaume des Francs, et que nous voulons que la chose corresponde au nom... ».

                  L’esclavage était donc un « privilège » accordé aux compagnies gérant les iles des Antilles et de l’océan Indien. Bien mieux (et il y a eu de longs débats juridiques sur le sujet durant le dernier siècle de la monarchie) : dès que, pour une raison ou une autre, un esclave posait le pied sur le royaume de France, il était immédiatement libre. Il y eut même à deux reprises au moins des décisions du conseil du roi sous Louis XIV qui, sur recours des armateurs et propriétaires contre des jugements appliquant l’édit de Louis X, confirmaient son appplication immédiate et automatique.

                  (Maintenant soyons un peu marxiste, un Africain même libre paumé en France en 1710 ne doit pas s’amuser tous les jours. Mais il n’est ni plus ni moins esclave que le manouvrier itinérant qui se loue pour les récoltes).


                • Iren-Nao 22 mai 2007 08:55

                  Merci bcp pour l’info sur le Roi Louis machin de 1310, j’en etais encore a mes images de mes bouquins d’histoire avec Savorgnan de Brazza liberant les esclaves...

                  Donc stupide repentance de quoi, de quelques armateurs Nantais, Bordelais ou Malouins....

                  On a tout simplement pas a juger des gens qui des siecles avant nous fonctionnaient sur des criteres fort differents.

                  En plus ca n’apporte rien.

                  Iren-Nao


                • prgrokrouk 21 mai 2007 11:41

                  Pour aborder le sujet de la repentance, il faut d’abord chercher ce que cela cache. Le fait majeur de l’histoire de France, ce n’est pas, effectivement, les crimes commis par des groupes d’intérêts sous les banières tricolores ou religieuses. Mais il y a un fait majeur : la collaboration lors de la défaite de 1940. A part les errements de la survie et du patriotisme, la structure de l’administration française se prêtait particulièrement bien à ce type d’organisation bureaucratique centralisé qui pouvait représenter une version de précursion en politique sociale. Notre modèle quel est-il en réalité, de ce point de vue, une fois qu’on cesse de se taire ? ... sous ses physionomies très empruntées et toujours éprises de l’écart entre les pratiques et les intitulés ? Il illustre des écarts de « réussite », les plus inadmissibles qui soient, le plus souvent ! mais sur quel critère ? la « compétence » ? compétence en quoi ?

                  Le Général De Gaulle ayant eu beau oeuvrer avec un sens aigu de l’histoire pour le salut de tout le pays durant plusieurs décennies, à la sortie de la guerre, ce pays a conservé jusqu’à la tentative de 1968, un esprit de Janus, dont il n’a pas su se délivrer et qui continue de lui coûter un reste d’influence, de francophonie : c’est en sorte de vestige historique, que la France exprime des illusions d’agir en Politique Internationale (de belles quelquefois, grâce à Jacques Chirac dans le passé récent). Quand on a voulu, récemment, dissoudre l’ENA (non-pas pour remplacer l’ENA par ce qui serait l’ENA d’un autre nom), il s’agissait peut-être de régler un défaut structurel, inconscient, profond, qui traverse « quelques » échelons qui n’ont pas lieu d’être.

                  Mais quand un sujet est malade de quelque chose, soit on oeuvre pour sa guérison, soit pour le faire durer, soit pour récupérer le maximum d’organes sains en vue de greffes humaines.

                  Sur un plan de gestion administrative, je ne sais quelles hiérarchies d’encadrement se substituent aux pouvoirs politiques apparents ! Mais quelles sont leurs oeuvres, je l’ai remarqué.

                  La repentance concerne donc certainement un grand nombre de gens qui continuent dans des pratiques qui n’ont jamais pu être remises en question et qui représentent souvent une certaine réussite sociale personnelle ! Alors que le travail dont on peut s’honorer à juste titre, est fait sans égards ni considérations... à peu près partout. Il y en a même tout un tas, ici, qui estiment que TRAVAILLER c’est FAIRE TRAVAILLER et donc, surtout, NE PAS TRAVAILLER, ce qui mettrait en péril la perception de leur importance...

                  Alors, que chacun se demande s’il se sent fier de ce qu’il fait.

                  Après expurger, je crois que davantage de gens seraient prêts à participer à la croissance et à la qualité de vie. Pour l’instant, respirons un peu.


                  • Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 21 mai 2007 14:07

                    L’épisode 1940 est central, parce qu’il s’agit d’un tel choc que la vision des choses n’est plus la même en France depuis cette date. Mais il s’agit bien d’une exception française.

                    D’autant qu’il y a la défaite de 1940 et il y a la Collaboration. L’une et l’autre sont étroitement liés, c’est idiot de le dire, mais malgré les crises politiques, l’antisémitisme des années 30, etc... rien ne se serait passé de Vichy si les troupes du génie de Guderian n’avaient pas réussi à jeter des pontons sur la Meuse le matin du 14 mai 1940. Et rien ne disait qu’ils y parviendraient obligatoirement.

                    Il est alors stupéfiant de voir que les historiens étrangers ne voient pas du tout la défaite de 1940 avec notre vision eschatologique : il s’agit pour eux d’une défaite militaire, parce qu’il faut bien qu’on gagne ou qu’on perde ses batailles, et que la France en gagna de toute manière davantage qu’elle n’en perdit dans toute son histoire.

                    Dès lors, peut-se se repentir de ce qui découle d’accidents de l’histoire, et de quelle déchéance ces accidents sont-ils le signe ? Dit autrement, les déportations, les colonisations et autres horreurs commises par la France sont-elles le signe de sa perversité intrinsèque et de sa disqualification historique ? Certains, déclinistes ou autres, veulent nous le faire croire. Mais la France, malgré ses erreurs, est toujours là depuis 15 siècles. Emmerdant...


                  • prgrokrouk 21 mai 2007 15:46

                    La France porte ou a porté un message universel à travers le monde. La francophonie en garde une trace. La France est présente à travers le monde par les arts.

                    Certains résistaient, durant l’occupation. On a cherché quelle pouvait être la motivation de ces jeunes-là : paraît-il qu’ils n’en pouvaient plus de fuir pareil climat de haine sans savoir où se tourner. Un témoin des années 1950-1960, le chanteur Mouloudji, parisien s’il en est, écrivait combien il s’est senti mal à l’aise durant les avatars de la décolonisation. Il y avait une perception par ces pays de la position de la France à la sortie de la guerre... de quasi-imposture qui s’était propagée à la question de l’indépendance. Et depuis ce temps, les institutions d’inspiration française en Afrique notamment, ne se sont pas montrées des plus exemplaires ni des plus porteuses, ni du point de vue de la pénétration de nos valeurs officielles, ni du point de vue des sociétés que cela a installé : on parlait de Républiques Bananières, pour les définir. La fonction publique y drainait la quasi-totalité des richesses sous le nez de populations condamnées à la misère (au travail ou sans travail kif-kif...). Pour certaines : l’influence de la France ou rien n’aurait pas donné pire. Si quelque chose restait de l’Esprit des Lumières, des guerres civiles passent par là.

                    Et j’ai vu la société française elle-même ressembler de plus en plus à SES caricatures, par le nombre de dignitaires administratifs au contact du public, dans des exercices que nulle étude quelle qu’elle soit, ne peut apprendre, si ce n’est police au dernier rang avec grades, rangs et fonctions, mais sûrement pas en train de faire des choses difficiles à faire...

                    Comment se fait-il que des maliens puissent développer des pratiques de mutilation alors qu’elles étaient pratiquement éradiquées en France en 1970 ?

                    Bien évidemment que des esclavagistes tout-à-fait noirs, ont voulu imprégner de culpabilité les élans libérateurs qui n’inspiraient plus grand-chose de crédible... à nous-mêmes. Ces propagandistes souvent nationalistes (de leur pays) ont été instrumentalisés ici pour anéantir l’énergie luttant contre le nivellement de la classe moyenne au bas, et là-bas pour empêcher le développement d’une classe moyenne isssue du travail réel.

                    Ici : trente ans passées de destitution et de déculturation de la personne privée ! Et c’est pourquoi nous représentons quelque chose ici, assez clairement maintenant, de ces Républiques Bananières et fantasmées il y a quelques décennies. Au Sénégal, un reportage montrait il y a quelques temps, des hommes de trente ans à la parade comme font des gamins d’une dizaine d’années par-ci par-là , bien plus près de chez vous et moi.

                    Ce n’est pas ce qui nous enlève un passé glorieux. Ce passé n’est pas un passé récent, c’est celui qui se situe avec des hauts et des bas, entre 1650 et 1815.

                    Donc, de repentance, je n’ai nul besoin. On peut d’ailleurs se sentir fier légitimement, tout en ayant compris que la survie sera individuelle, moyennant des alliances complémentaires et difficiles et à condition d’efforts intelligemment conçus.


                  • Shrub Soley 21 mai 2007 12:08

                    Il ne faut évidemment pas se repentir, cela me semble logique et naturel. Il me semble par contre idiot d’oublier les atrocités du passé en n’enseignant et en ne se souvenant que du bien. Tous les noirs et tous les blancs, pour ne citer qu’eux, devraient tous se rappeler des atrocités et des bienfaits commis par leurs ancêtres pour ne pas avoir à recommencer ces mêmes atrocités et bien au contraire être plus solidaires. On peut se recueillir sur un mémorial de l’exclavage en pensant aux atrocités de cette époque sans se dire que c’est de notre faute. Lutter contre la repentence au point de sacrifier le devoir de mémoire est bien plus négatif que la repentence elle même. Le côté positif de l’abolition de l’exclavage qui fait la fierté de la France n’a plus d’intérêt si on oublie le pourquoi et le comment de l’esclavage. Ca deviendrait uniquement de la bonne conscience.


                    • LE CHAT LE CHAT 21 mai 2007 12:09

                      bon article , il y mieux a faire que de se lamenter sans cesse sur le passé . Sarko qui a des origines hongroises ne va pas se repentir des crimes d’Attila et d’ailleurs tout le monde s’en fout !

                      et puis la repentance doit être réciproque dans ce cas , si les français se repentent des crimes coloniaux en algérie , bouteflika ne doit il pas se repentir pour les milliers de marins français enmenés comme esclaves par les barbaresques .....


                      • Bourricot Bourricot 21 mai 2007 12:23

                        @l’auteur

                        Ce qu’on peut reprocher à votre refus de repentance c’est d’instaurer une guerre des mémoires et insinuer qu’il y aurait une bonne et mauvaise Histoire.

                        Somme toute c’est pas nouveau comme attitude, le résistancialisme a été exercé dès le lendemain de la guerre. Le danger de tout ça, à savoir occulter une partie de l’histoire, l’« oublier » comme vous dites c’est qu’on révises l’Histoire. Oui réviser, car on sélectionne que ce qui nous paraît bon.

                        C’est très bien de vouloir parler au nom de tous les français et se persuader qu’il faut faire consensus et ainsi pour ca ne garder en tête que les moments fédérateurs. Mais c’est justement en pratiquant de cette manière qu’on développe les rancoeurs parce qu’on refuse la reconnaissance à des individus, on leur refuse leur histoire.

                        L’histoire n’appartient à personne. Elle n’appartient pas plus à vous qu’à moi ou qu’au président. Elle ne devrait même pas faire l’objet de lois. L’histoire est l’affaire d’un pays, d’une société, toujours d’un groupe. Un pays qui reconnaît son hisotire, l’assume, l’accepte beaucoup mieux qu’une société qui légifère sur son histoire, qui veut en faire une raison d’état, qui n’en veut qu’une vérité et supprimer l’autre. Regardez la Turquie avec l’Arménie, c’est assez ridicule comme situation.

                        Enfin, oser affirmer qu’il faut oublier c’est fort. Oublier c’est recommencer. Et puis, on ne peut pas oublier. Pour finir, votre propos sur les ancêtres gaulois c’est assez comique, ca renvoie au colonialisme qui on peut le dire n’est pas des plus glorieux. Il faudra que vous m’expliquer comment vous argumentez une telle ineptie. Les Gaulois sont les ancêtres de qui ?


                        • jak 21 mai 2007 12:32

                          La repentance c’est de la branlette rive gauche, pour intellectuels en mal de reconnaissance.


                          • harpo 21 mai 2007 12:39

                            Globalement d’accord avec vous sur le refus de cette spirale régressive.

                            Moins d’accord sur le cas Sarkozy. « Candidat des communautés » (sic !) et des minorités victimaires avant qu’il ne choissise Henri Guaino comme plume de campagne, le président élu a en fait tenu autant de discours qu’il avait d’interlocuteurs.

                            C’est donc les actes - et non les discours - qui se chargeront de dissiper les ambiguités, dont on ne sort, comme vous le savez, qu’à son propre détriment. Je crains, pour ma part, que ce ne soit pas nécessairement dans le sens que vous souhaitez.

                            Sa présence aux commémorations du 10 mai, le projet de certains de ses amis de faire reconnaître par une nouvelle loi mémorielle le « génocide vendéen » (http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion3754.asp) : autant d’indices que la machine à commémorer les mémoires n’est pas près de s’arrêter.


                            • La Taverne des Poètes 21 mai 2007 12:47

                              Oublions la repentance certes mais ne rejetons pas le pardon, la morale, la réalité comme Sarkozy le fait, ce qui est le déni de la responsabilité de la France dans certaines circonstances et ce qui revient à tout banaliser.

                              Prenons garde ! La repentance chez Sarkzoy est toujours le premier pas vers une étape supplémentaire. Ainsi le refus de repentance en qualité d’anciens colons conduit à un amendement sur les bienfaits de la colonisation. Cet amendement a certes été repoussé mais son auteur -Christian Vanneste- est investi par l’UMP dans sa circonscription du Nord alors que Sarkozy avait juré la main sur le coeur (dans un entretien au Figaro) qu’il ne l’investirait pas en raison de sa condamnation par la justice pour sa déclaration sur l’infériorité morale des intellectuels. Le refus de la repentance ne doit pas passer par le rejet de la conduite morale.

                              Finalement, Vanneste a raison il y semble qu’il y ait infériorité morale chez certaines gens ! Et c’est celui qui dit qui est !


                              • etarcomed 21 mai 2007 14:07

                                (Erreur de manip je reposte au bon endroit)

                                Je suis d’accord avec vous, soyons prudents. Je n’étais pas trop d’accord avec cette loi qui légifère sur l’histoire. Même si au fond, qui peut croire que la colonisation n’a apporter QUE des choses négatives ? Elle à même apporté l’abolition de l’esclavage dans certains pays. Même si son bilan global est négatif. (et il faudrait se poser la question des commoréens qui viennent émigrer à mayotte qui avait refusé l’indépendance...) Mais j’ai une autre interprêtation. Si on continue la repentance, un jour les 50 millions de français qui se ressentent ni comme victimes ni comme coupables se souleveront contre cette accusation qu’on leur fait porter et les conséquences peuvent être très graves. Quand on fait porter à quelqu’un les crimes les plus horribles à tord, il pourrait vouloir donner raison à vos accusateurs.

                                Cette loi était une forme de réaction maladroite contre l’agression de la repentance. Et vous avez raison, il faut être très prudent la prochaine réaction pourrait être plus grave et plus dangereuse. C’est bien pour cela qu’il faut arrêter avec la repentance, boite de Pandore bien dangereuse.


                              • Iren-Nao 22 mai 2007 09:08

                                Cher poete

                                Si vous sortiez un peu de votre taverne, et pas trop bourre, et voyagiez un peu, les bienfaits fort reels de la colonisation auraient pu vous apparaitre dans toute leur tricolore splendeur.

                                Bien sur il n’y eu pas que des bienfaits.

                                Il est acquis que le chemin de fer de Brazzaville a Pointe noire coutat un negre par traverse... Certes, c’est pas joli joli.

                                Mais il roule encore (enfin, a peu pres). c’est bien le seul dans le coin.

                                Ah ah, la colo, c’est une histoire noire et blanche... smiley

                                Iren-Nao smiley


                              • ARCHER 22 mai 2007 20:40

                                Il y a un narcissisme du conquérant qui favorise l’invention.

                                Tous les grands conquérants et dictateurs ont fait construire des routes et entrepris de grands travaux. Beaucop d’inventions sont conçues en temps de guerre ou dans le but de la faire.

                                Vive la conquête et le colonialisme ! Vive la guerre ! Vive la dictature, qui nous ont apporté les bienfaits de la modernité !

                                Plus de terres à conquérir ni de peuples à soumettre et « éduquer » : baisse de moral.


                              • Jojo2 21 mai 2007 12:51

                                Bon, j’ai arrété tout de suite quand j’ai lu ça :

                                « Quand j’entends »repentance de la France« j’entends repentance des Français, donc une repentance qu’on me demande à moi, personnellement. »

                                C’est un NON SENS. A l’école ça vaut un zéro.

                                Il s’agit de la responsabilité de l’Etat Français, c’est reconnaitre sa CONTINUITE. C’est le sens qu’il faut reconnaitre au discours de Chirac à propos de l’holocauste. C’est aussi ce qu’a dit le Conseil d’Etat à propos de Papon, il a jugé que la responsabilité de l’Etat républicain pouvait être engagée à raison « d’agissements administratifs accomplis dans le cadre des actes législatifs et réglementaires ».


                                • etarcomed 21 mai 2007 13:41

                                  Je vous en prie continuez. Je parle de ressenti personnel, car il s’agit d’une question de ressenti. Et pas une question purement juridique. On parle de repentance pas de responsabilité. Qu’il y est continuité de l’état, que les dettes de l’état soit assumé est une chose. Ce n’est pas une discussion juridique sur la responsabilité légale de l’Etat Français qui est un autre débat, très complexe par ailleurs, et pas le sujet de mon propos.

                                  La question du ressenti est importante voire primordiale, car elle est est partout, chez les héritiers des victimes et les bourreaux supposés. Et que cette tendance à la repentance tend à les exacerber.


                                • Jojo2 21 mai 2007 16:11

                                  Je pense que vous nagez dans la confusion. La preuve, vous écrivez :

                                  « On voit bien là que se pose un problème, cette question revient non plus à une repentance d’un peuple »

                                  Il n’a JAMAIS été question de la repentance d’un peuple (peuple=nation). La France est un état-nation, mais en péride de dictature, où sous l’ancien régime, la nation (le peuple) est dissocié de l’état. C’est pourquoi la « repentance » ne peut pas toucher le peuple, à moins que VOUS n’ayez, par vous même, commis ces crimes.

                                  Je ne me sens coupable de RIEN et n’ai donc aucune « repentance » à avoir. Par contre je crois que l’état doit réparation, du fait de sa CONTINUITE. Il n’y a AUCUNE continuité MORALE entre vous ou moi et nos ancêtres, à supposer qu’ils aient failli.

                                  Suis-je clair ?


                                • ARCHER 22 mai 2007 07:42

                                  Eh oui : les hystériques ont l’impression qu’on leur reproche personnellement quelque chose : ce sont des nombrilistes graves, ou alors ... ils ont quelque chose à se reprocher ... Repentance est un mot « inventé » en réponse à quelque chose qui n’a rien à voir avec la repentance, mais fait partie d’une prise de conscience plus large sur les génocides.

                                  Personnellement, je ne suis pas prêt à assumer les parties dégueulasses d’une histoire qui est celle des élites, mais je suis contre le fait que les élites nous bassinent avec une prétendue pureté de l’histoire coloniale (ou noient le poisson dans les manuels scolaires).

                                  Quant à espérer que les Noirs - qu’ils soient descendants d’esclaves ou non - n’aient pas conscience d’avoir représenté la race inférieure aux yeux des élites européennes, et la représentent encore aux yeux de certains : c’est se foutre le doigt dans l’oeil.

                                  Bref, il y a toujours des cultures et des économies dominantes, et même si elles ne sont pas raciales, elles sont incarnées par des blancs. De sorte que fatalement, il y a une racialisation du problème et une réaction en retour.

                                  Tout cela pour dire que la non-repentance comme la repentance n’apporteront pas vraiment de solutions aussi longtemps que les États héritiers des cultures colonialistes domineront.

                                  Il est plus que probable qu’à plus long terme, d’autres cultures finiront par supplanter celles de ces États et les remplacer comme États dominants.

                                  Quant au métissage, il n’a pu être limité que par des lois répressives. Sans ces mesures répressives, le métissage lié aux aventures coloniales serait encore plus important.


                                • jef88 jef88 21 mai 2007 13:41

                                  Aucun pays, aucun peuple ne peut se targuer d’être irréprochable.

                                  La repentance a un défaut fondamental c’est qu’elle fige les positions
                                  - Tel pays a été, donc reste esclavagiste.
                                  - Tel pays a provoqué , donc provoque ou provoquera, une guerre atroce.

                                  En contrepartie ceux qui refusent la repentance sont considérés comme des bons ou des sauveurs et leurs initiatives actuelles ne peuvent « que provenir de bons sentiments »...

                                  Méfions nous donc des cette pseudo repentance, qui n’existe d’ailleurs que depuis peu de temps, car elle stigmatise tous ceux qui ne plient pas devant la pensée dominante américaine : La vieille Europe a commis tous les crimes du monde et diviser son peuple c’est l’affaiblir donc renforcer une hégémonie.

                                  Seulement il faut être réaliste :
                                  - cette pensée de l’éternellement mauvais a figé les positions de peuples voisins et provoqué deux guerres mondiales
                                  - la pensée de l’éternellement bon auquel il faudrait être éternellement reconnaissant lui donne un pouvoir de nuisance jusqu’alors encore inconnu.



                                    • etarcomed 21 mai 2007 14:04

                                      Je suis d’accord avec vous, soyons prudent. Je n’étais pas trop d’accord avec cette loi qui légifère sur l’histoire. Même si au fond, qui peut croire que la colonisation n’a apporter QUE des choses négatives ? Elle à même apporté l’abolition de l’esclavage dans certains pays. Même si son bilan global est négatif. (et il faudrait se poser la question des commoréens qui viennent émigrer à mayotte qui avait refusé l’indépendance...)

                                      Mais j’ai une autre interprêtation. Si on continue la repentance, un jour les 50 millions de français qui se ressentent ni comme victimes ni comme coupables se souleveront contre cette accusation qu’on leur fait porter et les conséquences peuvent être très graves. Quand on fait porter à quelqu’un les crimes les plus horribles à tord, il pourrait vouloir donner raison à vos accusateurs.

                                      Cette loi était une forme de réaction maladroite contre l’agression de la repentance. Et vous avez raison, il faut être très prudent la prochaine réaction pourrait être plus grave et plus dangereuse. C’est bien pour cela qu’il faut arrêter avec la repentance, boite de Pandore bien dangereuse.


                                      • Anto 21 mai 2007 16:39

                                        la repentance est vraiment insupportable ! elle nous met en situation de faiblesse par rapport à d’autre communauté, attisant de ce fait le communitarisme ! elle nous empeche de dormir ! elle empeche les autres qui ne la pratique pas d’assumer leurs responsabilité !...encore un theme cher à Lepen qu’à fait sien Sarkosy. encore une diversion qui n’a pour objectif que de diviser pour mieux regner.

                                        J’ai l’impression que pour vous, la repentance (en relation avec la reconnaissance de l’esclavage) est à prendre dans toute sa dimension chrétienne et qu’il s’agit d’autoflagellation. il se trouve que l’esclavagisme est un pan de l’histoire de france non glorieux et qu’on a légiféré sa fin. Que l’on appelle cela fete, commemoration ou tout ce que vous voulez ne changera rien. L’importance de cet évenement RECENT justifie une cérémonie sous peine de tomber dans l’oubli. Le fait de ne pas etre fier de ce qu’on fait nos aieuls ne signifie pas :

                                        1) qu’on les tiennes pour uniques responsables

                                        2) qu’on se tienne pour responsable de facto

                                        3) que le fait d’en parler s’apparente à une demande de redemption.

                                        D’ailleurs personne n’a demandé pardon ! faire semblant que rien n’a eu lieu, avoir une lecture selective de l’histoire, tout cela est bien plus dangereux que cette repentance que vous trouvez insupportable. Point de « haine de soi », il ne faut pas pousser ! le rwanda, la faim dans le monde, les guerres civiles congolaises, les ateliers clandestins, le tourisme sexuel etc...sont actuels, ; les français et bien d’autres pays en sont responsables à un degré plus ou moins proche ; tout le monde le sait ; vous sentez vous coupable ? c’est un sentiment diffus quand vous le lisez ou le voyez à la tv peut etre mais non en fin de compte. Il faut relativiser. Toute cette histoire c’est bien trop de bruit pour rien. Et quitte à choisir entre une culpabilité homéopathique et la cécité, je prend le premier.


                                        • Bourricot Bourricot 21 mai 2007 17:17

                                          Je partage largement ton point de vue.

                                          Je m’interroge même sur le sens de ce terme : repentance. A mes yeux ca ne veut strictement rien dire.

                                          Oui personne n’a rien à se reprocher. Puisque les individus coupables des atrocités commémorées aujourd’hui ont été condamnés de manière juridique ou morale.

                                          Dès lors faire oeuvre de devoir de mémoire est-ce se repentir. Le repentir est une notion strictement religieuse, je ne vois pas dès lors pourquoi on l’emploie pour un débat sur la mémoire.

                                          C’est parce que ce mot a été empoyé par l’actuel président que tout le monde s’enflamme. Pourtant si l’on part de l’idée simple et juste qui est qu’on a une histoire, histoire régulièrement fouillée par les historiens, rien ne peut la délégitimer et sûrement pas des ressentis.

                                          L’état français a commis des atrocités, ce n’est pas faute de pouvoir le reconnaître. C’est parfaitement puéril de vouloir réfléchir notre passé en termes idylliques. Si l’on peut cerner les moments glorieux, c’est bien parce que par contradiction il y a eu des pages plus noires. Travailler la mémoire, c’est pouvoir faire la part des choses.

                                          En fin de compte, accuser les gens de repentance n’est-ce pas vouloir se voiler la face ou exprimer un malaise face à ces sujets ? De quoi peut-on avoir peur ? Du retour de vieux démons ?

                                          Alors que l’intégration et l’immigration sont au coeur des débats, il est justement plus que nécessaire de regarder en face ce qui s’est fait et de comprendre pourquoi.

                                          Vous voulez en finir avec la repentance, mais je n’ai encore vu personne se flageller ou implorer le pardon. Il est bien plus courageux d’accepter l’histoire telle qu’elle est au lieu de tenter de la manipuler ou de l’occulter. A l’heure où on n’oses même pas aborder encore la guerre d’Algérie, je trouve qu’il est très déplacé de parler de repentance...

                                          Les Français sont sans doute plus enclins à oublier que d’assumer. On n’est pas coupables des actes commis par le passé, mais on peut être aussi pas coupables de négation ou de révision de l’Histoire. La haine et les rancoeurs ne sont entretenues que par ceux qui prônent cet oubli des mémoires à l’image de l’état Turc face au génocide arménien.

                                          On a toujours été très fort pour donner des leçons aux autres pays, mais on ne sait jamais mettre de limite à notre ego national démesuré...

                                          Le relativisme est de mise mais il ne faut pas tomber dans le populisme.


                                        • tvargentine.com lerma 21 mai 2007 17:00

                                          Avec la chute du mur de Berlin et la fin d’un certain nombre d’idéologie en isme,des minorités se sont tournées vers le comunautarisme exacerbé comme nouvelle « espérance ».

                                          Nombre d’entres eux ont donc commencé par attaquer le socle de la république pour l’obliger à se mettre à genoux pour des crimes du pass" ,que la République n’a pas commise.

                                          Au regard de l’histoire,cette minorité agissante et disposant de rélais gauchiste à pu ainsi déverser son discours sans contratiction historique.

                                          Les troskistes n’aiment pas la république et ils ont donc trouvé ici un mouveau moyen de taper sur la république

                                          Les publicitaires avaient tout interêt à permettre ce communautarisme afin de pouvoir mieux « segmenter » la société et vendre des produits « bien ciblés ».

                                          « ...je suis issu d’un peuple qui a toujours souffert... »

                                          Dernier ce type de discours,ils ont pu vendre à de grandes marques,une nouvelle image et leurs permettre d’accroitre leur chiffre d’affaire et leur bénéfice.

                                          N’oublions jamais que derrière ce discours de la repentance se cache l’oubli tout simplement de l’histoire et ouvre grande ouverte la porte aux revisionismes.

                                          La répendance,c’est tout simplement du révisionisme,de la haine qu’on cherche à attiser pour mieux détruire ce qui nous unis ; LA REPUBLIQUE


                                          • Iren-Nao 23 mai 2007 02:28

                                            @ lerma

                                            Bien d’accord mon cher.

                                            Iren-Nao


                                          • Nicolas Nicolas 21 mai 2007 17:07

                                            Faire de la repentance, c’est condamner médiatiquement des faits et des idées, donc implicitement les présenter comme une option parmie d’autres : ce qu’on a déja fait, on sait qu’on peut le refaire sans difficulter. Mieux vaut donc l’oubli réparateur.


                                            • jako jako 21 mai 2007 20:02

                                              la repentance doit commencer par l’agresseur je pense mais qui va le determiner ????


                                            • maxim maxim 21 mai 2007 17:44

                                              la repentance ....

                                              avec l’acte de contrition en se frappant trois fois la poitrine : méa culpa ...méa culpa ...méa maxima culpa ?????

                                              la faute d’etre Français ????d’etre d’un grand pays qui s’est construit à coups de batailles et au son du canon ????

                                              c’est la meme histoire et le meme destin pour toutes les nations qui nous entourent et qui ont ete au gré de l’histoire ,nos alliées ou ennemies ......

                                              les colonisations ????comme toutes les grandes nations maritimes à l’époque des découvertes ....

                                              l’esclavage ????? comme toutes les grandes nations ayant profité de leur puissance maritime .......

                                              toutes l’ont pratiqué ,les Anglais ,les Hollandais ,l’Espagne,le Portugal ,les rois d’Afrique qui vendaient leurs sujets aux plus offrants .....

                                              certains pays de la péninsule Arabique qui pratiquent encore ........

                                              et donc c’est à nous que l’on présente l’addition ?????

                                              je ne parlerai pas des guerres du 20eme siècle ,l’un des plus sanglant et porteur des plus sinistres mémoires dont nous subissons encore le contrecoup ,mais pourquoi à nous la faute et le repentir ????

                                              et les autres ?????

                                              alors tout le monde une bonne fois pour toutes, ou bien personne .....

                                              comme beaucoup de gens de ma géneration qui sommes allés en AFN ,ceux d’avant qui ont fait l’INDO ....les plus vieux qui ont fait 39 /45 ......

                                              comme tous ceux qui ont fait le devoir que la france leur demandait de faire ,je n’ai aucun desir de repentance ,ce que j’ai fais je le referais si les circonstances l’éxigeaient .....

                                              signé Maxim .....


                                              • fouadraiden fouadraiden 21 mai 2007 18:19

                                                le problème n’est pas de savoir si votre personne se rattache à un groupe arabe,juif,noir ou de souche ,mais plutôt le groupe auquel la société majoritaire vous renvoie.

                                                vous abordez la question de l’appartenance à l’envers ce qui fausse votre analyse.

                                                un individu sans groupe aucun j’en ai encore jamais rencontré.

                                                imaginez que des algériens ,nés en France, se mettent à écrire une partie de l’histoire(vous devinez laquelle) je vous laisse imaginer la manière dont ils seraient ,dans un premier temps,reçus des historiens « traditionnels ».

                                                on(des historiens issus de la société majoritaire) ne peut écrire un récit national qu’en exluant du chapitre tous ceux qui auraient autres choses de fondamentalment différent à défendre.

                                                c’est de cela qu’il s’agit.

                                                livrez les mythes de la révolution française aux Anglais et vous verrez ce qu’il en feront.

                                                livrez l’esclavage aux historiens Noirs et vous verrez ce qu’ils en feront.

                                                il est temps d’ouvrir les grands récits aux minoritaires, à tous ses adversaires et à tous ceux qui souhaitent remettre en cause l’histoire officielle,celle faite pour maintenir les gens dans l’invisible.

                                                quant à l’argument qui consite à dire que d’avant je ne suis pas responsable est évidemment stupide,car on ne choisit pas son héritage.on l’affronte,tant en bien qu’en mal.


                                                • maxim maxim 21 mai 2007 18:35

                                                  d’accord avec vous sur ce point on ne choisit pas son héritage ,mais au sujet de la repentance ,à partir de quelle époque et auprès de qui faut il avoir ce fameux repentir ?????

                                                  pourquoi devons nous nous mordre les doigts de ce que les politiques differents qui ont dirigé notre pays ont appliqué à différentes dates de notre histoire ,pour défendre nos intérêts d’alors ????


                                                • fouadraiden fouadraiden 22 mai 2007 19:35

                                                  non, la ligne de partage entre les politiques et les gens de la société civile est une fiction.

                                                  vous-même,dans les mêmes conditions,auriez approuvé la torture française contre des algériens durant la guerre d’’Algérie.il est stupide de croire qu’il existe une ligne magique qui condamnerait les politiques aux crimes ,et la société à les dénoncer.

                                                  les politiques,quels qu’ils soient, sont eux-mêmes issus de la société majoritaire.la société majoritaire ,quelle qu’elle soit, est un homme politique en puissance.

                                                  voilà en quoi vous êtes responsables des crimes commis par la France.

                                                  les politiques ne tombent du ciel.vous les célébrez quand ils accomplissent de grandes choses et voulez les condamner quand ils commettent des crimes en votre nom.schéma impossible à défendre.

                                                  ps:ce raisonnement n’est valable que pour les régimes démocratiques.


                                                • Z Z 21 mai 2007 18:34

                                                  Question toute bête : qui vous demande de faire repentance ?

                                                  Observez bien autour de vous, il n’y a personne, je crois, qui vous demande cela, ni à vous personnellement, ni à l’Etat français.

                                                  Quand Nicolas Sarkozy a déclaré dans ses meetings qu’il voulait en finir avec la repentance, il s’en prenait là encore à un ennemi imaginaire (car personne n’a exigé une repentance), et il désignait cependant implicitement tout ceux qui avaient oeuvré pour donner un sens aux commémorations, au devoir de mémoire, ou pour reconnaître la responsabilité de l’Etat français dans certains épisodes sombres de l’Histoire.

                                                  Nous n’avons pas à nous repentir des méfaits de nos ancêtres, c’est une évidence. Néanmoins, nous profitons d’une certains manière d’avantages acquis grâce à ces méfaits, je pense par exemple à la situation économique de la France qui doit beaucoup à l’exploitation des ressources de ses anciennes colonies. Alors si l’on n’hérite pas de la culpabilité de nos ancêtres, est-il légitime d’hériter du profit généré par les actes dont ils se sont rendus coupables ? C’est, à mon sens, pour évacuer cette question embarrassante que Nicolas Sarkozy se lance dans cette croisade anti-repentance.

                                                  Il est d’ailleurs intéressant de noter que dans l’argumentaire sarkoziste, si la France ne doit pas faire repentance, ce n’est pas parce que, d’une manière générale, on n’est pas responsable de ses ancêtres (argument sensé, pourtant, et qui a été avancé par la majorité des commentateurs ici), mais c’est parce que, dans le cas particulier de la France, nos ancêtres ont été irréprochables. Contrairement à nos voisins Allemands, par exemple. Je vous laisse retrouver les allusions du type « la France n’a pas inventé la Solution Finale » dans les discours des meetings de Caen, Nice, Bercy et autres (je cite de mémoire) sur le site sarkozy.fr par exemple.


                                                  • DANIELYVES 21 mai 2007 19:43

                                                    Le goût de la repentance...C’est bien français , celà...

                                                    Il y a toujours eu des « flagellants », des malades de l’identité, une perversion de la culpabilité catholique ... La maladie de la Restauration...

                                                    Aujourd’hui le comique est de voir ces « repentants » se placer dans la droite ligne de la Collaboration, des Pétainistes de toujours...

                                                    Car à quoi cela sert- il la ’repentance" ? Certains disent « nos compatriotes noirs et patati et patata ... » , mais nos compatriotes qu’ils soient noirs, jaunes , face de craie , ils sont français et tous nous partageons la même histoire ...Et le compatriote , noir ou blanc, porte lui aussi le fardeau de l’esclavage et la gloire de la Libération...

                                                    Un syndrome de cette maladie c’est cette journée de l’esclavage qui a eu lieu il y a peu... Fêter la honte , celle des esclaves, celle des esclavagistes, celle de ceux qui n’en pouvaient mais...

                                                    Pourquoi ne pas fêter plutot une victoire commune ? Celle des ouvriers des ateliers de France qui crevaient les armes à la main sur les barricades pour ne plus voir leurs mômes de 8 ans esclavagisés dans les mines, à l’usine ? Celle des bourgeois qui se battaient pour un monde meilleur , plein d’illusions et de courage ? Celle des serfs et des Pastoureaux à travers le fond des temps ? Celle des « marrons » et des insoumis ? En bref la victoire du courage et de l’espoir en un monde meilleur, la victoire de la liberté ...Même si c’est jamais gagné...Les ouvriers de fevrier ont pu être fusillés en juin...D’autres 22 ans plus tard....Et le combat n’est jamais fini...C’est ça la vérité...

                                                    Quant à toutes ces pleurnicheries culpabilisatrices qui sentent le Collabo et le voisin délateur à plein nez , qu’elles réintégrent la boue qu’elles n’auraient jamais du quitter.

                                                    La fraternité, la liberté, l’égalité voilà les vraies valeurs , les vrais promesses de combat. Evidemment c’est plus dur, plus fatiguant que la repentance...Il y faut de la ténacité et du goût pour les autres : tout un programme .


                                                    • Nicolas Nicolas 21 mai 2007 19:46

                                                      De toute façon, la repentance, personne n’en a vraiment rien à battre : tous ca n’est que du cirque médiatique pour avoir des votes des immigrés et autres minorités...

                                                      Par contre, ca doit bien monter la majorité contre ces minorités. Dommage collatéral..


                                                      • Iren-Nao 22 mai 2007 09:21

                                                        @ Nicolas

                                                        Excellent commentaire Nicolas

                                                        Ce fil est clairement pas tres repentant d’ailleurs, bonne nouvelle.

                                                        La repentance, c’est de la branlette germanopratine.

                                                        Notre histoire n’est certes pas que glorieuse, mais tout de meme globalement si.

                                                        Et, faire des lois jugeant l’histoire est inique (ta mere) c’est le boulot des historiens.

                                                        Iren-Nao


                                                      • baobab 21 mai 2007 19:54

                                                        j’avais l’envie de noter négativement cette article tellement il est en contradiction avec ma vision de la nation, mais tout point a droit de s’exprimer et celui au vue des commentaire semble bien rependu, je n’est donc pas voter mais je me permet de m’exprimer sur ce sujet.

                                                        Nicolas Sarkozy comme a son habitude parle de « ceux » qui demandent a la france de faire « repentance », un ennemie imaginaire voulant sapé le morale et la fierté de cette belle nation et comme d’habitude ses sous-entendus vise toutes personnes critiquant le passé de la france , car la critique donne forcement un sentiment de culpabilité a chaque francais.

                                                        Je m’inscrit en faux a ce raisonnement, moi je suis fière de la france capable d’assumer son passé, fière de rappelé nos convictions et nos engagement en temps que nation. Quand la france reconnaît ses erreurs elle le fait pour elle même pas pour faire plaisir a quelque nation ou groupe de pression, mais pour réaffirmer ses ideaux.

                                                        Quand on rappel les heures sombre de notre histoire je ne baisse pas la tete ( je ne fais pas repentance smiley ) mais regarde tête haute vers le fronton des nos écoles et mairies ou les mots fédérateur de notre nation sont inscrits « liberté égalité fraternité » car une nation sûr de soi même et de ses idéaux n’a pas a avoir honte, et si n’oublions qui nous somme alors nous serons capable de construire notre future.


                                                        • hurlevent 21 mai 2007 21:39

                                                          Bravo à l’auteur pour cet article très bien écrit.

                                                          On pourrait compléter en démontrant l’absurdité de la repentance : quasiment tous les pays du monde ont pratiqué l’esclavagisme. Si tous ces pays pratiquent la repentance, on n’en finira jamais...


                                                          • ExSam 21 mai 2007 21:46

                                                            Etre humain, c’est se conforter de ses succés, mais aussi, si on est un tant soit peu adulte, reconnaître ses échecs, ses fautes.

                                                            A cette aune, déjà le discours patauge dans le déni juvénile.

                                                            A l’aune sociale la grandeur d’un pays se mesure à sa capacité de reconnaître les politiques et les actes qui ont mené à une discorde entre les peuples, et, en l’occurence à l’oppression méthodique de populations pour des intérêts indignes.

                                                            On observe consterné, dans les deux cas, la mesure aveugle que propose cet article, d’un égoïsme sans nom au plan humain, d’une regression sociétale immense au plan politique.


                                                            • Nicolas Nicolas 21 mai 2007 22:22

                                                              Heureusement que non


                                                            • Boileau419 Boileau419 22 mai 2007 04:11

                                                              Il n’ y a pas dans toute la Bible une seule ligne qui condamne l’esclavage. Pas une.

                                                              Des esclaves sont certes mentionnés, mais l’esclavage en tant qu’institution n’est jamais mis en question.

                                                              Au contraire, Paul et Pierre encouragent les esclaves convertis à supporter les mauvais traitements avec joie en prenant exemple sur le Christ Jésus et en pensant que les souffrances endurées ici-bas préparent la gloire à venir.

                                                              Du côté des grands esprits de l’époque, c’est exactement la même chose. Sénèque recommande que l’on fasse preuve d’humanité à l’égard des esclaves, en rappelant que tout homme est esclave de ses peurs et de ses désirs, y compris et même surtout les grands de ce monde.

                                                              Pour ma part, je trouve qu’il ya aujourd’hui beaucoup de salariés et autres hommes « libres » qui ont un statut inférieur à celui des esclaves de l’Antiquité.

                                                              Cela me fait penser à un livre sur la guerre de Sécession intitulé : « Emancipating the Slaves, Enslaving Free Men ».

                                                              http://www.amazon.fr/Emancipating-Slaves-Enslaving-Free-Men/dp/0812693124

                                                              Le plus gros problème de la repentance, c’est sans doute le grossier réductionnisme historique sur lequel elle repose et sa lecture anachronique de l’Histoire.

                                                              Reprocher aux Espagnols de n’avoir pas eu le souci de la sacro-sainte « diversité culturelle » dans leur conquête du Nouveau Monde, c’est idiot. Nier que cette conquête ait eu des côtés positifs, c’est idiot aussi.

                                                              L’Histoire est quelque chose de très complexe : il n’ y a pas de gros méchant Satan qui serait responsable de tout d’un côté, ni d’innocent sans tache, d’agneau immolé de l’autre.

                                                              Pour prendre l’exemple de la Seconde Guerre mondiale dont on ne finit pas de parler, il me semble qu’il y aurait un énorme travail de repentance à faire du côté des Alliés pour tous les bombardements inutiles mains néanmoins meurtriers non seulement sur l’Allemagne (Dresde !!!) mais aussi sur la France et la Belgique. Et que dire des atrocités russes en Allemagne ?

                                                              Tout cela est tellement compliqué et demande une telle objectivité pour être tiré au clair que le mieux, je pense,c’est de tourner la page.

                                                              Et qu’on ne vienne pas me dire que faire des mea culpa plus ou moins sincères sur les fautes passées empêche de les répéter. Les hommes, qui sont tout sauf des êtres rationnels, n’ont jamais rien appris de l’histoire.

                                                              Comme le disait Cicéron : « Magister optimus historia sed paucos habet discipulos. »


                                                              • Boileau419 Boileau419 22 mai 2007 04:21

                                                                Et que dire d’Hiroshima et de Nagasaki ? Exemple parfait de crime gratuit contre l’humanité.

                                                                Un autre problème de la repentance, c’est le fait qu’elle fige les positions. On l’a dit plus haut.

                                                                C’est tellement vrai !

                                                                C’est que celui qui se repent ne reçoit pas de vrai pardon. Juste du mépris, si vous voulez bien me croire : l’imbécile est tombé dans le panneau !

                                                                Le voilà condamné à verser de généreuses sommes d’argent et autres privilèges aux éternelles victimes, qui forment de ce fait une nouvelle noblesse héréditaire fondée sur le sang vertueux des ancêtres.

                                                                Oubliées et la Fraternité et l’Egalité républicaines. Quant à la Liberté, elle est sérieusement compromise pour le repentant.

                                                                Ma position est donc que la repentance unilatérale est une absurdité. La seule chose qui pourrait à la limite avoir du sens, c’est une repentance de tous suivie d’un vrai pardon de tous pour tous. Et pas de dédommagements et autres manières odieuses de profiter des soufrances des morts pour se la couler douce, voire s’ériger en nouveau tyran, aujourd’hui.

                                                                Et basta !


                                                              • Iren-Nao 22 mai 2007 09:28

                                                                Bien dit Boileau !!!!!!!!!!!!!

                                                                Iren-Nao


                                                              • Internaute Internaute 22 mai 2007 09:05

                                                                Vous posez la question :

                                                                « Et c’est normal, quel Juif français pourrait se repentir des crimes de Vichy ? »

                                                                Mais, Monsieur, tous les juifs qui ont collaboré avec les allemands.

                                                                La réécriture des « pages sombres de notre histoire » par les députés conduit les gens comme vous qui ne font pas de recherches profondes à croire qu’il y a les méchants français d’un côté et les bons juifs de l’autre. Au passage, dans cette croyance c’est trés bien vu de dissocier juif et français, ce qui dans d’autres discours passerait pour de l’anti-sémitisme.

                                                                Il y a eu des pourris partout, dans tous les camps. Les juifs organisaient eux-même les déportations, souvent pour de l’argent ou des avantages, et n’ont jamais été poursuivis pour cela. C’est ce qu’on appelle par exemple les « juifs bruns » dans le midi de la France. Il y eut aussi des juifs qui travaillaient avec la Gestapo et vendaient les passeurs. Le chef du marché noir à Paris était le « père joseph », grand collabo et fournisseur de charcuteries pas kacher du tout mais bien chères.

                                                                Le grand tort de la chiraquie et d’avoir exacerbé le masochisme collectif en sacrifiant les français (les vrais) sur l’autel de la repentance. Ou bien tout le monde s’y met ou alors personne.

                                                                Pour terminer cette grand’messe je propose d’offrir collectivement Jacques Chirac aux associations revenchardes en guise de rémission de nos péchés. On pourrait le sacrifier à la méthode Hallal, donner son foie au CRAN, son coeur dans un bocal de formol au CRIF pour qu’il y soit conservé dans un reliquaire et ses tripes réparties aux quatres coins de la planète où la dixième génération descendante des opprimés de l’horrible France pourrait s’en repaître.

                                                                Voilà un acte solennel qui glorifirait pour les siècles et les siècles à venir ce saint homme.

                                                                Aprés quoi on tournerait la page, on passerait une bonne éponge dans les salles de rédaction des télés et on penserait enfin à parler de ce qui nous unit au lieu de diviser et encore diviser la société française.

                                                                Amen


                                                                • Dryss 22 mai 2007 09:05

                                                                  Je me suis toujours demandé ce terme « repentance » quand on se rapelle d’un événement négatif de l’histoire. Alors, hop, wikipedia :

                                                                  « Le terme de repentance a également fait son apparition dans le vocabulaire laïque, avec une sensible connotation négative et donc péjorative. »

                                                                  Donc, j’en déduis que le terme repentance est déjà dépréciatif.

                                                                  Alors, je vais en utiliser un autre : Rappel des fautes de notre Etat(on peut remplacer Etat par d’autres ’organisations’) passées (personne n’a jamais demandé autre chose). Ainsi, dès que quelqu’un dit « punition » ou « masochisme » (cf définition de wikipedia), cela veut dire qu’il n’a pas compris ce que repentance veut dire.

                                                                  Non, je ne veux pas utiliser le terme repentance parce que justement, on entend le mot punition à l’intèrieur.

                                                                  Et oui, tout est une affaire de sémantique en grande partie.

                                                                  Donc ce ’rappel des fautes passées’ est donc en effet contre votre vision très sélective de l’histoire.

                                                                  Pourquoi faut il se rappeller de ces choses la ?

                                                                  1) Pour ne pas répéter les fautes du passé

                                                                  2) Pour ne pas oublier : aujourd’hui beaucoup de forme de négationnisme apparaisse : oublier, c’est presque donner une arme aux négationnistes.

                                                                  Voilà, c’est tout ce qu’on vous demande : vous rappeller de quelque chose. On n’a jamais voulu vous demander de vous flageller, ect. comme d’autres caricaturent.

                                                                  Donc, oui, je suis pour une reconnaissance de l’Etat francais de ses méfaits lors de la guerre d’Algérie : il faut savoir qu’aujourd’hui la France n’a toujours pas reconnu de nombreux massacres de civils innocents. De plus Vidal-Naquet a été longtemps (et encore aujourd’hui par certains contemporains) considéré comme un traitre parce qu’il a osé mettre la lumière sur les fautes de l’Etat francais.

                                                                  Alors, bien entendu, à ce sujet, je ne demande pas une flagellation publique ou quoi que ce soit du même genre : je veux juste le même type de discours que celui de Chirac en 1995 et plus besoin d’en parler. Juste une reconnaissance, on l’apprends à tout le monde, on s’en souvient et basta. C’est pas un effort surhumain, j’espère.


                                                                  • prgrokrouk 22 mai 2007 10:04

                                                                    Sous le thème de la repentance, l’article tire à lui un ciel de Liberté, et en cela, il rejoint une certaine vision de la France, qui n’est pas la plus récente.

                                                                    La Liberté demande des actes et ne consiste pas à admettre indifféremment n’importe quoi n’importe comment. D’où que l’auteur pose (et situe vaguement) un écart entre devoir de mémoire et repentance.

                                                                    Polluer, gaspiller, tout mélanger, réchauffer la planète, quand on fait n’importe quoi sans jugement... on limite forcément les actes restant possibles.

                                                                    La Liberté d’agir. Et néanmoins, comment ne pas tuer la liberté quand on ne parvient pas à distinguer dans le fatras et la superficialité, ce qui tire les gens du fond de leur Caverne pour les amener à se révéler et s’ouvrir ?

                                                                    La confiance en soi provient aujourd’hui d’une confiance impérativement placée : une confiance limitée en ceux au milieu de qui on se trouve dans un contexte : dans l’action, on adhère forcément davantage et plus souvent qu’on ne se défie ou se replie...


                                                                    • prgrokrouk 22 mai 2007 11:03

                                                                      Je pense à tous les crétins qui croient bon de me mettre des moins...


                                                                    • Ioannis 22 mai 2007 12:08

                                                                      Je trouve cet article totalement ilogique et surtout une approche que je trouve dangereuse.

                                                                      Premièrement la repentance ce n’est pas la repentance des français, ce n’est pas que nous aujourd’hui nous sommes coupable de tel ou tel crime. La repentance c’est admettre des vérités historiques, admettre que des personnes qui étaient françaises à une certaine époque ont commis des crimes. La repentance est donc d’abord un acte de vérité. L’antirepentance devient donc un acte d’antivéritié ou soit on ignore l’histoire soit on l’a contredit.

                                                                      Depuis quand un héritage deviens sélectif ? Qui êtes vous pour pouvoir choisir quoi garder et quoi ignorer de l’histoire ? Vous dites oui à la mémoire et non à la repentance. Cependant ces deux choses sont lié, il ne peut y avoir mémoire si les faits n’ont pas été accepté.

                                                                      La repentance n’est pas un acte de haine mais au contraire un acte de paix. Prenons un exemple comtemporain (je précise que je ne suis pas arménien) :
                                                                      - Le refus de la Turquie d’admettre le génocide arménien. Pouvez vous me citer des personnes ou des pays qui blameront la turquie pour avoir admis une vérité historique ? Pensez vous réellement que cela va créer de la haine ? Non moi je pense que ca va surtout entammer la reconciliation de deux peuples.

                                                                      Les reproches que l’ont fait au pays ayant commis des crimes dans le passé se porte essentiellement sur le fait qu’il n’admette pas avoir commis ou participer à ces crimes. A part Nicolas Sarkozy qui éprouve une haine de l’allemagne d’aujourd’hui ?

                                                                      Comme vous le dites, vous voulez garder que le meilleur de l’histoire française, mais notre président lui demande aux autres pays de ce souvenir que des éléments grave de leur histoire. Il ne veut pas admettre les erreurs de la france, mais veut admettre les erreurs des autres pays. On entre dans le secteur de la concurrence des nationnalités. On risque les mêmes dérivent patriotique que les états unis.

                                                                      Pour moi vous comprenez mal ce qu’est la repentance. En tant que Français, vous devez accepter l’héritage total de la france, vous devez admettre des faits historiques, vous devez les garder en mémoire et les transmettre aux futures générations mais la repentance ne vous demande pas à vous citoyen français d’aller vous excuser.


                                                                      • Schwarzenegger 22 mai 2007 13:55

                                                                        La repentance, c’est se repentir.

                                                                        La façon dont elle est pratiquée sur le sol français : de l’auto flagellation.

                                                                        Alors il faut stopper la « repentance ». Cessons enfin la repentance, y’en a assez de cet opera tragi-comique-bouffon.


                                                                      • Boileau419 Boileau419 24 mai 2007 10:27

                                                                        Eisenhower, qui haïssait les Allemands, aurait fait périr pas moins de un million d’entre eux dans des camps de concentration après la guerre.

                                                                        http://www.rense.com/general73/wiki.htm

                                                                        (source en anglais sur les travaux de l’historien James Bacque)


                                                                        • dan 25 mai 2007 21:26

                                                                          La repentance unilatérale est dangereuse comme la paix unilatérale,il y en a qui profite toujours de ceux qui sont en position de faiblesse .Le repentant unilatéral est en position de faiblesse car étant en position de coupable permanent les autres qui se prétendent victimes exigent des réparations permanentes,et le coupable qui leur est assujetti n’est plus libre dans sa conscience et devient même leur esclave en quelque sorte,la victime ayant droit sur le coupable ;et au niveau des nations c’est très dangereux car la nation coupable est désarmée ,impotente ou anesthésiée devant les exigences des autres nations qui peuvent donc l’affaiblir et la diminuer à volonté.-------Quant au devoir de mémoire point n’est besoin d’une commémoration solennale à couleur de repentance,les cours d’histoire suffisent dans les écoles.-------Quant à la colonisation il y a des points positifs et négatifs en tout cas,je ne pense pas, contrairement à la pensée unique qui a cours aujourd’huis,qu’elle soit immorale en soi.Ce qui est immoral ce sont les actes d’injustice et de discrimination envers la population autochtone.C’est pourquoi,Mandela a accepté de fait la colonisation de l’Afrique du Sud qui est maintenant le pays le plus prospère et le plus dynamique de l’Afrique tandis que l’Algérie par exemple est dans la moise.

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