Je partage largement ton point de vue.
Je m’interroge même sur le sens de ce terme : repentance. A mes yeux ca ne veut strictement rien dire.
Oui personne n’a rien à se reprocher. Puisque les individus coupables des atrocités commémorées aujourd’hui ont été condamnés de manière juridique ou morale.
Dès lors faire oeuvre de devoir de mémoire est-ce se repentir. Le repentir est une notion strictement religieuse, je ne vois pas dès lors pourquoi on l’emploie pour un débat sur la mémoire.
C’est parce que ce mot a été empoyé par l’actuel président que tout le monde s’enflamme. Pourtant si l’on part de l’idée simple et juste qui est qu’on a une histoire, histoire régulièrement fouillée par les historiens, rien ne peut la délégitimer et sûrement pas des ressentis.
L’état français a commis des atrocités, ce n’est pas faute de pouvoir le reconnaître. C’est parfaitement puéril de vouloir réfléchir notre passé en termes idylliques. Si l’on peut cerner les moments glorieux, c’est bien parce que par contradiction il y a eu des pages plus noires. Travailler la mémoire, c’est pouvoir faire la part des choses.
En fin de compte, accuser les gens de repentance n’est-ce pas vouloir se voiler la face ou exprimer un malaise face à ces sujets ? De quoi peut-on avoir peur ? Du retour de vieux démons ?
Alors que l’intégration et l’immigration sont au coeur des débats, il est justement plus que nécessaire de regarder en face ce qui s’est fait et de comprendre pourquoi.
Vous voulez en finir avec la repentance, mais je n’ai encore vu personne se flageller ou implorer le pardon. Il est bien plus courageux d’accepter l’histoire telle qu’elle est au lieu de tenter de la manipuler ou de l’occulter. A l’heure où on n’oses même pas aborder encore la guerre d’Algérie, je trouve qu’il est très déplacé de parler de repentance...
Les Français sont sans doute plus enclins à oublier que d’assumer. On n’est pas coupables des actes commis par le passé, mais on peut être aussi pas coupables de négation ou de révision de l’Histoire. La haine et les rancoeurs ne sont entretenues que par ceux qui prônent cet oubli des mémoires à l’image de l’état Turc face au génocide arménien.
On a toujours été très fort pour donner des leçons aux autres pays, mais on ne sait jamais mettre de limite à notre ego national démesuré...
Le relativisme est de mise mais il ne faut pas tomber dans le populisme.