"En janvier 1749, Fréron publie Les lettres sur quelques écrits de ce temps. Fréron entre immédiatement en matière par l’examen de Denys le tyran premier essai tragique de Marmontel, le protégé de Voltaire. Les hostilités entre Voltaire et Fréron sont désormais ouvertes : par critiques interposées, les deux auteurs s’en prennent l’un à l’autre. Le 15 mars, les feuilles de Fréron sont supprimées sur ordre du chancelier d’Aguesseau, ami du philosophe éclairé. Les Lettres sur quelques écrits de ce temps reprennent cependant en 1750 jusqu’à l’année 1751 où un nouveau scandale éclate entre Voltaire et Fréron. Malesherbes, alors directeur de la Librairie, ordonne la suppression des lettres. Mais en septembre 1752, le critique obtient le soutien de l’ancien roi de Pologne : « Rendez-nous les feuilles de monsieur Fréron, et tout le peuple vous en remerciera. ». Fréron reprend donc la plume avec la collaboration de l’abbé de La Porte et du Port du Tertre jusqu’en 1753.
L’année 1754 marque la naissance de l’Année littéraire, ouvrage que Fréron qualifie « d’important, lucratif et glorieux ». Ayant rompu son contrat qui le liait à Duchesne, il travaille désormais avec le libraire Lambert . La première feuille de l’Année littéraire paraît le 3 février. A travers cette œuvre, Elie Fréron examine, condamne ou préconise les idées et les projets du siècle des Lumières. Il y combat surtout les philosophes de son temps réunis principalement autour de Diderot et son Encyclopédie. Fréron devient le chantre des traditions littéraires et religieuses du Grand Siècle. Le succès est immédiat et l’Année littéraire devient au fil des ans une revue puissante et redoutée.
Ainsi en 1760, une grande bataille éclate entre Fréron et Voltaire à la suite d’une comédie de Palissot appelée les Philosophes qui ridiculise la doctrine de l’Encyclopédie. C’est à cette époque que Voltaire compose Le pauvre diable, long pamphlet où Fréron y est qualifié de « vermisseau né du cul de Desfontaines ». C’est aussi l’année où est jouée la comédie l’Ecossaise écrite par Voltaire sous le pseudonyme de M. Hume. Fréron y est représenté sous les traits du personnage Wasp (frelon ou guêpe en anglais). La pièce, traduite en plusieurs langues, va connaître un succès inattendue en Europe. Mais la haine qu’entretiennent les deux hommes est vivace. Elle va perdurer encore longtemps sous la forme de petites phrases assassines et de vers destructeurs. En 1763, Voltaire écrira l’épigramme « L’autre jour au fond d’un vallon... »."
Archives municipales de Quimper
Combattre l’intolérance, c’est tout un paradoxe. Me fait penser à la phrase de Saint Just : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ».
A propos de la tolérance, je dirais que c’est un attitude équivoque, dans laquelle se déguisent souvent l’indifférence ou le mépris, ou les deux.
Et puis quand on veut imposer la tolérance, on arrive souvent à la haine rentrée.