C’est sûr qu’aujourd’hui à Pékin et dans les grosses métropoles on peut trouver des tas de produits de luxe qui étaient inconnus sous Mao. Si le fait de pouvoir s’acheter une Rolex ou une pâtisserie suédoise au coin de la rue vous paraît un progrès décoiffant, eh bien, disons qu’effectivement la Chine a progressé à pas de Goliath.
En attendant, ceux qui se souviennent râlent que la vie était tellement plus agréable et les rapports humains tellement plus chaleureux dans les années cinquante, juste après la « libération ». Courte parenthèse de solidarité retrouvée avant la faim des grands bonds en avant et les empoignades de la révolution culturelle.
La vérité, c’est sans doute que la Chine vit dans la grisaille décadente du matérialisme moche depuis très longtemps. Le pays semble avoir perdu sa vitalité à mi-chemin de la dernière dynastie impériale. Depuis lors, la Chine est morte en tant que culture vivante et originale, et vit spirituellement aux crochets de l’Amérique : les USA m’a tuer....
Vieille édentée et gâteuse sous ses oripeaux clinquants de jeune call-girl superglamour, la Chine cherche à oublier son malheur et son ennui profonds en se droguant à la « busyness », à la frénésie de l’agir pour l’agir, et foin de wu-wei et autres fadaises méditatives taoïstes ! Aveugle à sa misère spirituelle, elle s’enivre des chiffres mirobolants de sa croissance cancéreuse et se pâme sous les caresses de ses adulateurs-exploiteurs au long nez.
Pauvre Chine sans avenir qui manquera bientôt de l’essentiel : l’eau, la terre et l’air.
Ca me dégoûte vraiment ces intervenants qui parlent de mieux vivre uniquement en termes de nombre de voitures et de réfrigérateurs...