Merci à tous les commentaires constructifs. Je vais essayer de répondre à la question, même si l’exercice est périlleux sans avoir l’air de se mettre en avant.

François Bayrou a insisté sur la responsabilité que représentait cet engagement militant. Il a reconnu la particularité et la nouveauté de son support : internet. Jean-Marie Cavada s’est engagé pour sa part à faire le tour des grandes démocraties pour aller observer comment y fonctionnent les partis « libres » et en ramener les meilleures pratiques. J’espère sincèrement qu’au delà de ces bonnes intentions, le Mouvement Démocrate va savoir se donner les moyens de ses ambitions car le défi est de taille. C’est sans doute d’ailleurs en partie ce qui fait le piment de cet engagement, ce qui m’attire dans cette aventure.

A titre personnel, ce que je souhaite c’est m’investir. Ne plus me contenter de commenter le match, mais mettre mon short, mes baskets et descendre sur le terrain. M’essayer à la politique plutôt que de critiquer ses dérives. Il n’y pas d’utopie dans ma démarche, mais au contraire beaucoup de pragmatisme. Si ça marche, j’aurai la satisfaction d’avoir participé à faire avancer les choses. Et s’il s’avère finalement que rien ne change, que ce n’est pas possible d’être actif sans trahir les valeurs qui me fondent, que le mouvement sur lequel j’accepte aujourd’hui de placer mes espoirs ne tient pas ses promesses... alors je chercherai d’autres terrains plus fertiles pour investir mon énergie, riche de ce triste enseignement.

Si j’avais le choix de ma contribution, ce qui m’intéresserait le plus, c’est de participer aux analyses, aux réflexions et aux orientations du mouvement.

Avant même les écueils que vous évoquez, le Mouvement Démocrate me semble confronté à un enjeu très pratique de gestion et d’optimisation de ses ressources militantes. Je l’ai expérimenté : les permanences des candidats sont dépassées par les évènemenst et elles n’ont pas les moyens de mobiliser toutes les bonnes volontés, de les diriger ni de les encadrer. Je n’ai pas l’impression que la rue de l’Université soit beaucoup plus efficace dans cette gestion de la vague. J’ai pris mon téléphone, je me suis déplacé, j’ai envoyé mon CV par mail en expliquant à quoi je pensais pouvoir me rendre utile. Sans succès. Il ne s’agit pas de critiquer pour critiquer. Juste d’un constat : il y a un véritable enjeu de moyens si on ne veut pas gaspiller cette énergie. Et il faut bien reconnaître par ailleurs que les investitures étaient indéniablement une priorité. Espérons simplement que maintenant que les candidats sont en place, on leur fournira les relais pour mobiliser tous ces nouveaux adhérents. Sachant qu’il y aura dans la foulée un autre très gros enjeu pour optimiser la valeur ajoutée que chacun d’entre eux peut apporter. Pour trouver dans ce formidable bouillon de culture, tous les éléments du succès.

Ensuite de quoi, on ne peut pas manquer effectivement de s’interroger sur les modes de décision dans une telle organisation, ou sur la gestion des prises de position et de la cohérence du discours. Il faudra certes éviter les écueils du passé, mais ce sont des défis passionnants susceptibles de nourrir de belles réflexions. Je n’ai pas d’idée arrêtées à ce jour. Il me semble simplement qu’il faudra chercher dans la nature nouvelle de cet engagement les pistes de sa métamorphose : internet. Pourquoi pas un wiki, animé et modéré par les historiens, les sociologues, les scientifiques et les économistes que le mouvement démocrate souhaite faire collaborer à l’élaboration de sa méthode et de son projet de société. Internet a su développer des espaces de civisme auxquels personne ne croyait (wikipédia ?). Il y a peut-être là un phénomène nouveau que les partis traditionnels ont négligé. Une génération spontanée de citoyens ?

Voilà quelques réflexions dont je n’attends que de pouvoir les confronter, les adapter, les enrichir, les taire pour en écouter de plus intelligentes...

Bien à vous