C’est au moins le 2ème article critique sur Agoravox concernant Base élèves.
A mon avis, vous vous trompez complètement de perspective, sans avoir tort sur le problème des libertés publiques pour autant.
Dans mon service communal, nous avons demandé si nous pourrions introduire nos données dans Base élèves. Réponse : pas question ! Nous pourrons avoir des extraits. Pourtant, dans l’ordre de l’organisation du service, l’inscription passe d’abord par le maire... S’il y a une constante, c’est bien celle-là : bonjour la coopération avec l’Education Nationale ! j’impose et démerdez-vous... Finalement, notre logiciel va exploiter les données de Base élèves.
Vous vous trompez de perspective parce que vous ne comprenez pas la nature de l’ ambigüité des relations entre les collectivités locales et l’Etat. Une confusion permanente et malsaine. Autant pour l’Education que pour l’Etat-civil. Pourtant, il y a des repères fondamentaux et je vous en propose deux :
* quand il y a 2 patrons sous le toit de chaque école française, le Maire et l’Etat, n’y en a-t-il un de trop ?
* pourquoi continue-t-on à faire de l’Etat-civil dans nos communes alors que les communes n’y ont aucune compétence et que le Maire y intervient comme subalterne du préfet ? Les moyens informatiques et internet ne permettraient-ils de s’affranchir du relais de proximité indispensable au début du XXème siècle ?
Je devine que beaucoup penseront que ces observations sont en marge du sujet de cet article. A mon avis, elles sont au coeur. Je suis inquiète devant le type protestation que L’huitre émet ici parce qu’une chose simple et fondamentale est oubliée : le service public, il faut bien le gérer et si possible à moindre coût. Faire 36 fichiers financés par 36 administrations, et finalement toujours par le même contribuable est une drôle de façon de garantir les libertés publiques. Le problème, c’est le contrôle démocratique de nos institutions.
Il n’y a toujours pas de réelle décentralisation dans ce pays (parce que les français ne comprennent rien au fédéralisme) et une énorme confusion entre tous les pouvoirs. La première difficulté, c’est que chacun préfère protester plutôt que de comprendre et de construire. Le non-dit de cet article, c’est qu’il est préférable de maintenir une exploitation complètement refermée sur l’Education Nationale du fichier Base élèves. Si vous croyez qu’un fichier centralisé par l’Etat est mieux protégé d’autres services d’Etat (le ministère de l’Intérieur par exemple) que s’il est ouvert à d’autres acteurs... eh bien, que dire ? Que l’enfer est pavé des meilleures intentions
Pour cette question-là comme pour bien d’autres, il faut en finir avec le cumul des mandats et définir de manière transparente la responsabilité du maire, de l’état, et des autres institutions. J’aimerais tant que la clarification des fonctions permettent de faire passer les citoyen(ne)s les plus attentifs de la protestation à la responsabilité...